De voir toute cette opulence, ces parures, ces soieries et ces parfums, Flèche n'en pouvait plus. Les femmes du bordel, bien que soumises à un traitement qui laissait notre voleuse inquiète, si ce n'est carrément dégoûtée, la rendaient chaque jour un peu plus envieuse.
Au point qu'un soir, n'y tenant plus, Flèche avait pris une décision: ce soir, elle serait la plus belle pour aller danser.
Ce qui ne se faisait pas sans précaution, bien sur. Avant tout, il lui fallait sélectionner les atours qui lui plaisaient le mieux et, pour cela, trouver un moyen d'observer les modèles tout à sa guise. Ce qui n'était pas le plus simple, loin de là. Chatim', reine au monde des mystères, savait préserver le secret sur son activité. Point de vis à vis pour le premier venu. Mais justement, une voleuse n'était que rarement le premier venu et Flèche ne dérogeait pas à la règle, grande amatrice d'escalade en tout genre et, plus particulièrement, de façades rocheuses. Ce qui tombait bien puisque, établissement de luxe, celui de la maquerelle se trouvait à flan de falaise, dans les hauteurs de Castelcerf. Quelques prises plus tard, Flèche se trouvait à un poste d'observation de choix et faisait son marché. Le temps d'identifier une robe magnifique rouge feu et corsetée. Sa porteuse? Une femme exotique comme seule les outrilliennes savent l'être et qui logeait au premier étage. En se donnant le temps de préméditer correctement son coup, la lui "emprunter" ne poserait aucun problème à Flèche.

Et justement, le lendemain, Flèche se retrouvait dans la chambre en question, entrée par la fenêtre voisine puis s'étant aventurer dans la maison close. Elle avait prévu de passer en coup de vent, le temps de se servir puis de repartir. Sauf que les belles choses l'avaient toujours fascinées et que l'endroit était généreusement doté en la matière. Parfums bijoux et soieries la laissaient toute chose et incapable de partir.
Au lieu de ça, Flèche se laissait aller à des essayages improbables. Le plus décevant? Cette robe rouge magnifique ne rendait pas comme prévu. Et pour cause, trop petite et plate comme une planche à pain, Flèche manquait quelque peu d'arguments... Et cette pâte noire, là? A quoi pouvait-elle bien servir si ce n'est à tâcher tout ce qu'elle touchait. Ô catastrophe!


[HJ: pour qui veut! Même si je pense avoir fait ce qu'il faut pour qu'Iris et Sven se sentent concernés ^^ Et si jamais j'ai pris des libertés qui heurtent la conception des choses de qui que ce soit, n'hésitez pas à me le faire savoir!

La fatigue de la nuit dernière s'abattait sur Sven comme une tonne de brique. ses dernières semaines avaient étés particulièrement mouvementées, et la concentration soutenue que demandait son poste au bordel commençait à prélever son dût sur le Béarnois: les petites cernes qui se mélangeaient auparavant aux cicatrices de son visage étaient maintenant bien visible, et ses yeux d'ordinaire alerte se perdaient de plus en plus souvent dans le vague d'un point indéterminé. Il comptait profiter de l'absence presque totale de client pour aller se reposer un peu. Il grimpa donc l'escalier menant à la partie "camouflée" du bordel: l'aile qui accueillait les chambres et les appartements des filles. Le couloir menant à son lit lui paraissait abominablement long... Une fois arrivé devant la porte de sa chambre, il posa la main sur la poignée et se rappela avec un grognement qu'il ne pouvait pas aller s'étendre tout de suite: un des clients réguliers d'Iris était venu lui porter un bouquet de fleurs (un vrai miracle en cette saison!), et il fallait qu'il fasse passer le mot. Il se dirigea donc vers la chambre de l'outrilienne, et frappa deux petits coups contre la porte.

"Iris?"

Pas de réponse, qu'un cri étouffé, et un petit bruit sec... Inquiêt, Sven fit tourner la poignée, et ouvrit la porte afin de voir à l'intérieur de la chambre. À la vue du spectacle qui s'offrait à ses yeux interrogateur, il pénétra prestement dans la chambre avant de fermer la porte derrière lui. Une jeune femme se tenait devant la petite commode d'Iris, debout au beau milieu d'une montagne de robes et les mains barbouillées de noir. Ce n'était ni une cliente, ni une des filles de châtiment. Et lui qui voulait aller se reposer... bien appuyé contre la porte, il prit un petit temps pour dévisager l'inconnue d'un regard glacial avant de parler. Calmement, mais sur un ton qui en disait très long sur son appréciation de la situation.

"T'as trois secondes pour me dire ce que tu fous là. Après ça on verra avec quel degré de dignité tu sortira d'ici."

Et voila. On passait des jours à préparer son coup, soucieuse du moindre détail et patiente comme jamais. Et dans l'excitation du moment, on perdait toute prudence et on se faisait choper!
Bravo!
Flèche ne prit même pas le temps d'être surprise quand on la surprit en plein milieu de son affaire, trop occupée qu'elle était à s'en vouloir d'avoir relâché son attention trop tôt.
Surtout que, bon, "relâcher son attention" était un bien bel euphémisme pour désigner ce qu'elle était entrain d'accomplir: une séance d'essayage, rien que ça!
Tudieu... Une vraie débutante... Et tout son matériel qui se trouvait déjà dehors, en bas du bâtiment et attendant qu'elle le rejoigne en passant par la fenêtre. Trop loin, beaucoup trop loin, surtout dans cette tenue.
Sous le coup de l'énervement, elle en avait fait tomber un pot de maquillage qui alla rouler sous la coiffeuse, hors d'atteinte et de vue, la laissant les mains vides et noires tandis qu'un nouveau venu lui faisait face.

Le garde. Une grosse brute patibulaire. Encore bravo, se morigéna Flèche... Et qui referma la porte derrière lui après avoir constaté du méfait.
Étrange... Autant qu'inquiétant. Habituellement, on criait à l'intrusion en laissant la porte ouverte juste ce qu'il fallait pour que, à la première occasion venue, Flèche fasse diversion et s'enfuit prestement.

Immédiatement, la gorge de la jeune voleuse se serra et son coeur manqua un battement. Elle était faite comme un rat.
Le temps de ne rien montrer de son état d'affolement intérieur et elle cherchait un endroit où essuyer ses doigts sous le regard de l'homme. Sur sa robe? Certainement pas! Perdue, elle parcourut la pièce à la recherche d'une solution de substitution. Quant à ses mains, elles restaient là, devant elle et bien en vue, ballant au bout de ses bras à ne pas savoir qu'en faire.
Et son cerveau qui fonctionnait furieusement, jonglant entre les possibles à la recherche d'une solution. En mode automatique, son bagout se mit en marche.

- Trois s'condes? Mais comment qu'tu veux qu'j'y fasse? T'aurais plus vite fait d'y passer une corde, dit-elle en montrant ses poignets, et d'me j'ter au cachot, c'est pas pire et méme plus franc du collier s'tu veux qu'j'dise vrai.

Peste une dernière fois contre le produit noir sur ses mains, l'air de ne pas du tout s'inquiéter du sort qu'on lui réserve. Parfaite d'innocence.

- Y a pas à tortiller, c'est pire que les morpions toute cette graisse.

S'approche et tend les mains comme pour s'essuyer sur Sven:

- T'aurais pas d'la f...?

Et change d'idée aussitôt, l'esprit soudainement attiré par un détail près de la fenêtre et les mots restés en suspend en cours de route.

- Ou alors...?

Dur de comprendre où Flèche voulait en venir avec tous ces points de suspension et d'interrogation, mais au regard qu'elle porta vers une bassine et du linge de maison, on pouvait sans peine comprendre son intention. La véritable inconnue dans l'équation, c'était Sven. Allait-il l'empêcher d'aller se débarbouiller? Si Flèche arrivait à lui faire croire qu'elle était invitée par la propriétaire des lieux, elle était sauvée. Mais s'il ne mordait pas à sa comédie, elle était fichue.
Le tout était vraiment qu'il la laisse prendre ses aises. le reste viendrait tout naturellement. Et avec un peu de chance, il n'oserait pas l'empêcher de faire quoi que ce soit et ce serait gagné d'avance.
Mais c'est là que le doute s'insinua dans la raisonnement de Flèche.
En faisant croire qu'elle avait sa place ici, ne s'exposait-elle pas à bien pire? Après tout, Flèche se trouvait dans une maison close. Lieu de débauche s'il en est. Risquait-elle de devoir enlever ses vêtements et de laisser l'homme faire son truc bizarre?!

En plus d'hésiter, Flèche se troubla bel et bien, toute à sa crainte de mal saisir toute l'ampleur de la situation. Elle se savait voleuse surprise en plein méfait. Mais allez savoir ce qu'il se passait dans la tête des hommes et comment il la voyait! Et c'était bien ça qui l'inquiétait le plus, inquiétude qu'elle se mit au devoir d'exprimer de la façon la moins explicite qui soit:

- Euh...

Quand à se déplacer vers la fenêtre, elle en était maintenant incapable, tout comme de formuler une pensée cohérente.

Si Sven n'avait été aussi fatigué, il aurait probablement affiché un petit sourire devant la situation assez... inhabituelle à laquelle il assistait. Alors que la jeune femmes bredouillait des phrases incomplètes, cherchant du regard une inspiration soudaine pour monter une bonne histoire, il était resté si immobile que c'était avec raison que Flèche nourrissait de telles craintes à son sujet. Pourtant, aucune idée lubrique ne passait à l'esprit du Béarnois: il terminait sans se presser (avec toutes les singeries de la fille, il avait le temps!) son examen de la jeune femme afin d'essayer de comprendre à quel genre d'intruse il avait droit. En premier lieu il ne l'avait jamais vu auparavant, ensuite c'était une femme, après elle avait un physique plutôt ingrat et finalement elle agissait définitivement de manière nerveuse. Conclusion: il ne pouvait s'agir ni d'une nouvelle fille de Châtiment (il aurait été au courant, de toute façon), ni d'une des rares employées de la maison qui ne soit pas putain. Il restait la possibilité qu'elle soit une cliente égarée (quoi que les clientes étaient plutôt rares...), ou une cambrioleuse. Chacune des deux dernières options semblant aussi ridicules les unes que les autres, il lui faudrait départager. il eu un soupir exaspéré, et décida d'y aller de la manière la plus simple possible pour être fixée sur la raison de sa venue.

"Arrête ton jeu... dit le balafré de la voix la plus douce qu'il était capable d'adopter. Débarbouille-toi et après viens: on va tout simplement tâcher de te trouver quelque chose à manger..."

Il attendit, guettant patiemment la réaction de l'intruse. Maigre comme elle était, il s'agissait soit d'une pauvresse soit d'une noble faisant un peu trop attention à sa ligne. Sa réaction expliquerais le tout...

"Arrête ton jeu..."

Le pire qu'il pouvait arriver, aux yeux de Flèche, c'était qu'on ne croit pas aux mensonges qu'elle proférait. A cette simple phrase, elle se mit donc au devoir d'en remettre une couche de sa gouaille fleurie et audacieuse (sur ce coup, j'avais écrit une réplique qui me plaisait tellement que, depuis que je l'ai perdu, je m'en suis pas remis et pas envie de la réécrire... Faudra donc ce contenter de cette description un peu exagérée ^^).
Jusqu'à ce que... Surprise! Le reste de la phrase finisse par lui monter au cerveau, soutenue par un ton d'une douceur improbable.

"... Te trouver quelque chose à manger..."

Comment ça? Manger?!! A n'en pas douter, le monsieur savait comment se mettre Flèche dans la poche.
Alors, Flèche ravala le reste de bobards qu'elle avait en stock pour mieux négocier un virage à 180°.
L'air d'un chat gourmet entrain de flairer une pâtée douteuse:

- C'est pas un quignon d'pain qu'vous comptez me servir au moins?

Gloup, fit Flèche, en ne comprenant pas tout de ce que disait Iris, mais suffisamment.

Si on parlait de nettoyer ou de faire le ménage, très peu pour elle! Flèche en avait sa dose chaque jour à la boutique de sa mère! Et, étonnamment, sa mère utilisait exactement la même gestuelle qu'Iris le moment venu de faire nettoyer tout son bazar à Flèche...
Tout de même, hors de question qu'elle s'y colle sa sans rechigner un tant soit peu.
Bouche entre-ouverte à la recherche d'une excuse, Flèche finit par capituler et réaliser que sa situation était vraiment désespérée.
Non sans grommeler dans la barbe qu'elle n'a pas:

- Si vous aviez une meilleure sécurité et des affaires moins jolies, ça n'arriverait pas...

(HRP Désolé du temps de réponse: l'école se termine bientôt alors je suis plutôt ermite ses temps-ci...)

L'excuse n'était pas banale, et faillit faire sourire le Béarnais. Lorsqu'Iris avait pénétré en trombe dans la chambre, il lui avait tout de suite laissé toute la place. Ce n'est pas comme s'il avait le choix, de toute façon... C'est elle qui était l'autorité ici, pas lui. La chambre d'une putain était sacrée à plus d'une raison, et s'il se sentait comme un intrus depuis qu'il avait passé le cadre de la porte, il n'osait même pas imaginer comment l'outrilienne considérait la jeune passe muraille.

De toute façon, il avait eu ce qu'il voulait: la jeune fille s'était trahie et il savait maintenant qu'il n'avait affaire qu'à une pauvresse entrée par effraction, et non une noble dame égarée et un peu dérangée. ce qui, en soit, le rassurait tout de même un peu. Il se contenta de s'adosser contre le cadre de la porte, un petit sourire narquois au visage.

" La sécurité, tu l'as devant toi. "

Il fit un vague geste en direction du fouillis qui se trouvait sur le plancher de la chambre, et croisa les bras.

D'abord heureuse de voir que son manège prenait et que la dame en voulait au garde, Flèche déchanta bien vite. Pensant avoir trouvé un bouc émissaire, elle réalisa bien vite qu'il n'en était rien.
Toujours au coeur du regard foudroyant d'Iris, Flèche sentait monter une inquiétude sourde qui ne tarda pas à se transformer en malaise.
Bravache tandis que son regard allait de Sven à Iris.

- Pas la peine d'essayer de me faire peur. J'sais bien qu'y a personne ici qui voudrait de moi, même avec des échasses aux pieds.

Tout de même, elle obéissait ce disant, s'essuyant les mains nerveusement.

- Puis j'suis pas si désespérée.

Cette dernière réplique, peut être qu'elle aurait mieux fait de se la garder. Mais qu'est-ce qu'elle y pouvait si c'était vrai? Laisser un homme poser la main sur elle était bien l'une des choses les plus difficiles qui soit à envisager. Qu'on insiste un peu et elle se mettrait sans peine à hurler et à griffer, en dépit de toute dignité.

A la limite de paniquer, désigne la robe si belle qu'elle avait ruiné.

- J'vous la paierai! J'ai ce qu'il faut.

La situation, déjà assez particulière au goût de Sven, venait d'atteindre des record d'étrangeté avec la dernière intervention d'Iris. Aussi intimidante que soit cette solution, il doutait très fortement qu'il plairait à Châtiment de risquer ainsi la réputation du nid... sans compter que la faute à punir était en soit assez étrange!

Il allait falloir en parler à Châtiment avant de prendre une décision hâtive. Mais il se doutait que s'il quittait la pièce maintenant la petite en profiterais pour s'enfuir. La meilleure solution restait de continuer à la cuisiner, chose dans laquelle l'outrilienne avait l'air de bien se débrouiller. Il se retira encore un peu, signifiant bien à l'intruse qu'il ne pouvait rien faire pour elle, et à Iris qu'il lui laissait le champs libre.

Le temps d'un dernier coup d'oeil vers Sven et Flèche notait qu'il se retirait de la discussion. Ce qui était plutôt une bonne nouvelle. Une homme d'arme se mêlant de la conversation avait tendance à la guider vers des extrémités difficilement gérables.
Flèche n'était pas sortie d'affaire pour autant, en particulier avec une furie du genre d'Iris, mais elle se sentait déjà mieux.

Évocation d'une douche à la pisse mise à part, bien sûr. Comment une telle situation pouvait-elle ne serait-ce qu'exister?! Flèche décida, une fois le choc passé, de ne pas croire la prostituée et ne chercha même pas à s'en cacher, la moue un peu méprisante et l'attitude nonchalante.
Ce qui ne devait surement pas changer avec la remise en question de ses avances.

- Tout ce que je veux, je l'obtiens, affirma-t-elle sans le moindre complexe.

Tu crois que je bluffe? Semblait-elle ajouter. Try me!

Jusque là sur la défensive, à l'évocation de la couronne Flèche se "détendit" quelque peu.

- Faut bien qu'elle soit quelque part, rétorqua-t-elle, hargneuse comme un chat qui aurait trouvé un radeau de fortune où se réfugier après avoir été jeté à l'eau.

- Tout cas ça doit pas être dur d'en savoir plus que vous sur le sujet.

Et pan! Flèche frappait encore. Au risque de découvrir que c'était une mauvaise idée. Mais c'était ainsi. Dans son monde, les femmes n'étaient pas dangereuses. Elles fichaient la trouille, foutaient des coups de pied au cul, risquaient de vous abandonner la larme à l’œil et le sentiment d'être seul au monde au prime, mais elles ne tuaient pas les gamins. Jamais.

Par contre, fallait leur laisser un bout de votre âme aux femmes, ou de ce qui y ressemblait. Un aveux ou un truc dans le genre. Pas le choix. Une sorte de droit de passage. Seulement, Flèche avait beau chercher, elle voyait pas quoi donner à la furie qui lui faisait face. Elle se trépignait encore et encore à la recherche d'une idée. Mais ça venait pas. Et la pression montait. Et la situation paraissait insoluble.

Un geignement lui échappa comme il aurait échappé à un chien prit en faute. Si Flèche avait pu effacer cette soirée, elle l'aurait fait sans hésiter.

Livide, Flèche garda la main là où se tenait son médaillon avant qu'on le lui vole. Elle en voulait à Iris, bien sûr, mais surtout elle s'interrogeait. Pourquoi? Pourquoi le sort s'acharnait-il sur elle?

Il ne servait à rien de lutter finit-elle par conclure. Ce disant, Flèche se tourna et commença de retirer sa robe avant de se souvenir qu'elle avait jeté ses vêtements par la fenêtre dans l'espoir de s'enfuir à leur suite.

- J'peux pas la retirer.

Et non, ce n'était pas de la mauvaise volonté, qu'on se le dise.

- J'ai rien à mettre à la place.

Que la possibilité de remonter le temps lui soit donner et elle le ferait sans hésiter. Elle remonterait plusieurs mois en arrière tant qu'elle y était.
A moitié tournée et les bras croisés sur sa poitrine quasi inexistante, Flèche guetta la réaction de sa tortionnaire.

- ça sert à rien qu'il se retourne si je dois m'promener dans le plus simple appareil.

Autant dire "à votre bon cœur ma bonne dame"!

La patience d'Iris arrivait à bout. Sombre comme l'orage, elle dépêcha Sven récupérer les oripeaux de l’insupportable gamine, qui finit enfin (bien que de mauvaise grâce, et dans quel état !) par lui rendre sa robe. Puis, serrant le médaillon dans son poing, elle la chassa.

Trois jours plus tard, une magnifique robe dorée était retrouvée sur l'escalier. Surprise, presque ravie, Iris chercha le bijou pour le restituer ; mais il s'était volatilisé.