Assez grand (1m80), le poil brun et les yeux assortis mais d’une nuance plus claire, Loyal est un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années dans la force de l’âge. Le plus souvent vêtu de son uniforme de garde aux couleurs du Duché de Cerf, il s’attache ses longs cheveux en une queue de guerrier pour avoir le visage dégagé quand il manie les armes, mais préfère les garder libres le reste du temps. Bâti plus pour la puissance que la vitesse et l’agilité, il possède une carrure tout à fait respectable et des muscles bien dessinés sans pour autant saillir exagérément.
Loyal a un regard qui peut parfois prêter à confusion. En effet, il peut paraître sournois au premier abord et à ceux qui ne le connaissent pas mais il n'en est rien, bien au contraire. Heureusement pour lui, l'effet de son regard est adoucis par sa bouche, qui avouons-le, aurait très bien pu être celle d'une dame. Finement ciselées, ses lèvres ont rarement tendance à s'étirer en sourire sur des dents d'un blanc étonnamment pur et presque parfaitement alignées. Ces dernières ont d'ailleurs déjà fait tourner la tête à quelques jeunes filles de Bourg-de-Castelcerf mais, heureusement pour lui, aucun petit marmot n'est apparu quelques mois plus tard.
N'aimant pas ressembler à un ours, notre amis préfère se raser la barbe tous les deux ou trois jours. Il faut dire qu'elle a tendance à le rendre plus intimidant, ce qui ne lui plaît pas particulièrement.

Loyal est un jeune homme au tempérament plutôt calme, certains diront même renfermé, et sachant apprécier la solitude à sa juste valeur. Peu communicatif, surtout avec ceux qu'il ne connait pas bien, le garde peut laisser une impression assez désagréable chez certains. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut se méfier de lui. Au contraire lorsque les gens prennent le temps de bien faire sa connaissance, ils découvrent un homme bien plus doux et cultivé que son uniforme de garde ne le laisse penser.
Loyal est plus que son nom, c'est sa définition. Si on ne devait choisir qu'un seul et unique mot pour le décrire ce serait celui-ci. En effet, une fois sa parole donnée il la suivra toujours et aura plutôt tendance à suivre que l'honneur lui dicte. Notre cher ami n'a pas vraiment d'ambition  autre que celle de défendre sa nation et son roi, auxquels il a prêté allégeance il y déjà quelques années.
Mais comme c'est un vifier possédant un animal de vif, il est assez... sur les crocs, à certaines périodes. Et on ne peut pas dire que les événements récents aient tendance à l'aider à se détendre et se rassurer, bien au contraire. Depuis quelques temps on peut même dire qu'il est devenu légèrement paranoïaque à propos de ça.
Ah, et j'oubliais ! Si jamais vous l'énervez, courrez vite. Ça a beau être un chic type trop c'est trop. D'ailleurs, il se peut que vous entendiez un grondement monter dans sa gorge à ce moment et voyiez un éclair luire dans ses yeux bruns.

Alors là, c'est très simple. On peut même dire que a vision est étroite et réductrice : les Duchés c'es chez lui, c'est le bien, Chalcède c'est l'ennemi, le mal, et les Montagnes, c'est juste un peu peuple un peu étrange mais pas dangereux.
Pour Loyal, il est tout à fait normal qu'un Roi Loinvoyant dirige le pays et il est près à exécuter tous ses ordres, temps qu'ils ne rompent pas avec son code d'honneur. Là, il aura plus tendance à freiner des quatre fers, mais obéira probablement.
Cependant, là où il n'est pas du tout d'accord dans la politique du Royaume c'est la répression des vifiers, en étant un lui-même. Mais il n'est pas non plus de ceux qui pensent qu'agir comme des brutes est la meilleure des solutions. Pour lui, chacun doit rester chez soi ou/et respecter l'autre. On peut dire qu'il est très tolérant vis à vis des différentes formes de magie, même si l'Art lui fait un peu peur et lui semble moins naturel que le Vif.

♠ Constance Dagon : amie d'enfance. Sa famille l'a recueilli et élevé après qu'il soit devenu orphelin lors d'une attaque de brigands, dont lui seul a réchappé par miracle. La famille de Constance lui a fournit gîté, couvert et éducation pendant plusieurs années et le jeune homme se considère un peu comme le protecteur de Constance. Constance fut la première à apprendre que Loyal avait le Vif. En effet, celui-ci vint la trouver après un incident avec un animal blessé.

♤ Brun Braveterre : Vague connaissance. Les deux hommes se connaissent de vue, mais pas plus. Loyal voue une grande admiration à l'ex-Maître d'Armes du Roi.

Ils n'auraient jamais dû partir si tard. Tout ça c'était de la faute de Bijou ! Si elle n'avait pas insisté pour emporter plusieurs robes, tout son nécessaire de maquillage et sa boîte à bijoux complète, ils ne seraient jamais partis en retard et probablement encore en vie. Ils étaient donc partis avec deux bonnes heures de retard et n'avaient pas conséquent pas fini leur trajet au crépuscule. Grosse erreur.

Les brigands surgirent d'un repli du terrain, juchés sur de puissants chevaux aux robes baies, grises ou alezanes. Ils poussèrent des hurlements à glacer le sang en se ruant sur le véhicule pour assassiner le cocher et le dévier de la route. Les deux chevaux la tirant s'emballèrent et la diligence sortit de la route pour finir dans un fossé. Les passagers furent jetés les uns sur les autres et Loyal s'assomma contre le rebord de la fenêtre.

A son réveil, plusieurs heures plus tard, il était le seul être vivant dans la voiture éventrée. Sa mère et sa sœur étaient mortes. Comme son père était décédé à la naissance de Bijou, il était désormais orphelin et sans famille. Mais heureusement, ou malheureusement, pour lui, le garçon n'en avait pas conscience. Il était amnésique. Le coup qu'il avait pris sur la tête lors de l'accident lui avait ôté tout souvenir de sa famille, tous ses souvenirs sauf son prénom : Loyal.

Le garçon d'environ 8 ans avait attendu des heures dans les restes brisés du véhicule, au milieu des corps. Il avait pleuré, effrayé de ne pas comprendre, puis c'était endormi d'un sommeil de cauchemars hanté par les hurlements de sa mère assassinée. C'est le bruit d'une voiture roulant sur la route qui l'avait réveillé le lendemain. Loyal se redressa rapidement en s'appuyant sur le bras gauche, le droit étant cassé juste sous l'épaule, et se précipita sur la route pour voir la voiture disparaître derrière un virage : il avait été trop lent.

Pour éviter que cela ne se reproduise, il décida de s’asseoir sur le bord de la route, ce qu’il fit. Durant les heures qui suivirent il tenta par différentes méthodes de se souvenir, sans grand effet. Il s’endormit certainement de nouveau et rêva que les brigands étaient revenus pour finir le travail et ne laisser aucun témoin de leur attaque. Il se réveilla avec un hurlement et regarda tout autour de lui : il n’était plus au bord de la route mais dans un lit.

Au loin il pouvait entendre des bruits de pas, des gens qui parlaient et des chopes reposées sur les tables avec fracas. Soudain, les pas se firent plus proche et la porte s’ouvrit. Un homme entra, il était habillé comme un aubergiste, c’était certainement le propriétaire de l’établissement.


C’est ainsi que Loyal arriva chez Constance  et y resta jusqu’à sa majorité en donnant un coup de main à l'auberge et dans les gros travaux. Tous deux devinrent proches comme frères et sœurs peuvent l’être et le jeune homme se considère désormais comme son protecteur. Les deux jeunes gens reçurent aussi la même éducation : lecture, écriture, compte, bien que le garçon ait appris des choses plus basiques que son aînée.



Partie II : ALFA

C’était une fraîche mais belle journée, un jour idéal pour aller se promener à la foire. Ça faisait désormais deux ans que Loyal était devenu garde à Castelcerf et il ne regrettait pas son choix. Logement, vêtements (bon d’accord, juste un uniforme), nourriture et accès aux étuves pour un boulot au final pas si fatiguant que ça. Et, surtout, Loyal avait enfin l’impression d’être utile. Il ne l’avait jamais dit à personne, mais durant toutes les années où il avait vécu chez les Lavigne, il ne s’était pas senti chez lui, il s’était senti comme un imposteur. C’était fini désormais, il était chez lui, il avait un métier utile et il avait le sentiment de défendre une bonne cause qui correspondait à ses idéaux.

Le jeune homme tout juste âgé de vingt-deux ans prit son manteau et le jeta sur ses épaules avant de prendre la direction de la ville. Marchant à grandes enjambées, il ne mit pas longtemps à s’y rendre. Durant tout l’après-midi, il déambula dans la foire regardant les étals, mais sans jamais rien acheter. Le vent commençait à fraîchir lorsqu’il passa devant l’emplacement d’un marchand d’animaux, les pauvres bêtes étaient enfermées dans des cages à peine assez grandes pour qu’elles puissent se retourner. Un jeune homme acheta un jeune oiseau chanteur pour sa belle tandis qu’un autre repartait avec un jeune chiot. Mais ce qui fit s’arrêter Loyal devant le stand, ce ne fut pas les achats des uns et des autres ou la pauvre oiselle qui chantait sa peine, mais le regard d’un chien.  

Un magnifique chien à la fourrure fauve et aux yeux bruns. Intrigué, Loyal tendit son vif vers lui et ce qu’il ressentit l’étonna. L’animal ne dégageait ni peur, ni douleur. Ni même de la tristesse. Juste une vague continue de regret. Du regret pour la main qui le caressait quand il était chiot, du regret pour les courses qu’il faisait dans les chemins avec sa petite maîtresse. Du regret pour les pauvres animaux sauvages : furets, oiseaux, louveteau qui étaient enfermés dans les mêmes boîtes que lui et qui ne pourraient plus jamais connaître le vent de la liberté. Voilà tout ce qui émanait du molosse.
Loyal s’approcha et s’accroupit devant la cage, il passa les doigts entre les barreaux. Aussitôt, le marchand s’approcha.

- A vôt’ place, j’me méfierai de lui. Il est mauvais. L’aut’jour il a encore essayé de m’bouffer une grive.

Le chien, ou plutôt la chienne, raccrocha son regard à celui de Loyal, l’air de dire que non. Le garde prit sa décision en entendant les paroles de l’homme. Il allait acheter le chien. Il aurait aimé acheter tous les autres aussi, mais il n’avait pas les moyens. Il prit donc la chienne.

- Il a un nom, ce chien ? demanda-t-il.
- J’l’appelle Sanguin, parce que c’est un vrai fou, mais c’est l’vôtre maintenant, vous faites comme vous voulez.

Loyal libéra la bête qui vint aussitôt lui lécher la main. Il lui fallait un bon nom, un nom aussi noble qu’elle l’était. Tu t’appellera Alfa, lui transmit-il en lui grattant les oreilles. Une vague de gratitude lui parvint de son nouveau compagnon. Durant les mois qui suivirent leurs liens se sont resserrés et Alfa est devenu le premier compagnon de Vif de Loyal qui n'avait jamais trouvé d'animal lui correspondant parfaitement depuis qu'il avait atteint l'âge de se lier.

Possessions :
Outre deux uniformes de garde et la lame qui les accompagne, Loyal possède une tenue pour se rendre en ville ou voyager, un sac en cuire, un vieux fourreau élimé, des bottes au cuir si fin qu'il pourrait en être transparent et une boucle d'oreille qui appartenait à sa mère décédée quand il était enfant.

Aptitudes :
Loyal manie différents types d'armes, ainsi arcs, lances, épées et haches n'ont pas de secrets pour lui, même s'il n'excelle dans aucun de ces arts. Il sait également lire, écrire et compter, ce qu'il a appris quand il vivait chez Constance.