Brun a un physique plutôt banal, rehaussé par sa prestance de Duc et la respectabilité de l'âge. De taille moyenne, il est brun de poil, tirant de plus en plus sur le gris. Il porte les cheveux courts, à l'inverse des guerriers, et gagne quelques années lorsqu'il se rase la barbe. Il reste en bonne forme forme physique, sans embonpoint. Il marche d'un bon pas, peut-être un peu raide, le boitement de l'une des jambes (souvenir d'une flèche dans la cuisse) étant quasiment imperceptible. Il porte des vêtements de qualité simples et sombres, loin du jaune de Béarns. Il a belle allure à cheval. Ses mauvais jours se lisent sur son visage après ses nuits d'insomnie. Ces jours là, il se sent vieux et évite les miroirs.


Brun n’est pas une personne qui se livre. Il écoute vos doléances, il n'a pas l'air pour autant accessible. Même, parfois, avec ses proches. L'âge et les malheurs ont accentué chez lui cette tendance à se renfermer. Fondamentalement réservé, il n’est pas sujet aux épanchements ou aux grandes démonstrations d’affection – ce qui ne le rend pas pour autant associable. Ouvert sur son environnement, il est capable de converser avec flegme avec n’importe qui, puissants et gueux. Mais voilà : avec flegme. D’aucun le trouvent austère ; inquiétant, mystérieux, ennuyeux : autant d’interprétations face à sa réserve. Sa loyauté, sa compétence, son sens du devoir et du travail bien fait en font un Duc respecté – à défaut de populaire. Il est connu pour sa rigueur morale et son intransigeance. Les chantiers de construction des défenses côtières, qu'il a initié et supervise, apportent du travail et prouvent leur efficacité contre les pirates. Ils coûtent aussi beaucoup d'argent. Brun a à cœur de servir son Roi mais davantage, le peuple de Béarns. Il a envers ce peuple une responsabilité paternelle. C'est un père et un mari aimant, bien qu'il ne le montre guère.




Brun est d'abord un époux et un père.

Il est l'époux de la Duchesse Acuité Loinvoyant. Elle n'était pas Duchesse lorsqu'il l'a connue, pas même une femme, à ses yeux. Il la respecte et il l'aime, gravement, profondément, même s'il a des choses, graves et profondes, à lui reprocher. C'est elle qui a fait de lui l'homme et le Duc qu'il est, parfois par esprit de contradiction. Il sait ce qu'il lui doit, pour le meilleur et pour le pire.

Il est le père de trois enfants. Espoir Loinvoyant, qui n'a pas vraiment le droit de porter ce nom, car il est né avant leur union. Brun l'a adopté sans le reconnaître comme sien, et depuis des années, il attend le bon moment pour lui révéler sa paternité, sans que ses erreurs parviennent à franchir la barrière de ses lèvres. Père et fils ont du mal à communiquer. Après des premières années tendres et insouciantes, Brun a élevé Espoir avec exigence. Privé de son héritage, Espoir devait être parfait pour parvenir à tracer sa voie. A l'opposé, il a élevé ses deux filles jumelles, Victoire et Liberté, avec un certain laxisme. Toutes leurs fantaisies et mêmes leurs bêtises, lui plaisaient, il y voyait de l'audace et de la vitalité. Il ne s'en est que plus blâmé, ainsi qu'Acuité, quand Victoire est morte de cette audace. Il s'inquiète pour Liberté, qui porte seule désormais, le poids de l'héritage de Béarns.

Bien qu'il ne le voie plus si souvent, Brun reste le très bon ami du Roi Vainqueur Loinvoyant. Une amitié d'adolescence éprouvée par la guerre et la trahison, renforcée par le temps et la lutte conjointe contre les pirates. Il connaît ses enfants et connaissait son épouse, la Reine Shyrin, dont la mort l'a attristé malgré leurs différends passés.

Il a peu d'amis parmi les Nobles de Béarns. Le protocole, les flatteries et les coups-bas le lassent, bien qu'il se soit fait une raison. A Castellonde, il s'entend bien avec sa belle-mère, la vieille et fantasque Mésange Loinvoyant, bien qu'ils soient complètement différents. Elle fait partie de sa nouvelle famille, avec sa fille Dévouée, bien qu'il l'ait perdue de vue. Il est proche des gens de château qui font "tourner la boutique" et mettent leur expertise au service du Duché ; il les recrute parfois lui-même.  



• Sur la magie du Vif (doit-on la condamner ?)
Brun a fait un long chemin sur cette question. Il a toujours condamné avec sévérité le désordre et l'illégalité. Lorsque les Vifiers se sont révoltés jusqu'à assassiner le Duc de Béarns Glace Loinvoyant (qu'il détestait pourtant), il était partisan de la répression et du châtiment. Acuité en a décidé autrement. Force a été de constater la réussite de son pardon et de sa tolérance. Les émeutes et les meurtres ont cessé en Béarns puis en Cerf. A croire que les Vifiers n'étaient pas si perturbateurs ni indisciplinés. Il les considère désormais comme des citoyens comme les autres, doté d'une magie bonne ou mauvaise, comme celle de l'Art. La révélation du Vif de la princesse Aimée Loinvoyant y a fortement participé.

• Sur la défense du Royaume (que faire face aux attaques pirates et chalcédiennes ?)
Brun est outré par la reprise des attaques chalcédiennes. Il n'est pas pour autant favorable à la reprise du conflit, ne sachant que trop les pertes que la précédente guerre a causé. Les Chalcédiens doivent toutefois être traités avec fermeté, tout comme les envahisseurs pirates, auxquels il voue une haine froide pour les massacres perpétrés sur ses côtes.

• Sur la succession du Royaume (Aimée ou Prospère Loinvoyant, qui doit régner ?)
Aimée Loinvoyant selon la volonté publique de Vainqueur Loinvoyant. Quiconque s'y oppose fait preuve de déloyauté.

• Sur le remariage du Roi (d'un point de vue moral et/ou politique)
Brun est très perturbé par le mariage de son ami. De son alliance avec une toute jeune fille, ou de son alliance politique avec Rippon, il ne sait ce qui le perturbe le plus. Cette décision lui semble grotesque et dangereuse. Sujet loyal, il ne s'en ouvrira qu'à sa femme et qu'au Roi.



Le passé :
La famille Braveterre était une jeune famille dans ce qui était encore le duché de Rippon (actuel Haurfond). Des guerriers, des colons devenus seigneurs, ayant bâti leur fief en quelques générations, autour d’une place forte pour le moins rustique, Haute-Garde, rude et fonctionnelle. L’apparat de la noblesse vint peu à peu, jamais totalement acquis, n’ayant pas vraiment gagné les manières. Aussi les Braveterre seraient apparus aux yeux des nobles des Quatre-Duchés comme de riches bouseux. Le premier fils fut appelé Premier, le second Brun – bref aperçu de l’imagination du père, par ailleurs excellent homme. Destiné à l’érudition, Brun bénéficia des services d’un précepteur, vieil homme fleuri et affable qui l’adoucit quelque peu – si on peut parler d’adoucir un enfant déjà placide, ou du moins réservé. Il s’avéra vite que ces connaissances étaient inutiles dans un monde où les combats faisaient rage pour conserver ses arpents de terre marine, plus ou moins fertiles. Il ne fut toutefois question que de conflits aux frontières, chez les seigneurs voisins, jusqu’à la grande percée de Chalcède, bien décidée à « reprendre » son bien. Haute-Garde fut prise, pillée et brûlée ; la famille Braveterre et sa domesticité massacrées. Brun en réchappa, on ne sait trop comment –il n’était guère commode alors de le distinguer d’un garçon de cuisine. Avec les autres survivants, il gagna le fief du Duc de Rippon (Raki Lunabille), sans trop savoir pourquoi ; les Chalcédiens ne pousseraient sans doute pas leur attaque jusque là. Quelques semaines lui suffirent pour comprendre qu’il n’était pas à même, du haut de ses treize ans, de pouvoir à sa subsistance ; la tête basse, il finit par se rendre au château déclarer son identité, seul héritier d’un Comté réduit à néant. Faute de mieux et chargé d’autres soucis, les raids chalcédiens faisant toujours rage, le Duc de Rippon lui permit de poursuivre ses études au château. Mais l’adolescent s’étiolait et il prit rapidement de la décision de l’envoyer à Castelcerf, où il recevrait sans doute plus d’attention et une meilleure éducation. Il y rencontra Vainqueur Loinvoyant, qui deviendrait son meilleur ami et plus tard encore, le Roi des Quatre-Duchés. Les deux jeunes hommes partageaient un goût commun pour les entraînements à l'épée. Devenu Roi, Vainqueur fit de Brun le maître d'armes de Castelcerf.

Chapitres I & II :
L'histoire sanglante se répéta : un village de Rippon fut massacré par les Chalcédiens, et ce fut la goutte qui fit déborder la soif d'aventures du jeune Roi Vainqueur. Il commença à rassembler ses Artiseurs et ses soldats en vu d'une offensive. Parmi ses Artiseurs : sa petite-cousine Acuité Loinvoyant, fille du Duc de Béarns, trop jeune et trop bien née pour partir guerroyer. Parmi ses soldats : Brun, son maître d'armes et meilleur ami, qui ne demandait rien de mieux qu'aller protéger son pays et venger sa famille. La première était l'élève du second, rien de plus, jusqu'à cette nuit d'adieu, enivrée plus qu'enivrante, la veille du départ pour Chalcèdes. Brun partit pour la guerre avec mauvaise conscience, et Acuité disparut. Elle réapparut sur le front, travestie en soldat, pour disparaitre à nouveau aux mains des Chalcédiens. On la crut morte, des dires de la princesse chalcédienne Shyrin, celle qui s'était rendue, celle qui permit la paix. Brun revint à Castelcerf doublement amer. La victoire avait un goût de cendre. Tant de sang, pour un Cinquième Duché sauvage, et une otage ennemie. Une menteuse : par l'Art, cette magie qu'il avait toujours refusé de posséder, Brun apprit qu'Acuité était vivante et avait donné naissance à un bâtard dans les Montagnes. La suite n'appartient qu'à eux. La suite est un secret de famille et d’État. Six mois plus tard, Acuité Loinvoyant était de retour à Castellonde, son château natal, avec son fils Espoir, qui n'aurait pas le droit de s'appeler Loinvoyant. Huit mois plus tard, peu après le mariage de Vainqueur Loinvoyant avec Shyrin, Brun épousait Acuité avec la bénédiction du Roi, et adoptait l'enfant qu'on disait fruit d'un viol chalcédien.

Chapitre III :
Le couple vécut six années de paix à Castelcerf, aux côtés du Roi et de la Reine, fuyant l'ombre désapprobatrice du Duc Glace Loinvoyant. Peu après la naissance de la princesse Aimée Loinvoyant, naquirent les jumelles Victoire et Liberté. Acuité faillit ne pas réchapper de cette grossesse jumelée mais regagna, lentement, la santé. Les enfants Loinvoyant grandissaient ensemble auprès de leurs parents. Et puis tout alla très vite. L'assassinat de Glace par des Vifiers, le retour précipité à Castellonde, la guerre civile, le désaccord de la nouvelle Duchesse et de celui qui ne se sentait pas encore Duc, sur la manière de pacifier le peuple de Béarns. Et, après cette guerre intérieure, les attaques des Pirates sur la côte sans défense, répétées chaque année, fauchant les âmes. Brun se mit au travail, trouvant enfin sa légitimité, retrouvant Vainqueur dans les efforts militaires conjugués de Béarns et de Cerf, pour se protéger. Les années passèrent, si vite. A peine un jeune homme, Espoir partit à Castelcerf pour être formé à l'Art, tracer sa voie. Victoire et Liberté était deux jeunes femmes à présent, intrépides, trop intrépides. La mort de la Reine des Cinq Duchés, qui avait apporté la paix sur le Royaume, qui avait été l'amie précieuse d'Acuité, ne fut rien comparé au tremblement de terre qui secoua Castellonde à la mort accidentelle de Victoire. Quand elle survint, Brun et Acuité étaient déjà, comme anesthésiés. Cette mort inconcevable avait déchiré le couple ducal de Béarns comme jamais, aucune épreuve auparavant. Mais comment se remettre en selle lorsque le monde se cabrait comme un cheval meurtrier ? Quand les pirates tuaient vos gens, quand les Chalcédiens violaient leurs serments, quand les vieux Roi épousaient des jeunes filles ?

Au fil du jeu, vous pouvez utiliser cet espace pour résumer les aventures ou lister les rps de votre personnage. Pour mieux vous y retrouver dans votre chronologie personnelle, et permettre aux autres joueurs de suivre vos aventures.



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Votre personnage n'est pas seul au monde, loin de là : un frère, une mère, des tortionnaires ou des compères de galère... Ici, vous pouvez récapituler les liens tissés au fil du jeu par votre personnage. Vous pouvez aussi y indiquer les liens que vous souhaiteriez voir se développer.



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