Élégance a un physique particulièrement bien assorti à son prénom. Elle est de haute taille et très svelte, avec des épaules fines et une taille et des seins très menus avec des hanches bien proportionnées. Ses mains sont longues et gracieuses, bien qu'un observateur averti détecterait les légers cals au bout de ses doigts, lié à l'usage quotidien d'une aiguille pendant plusieurs années.
Son visage ovale aux grands yeux bleus et a la bouche souvent légèrement entrouverte lui donne l'air de rêver éveillée en permanence. Son sourire est lumineux, enfantin grâce à ses incisives un peu écartées. Ses cheveux, blonds vénitiens et très bouclés sont un véritable cauchemar à coiffer et sont le plus souvent laissés libre autour de son visage plutôt que rassemblés en coiffures élaborées comme ceux de beaucoup de dames de son rang.
Élégance a un goût très sûr en vêtements et porte essentiellement des couleurs claires ou pastelles. Elle apprécie les coupes simples, vaporeuses et les dentelles, mais compense la simplicité de ses vêtements par des bijoux savamment choisis. Son physique mince et romantique associé à sa mise, lui donne une allure assez onirique et sa voix plutôt rauque contraste avec son allure mais lui donne un certain charme.


De part son éducation, Élégance est plutôt douce et romantique. Elle s'exprime de façon très lyrique, prenant exemple sur les héroïnes de ses romans favoris et entretient un amour tout particulier pour le vouvoiement. Elle adore les longues promenades à cheval avec son mari ou ses amies, essentiellement par affection pour sa jument. Le reste du temps, elle aime s'assoir dans le jardin du château pour chanter, lire ou cueillir des fleurs dont elle adore confectionner des guirlandes ou des couronnes.
Elie, comme elle aime se faire appeler dans le privé est d'un caractère plutôt rêveur et peut passer des heures entières les yeux perdus dans le vide à s'imaginer des histoires fantastiques qui finissent toujours bien. Elle est plutôt joyeuse, si elle n'apprécie pas les grandes occasions formelles, elle raffole en revanche des petits diners en privé et autres parties de campagne en petit comité. Élégance est également très portée sur la culture sous toute ses formes et quand elle même ne chante pas, elle apprécie beaucoup qu'on lui joue de la musique ou qu'on lui fasse lecture de poèmes. Elle passe un certain temps à écrire elle même des vers qui n'ont pas toujours la grâce qu'elle voudrait à sa grande frustration.
Son tout nouveau statut de duchesse est source de beaucoup de tiraillements chez Élégance. Loyal cherche en douceur à l'impliquer dans la gestion de leur duché, mais l'idée déclenche chez elle une certaine anxiété. Inquiète de se faire déprécier du peuple, elle reste dans l'immobilisme et n'ose pas prendre la part du pouvoir qui lui est dévolue. Ainsi, elle se contente pour l'instant de la gestion d'aspects mineurs tels que les menus des banquets et la décoration de la grande salle pour les occasions. Élégance souhaiterait également se lancer dans la charité et s'occupe parfois à coudre avec l'aide de ses suivantes, des petits vêtements pour les enfants les plus pauvres. Mais progressivement et sans même s'en apercevoir par s'impliquer dans les affaires plus hautes et plus complexes du duché, prenant petit à petit de l'assurance dans ses nouvelles fonctions. La jeune fille de bonne famille s'efface petit à petit pour laisser place à une duchesse hésitante mais déterminée et pleine de compassion.




Élégance est amoureuse de son mari depuis leur première rencontre. Loyal, jeune noble, guerrier a tout du prince romantique dont elle rêvait depuis toute petite, d'autant qu'il revint de la guerre avec un titre pour l'épouser malgré son statut de roturière. L'estime qu'il a pour elle la gêne et l'honore tout à la fois et elle désire par dessus tout qu'il l'aime autant qu'elle l'aime. Pour cela, Elie espère très bientôt donner de nombreux héritiers à son vénéré mari.
La jeune femme a des relations plus nuancées avec sa famille. Ses deux sœurs ainées l'ont souvent malmenée dans son enfance et malgré son caractère extrêmement doux, elle en garde une certaine rancœur. D'autant que ses ainées cherchent à présent à profiter de son haut statut pour s'avantager, en intercédant en leur faveur auprès du duc de Rippon. Mais jusqu'à présent, Élégance tient bon! Elle est en revanche très reconnaissante envers ses parents qui lui ont donné une éducation stricte mais très chic qui lui permet à présent de ne pas trop passer pour une idiote auprès des grands de ce monde et essaye de les visiter le plus souvent possible.
Elle a quelques amies, notamment parmi ses servantes et les autres jeunes femmes nobles de la région, qui l'accompagnent dans ses sorties et reçoivent ses confidences. Élégance ne s’aperçoit pas de l'unilatéralité de leurs relations dans lesquelles elle se montre plutôt égoïste. Au château, elle voit également beaucoup un maitre de harpe en vue de s'accompagner elle même lorsqu'elle chante.
Enfin, Elie adore les animaux et s'en entoure beaucoup car elle n'en possédait pas chez ses parents. Loyal lui a offert Pluie en cadeau de mariage, une superbe jument pommelée sur laquelle elle apprit à monter. Elle tient à s'occuper d'elle en grande partie elle même et passe près d'une heure tout les matins avec elle pour la brosser et lui glisser des friandises dans le dos du maitre d'écurie. Pluie semble plutôt l'apprécier et lui réserve un bon accueil quand elle lui rend visite. Dans ses appartements, Élégance entretien une jolie chatte de gouttière tricolore qu'elle a trouvé chaton lors d'une de ses visites en ville. Elle apprécie beaucoup Oxymore pour son intelligence et sa douceur.


Élégance est donc la cadette de deux autres filles. Conscients qu'ils ne pourraient pas lui laisser d'héritage, ses parents lui donnèrent ce prénom dans l'espoir qu'il lui porte chance pour trouver un bon parti. Ses sœurs ainées étaient déjà bien plus grandes et leur mère leur confia beaucoup le bébé pour se consacrer au travail de la boutique. Mais très vite, Elie grandit suffisamment pour apprendre à broder et à coudre. Peu douée dans l'exercice au départ, elle s'améliora beaucoup pour faire plaisir à sa mère en voyant la déception que cela entrainait chez elle mais surtout pour s'éviter les quolibets de ses sœurs ainées.
Les deux ainées s'étaient rapidement liguées contre leur cadette qui ressemblait beaucoup à son père alors qu'elles ressemblaient à leur mère. Elle reçut de nombreux surnoms extrêmement distingués tels que "face de fesse" en écho avec la pâleur de sa peau de rousse.
Cela augmenta à mesure qu’Élégance grandissait et devenait de plus en plus jolie, avant de se tasser à l'entrée dans l'age adulte de ses sœurs, dorénavant trop âgées pour se livrer à ce genre d'enfantillages. Mais les moqueries étaient d'autant plus vigoureuses qu'il était évident que la future duchesse était la favorite de leurs parents. Bien sûr ces derniers restaient des gens sévères et n'avaient pas plus de douceur pour la benjamine que pour les autres, mais ils mirent bien plus de moyens et d'énergie dans son éducation que dans celles de ses ainées. Ils furent également bien plus exigeant avec Élégance, lui demandant d'être toujours plus rapide et minutieuse que ce soit dans les taches de la boutique, ou dans ses études. Malgré le travail dur qu'elle fournissait pour satisfaire ses parents et éviter ses sœurs, la fillette passait beaucoup de temps à rêver et à imaginer des chansons d'amour qu'elle fredonnait tout en travaillant.

La puberté fut une révolution chez Élégance. De plus en plus, elle était libéré de ses travaux dans la boutique pour se concentrer sur des réalisations de jeune fille à marier comme son trousseau de mariage. En parallèle, l'enfant rondelette qu'elle était se transforma en longue jeune femme gracieuse au point qu'il lui semblait être devenue des héroïnes des romans qu'elle lisait. Sa mère l'encouragea à travailler sa capacité naturelle à chanter et lui suggéra de se mettre à l'écriture de poèmes. Elle commençait en effet à caresser la possibilité de marier sa fille dans la noblesse: dans les dernières années, l'affaire familiale avait prit de l'ampleur et commençait à être franchement aisés. Ils faisaient beaucoup de confections pour la haute société.
Élégance avait dix sept ans quand ses parents trouvèrent le parti idéal. Ils ne lui en parlèrent pas immédiatement, mais elle sentit très vite que quelque chose se préparait car son père comme sa mère semblait légèrement euphorique. L'imagination de la jeune fille s'emballa tout de suite et elle imagina toute sorte de scénarios plus fous les uns que les autres sur l'identité de son futur mari. Un soir, son père lui déclina enfin l'identité de l'homme qui allait très bientôt partager sa vie. Son nom était Loyal Haurfond et ils allaient se rencontrer la semaine suivante, avant son départ à la guerre.
Le jour de leur première entrevue, Élégance passa plusieurs heures à choisir sa toilette. Elle choisit une robe de soie bleue pale, brodée au col et aux manches de motifs aquatiques, sous une courte cape en dentelle fine et se chaussa d'élégantes sandales en cuir clair. Aux poignets, elle portait de fins bracelets de cuivre qui tintaient quand elles bougeait les mains. Loyal la conquit au premier regard et elle passa toute la rencontre dans un état second alors qu'elle marchait au bras de son galant promis dans un agréable jardin.

Les fiancés se rencontrèrent encore à une reprise avant que le jeune noble parte à la guerre. Elle eut grand peur que le conflit ne s'éternise et que le mariage ne soit retardé d'autant, mais fort heureusement celui ci ne dura que quelques mois. Mois qu’Élégance passa à rêver de sa future vie parfaite aux cotés de Loyal et de leur premier baiser qu'elle lui avait demandé lors de leur dernière entrevue, mais aussi affolée à l'idée que son grand amour puisse trouver la mort lors d'une bataille. Elle ne pouvait toutefois imaginer un scénario aussi romantique que ce qui se produisit dans la réalité. Le jeune homme revint de la guerre auréolé de gloire à l'immense fierté de sa promise. En échange de ses loyaux services, il fut nommé duc de Haurfond. Élégance en fut désespérée: son chevalier ne pourrait jamais l'épouser à présent, roturière qu'elle était! Elle en pleura des jours durant. Ses parents, maudissant leur malchance, s'étaient presque déjà remis à la recherche d'un mari pour leur benjamine quand Loyal vint lui même frapper à la porte pour annoncer qu'il était bien décidé à faire d’Élégance sa duchesse.
Le mariage se déroula à Castelorme, ce fut une belle cérémonie et une belle fête, riche en émotions pour la jeune femme. Elle versa même une larme de joie discrète dans la crinière de Pluie quand Loyal lui mit la bride de la jument dans les mains. La nuit de noces fut une véritable extase pour Élégance. En effet, vierge et très peu informée sur les plaisirs de la chaire, mais follement amoureuse elle ne savait pas du tout à quoi s'attendre et considéra que la proximité extrême du corps de son aimé était une raison suffisante pour en redemander. D'autant plus qu'elle voulait donner des enfants à Loyal le plus rapidement possible.

La vie à Castelorme une fois les festivités terminées et les invités partis lui paru toutefois très angoissante. Désormais elle était une grande dame et ne savait pas du tout comment agir selon son rang. Loyal la guidait avec douceur et lui présentait de jeunes nobles pour qu'elle s'y fasse des amis, si bien qu'elle prit doucement ses marques. Rien n'est encore aquis, mais Élégance est de plus en plus à l'aise dans son rôle et prend gout à sa nouvelle vie.