Éclaircies [février 11 - PV Mélisse]

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Le calme après la tempête. Bien que brève, leur étreinte avait été intense et ce soudain retour au calme avait quelque chose d'apaisant. Mélisse, déjà empêtrée dans ses jupes, se trouva de plus engloutie sous drap, couverture et fourrures et contre elle un Vaillant nu comme à ses origines et tout engourdi de désir repu jouait avec sa main. derrière ses jambes, Chasseur se lovait dans le creux de ses genoux, confortablement installé. Mélisse aimait cette atmosphère paisible, elle s'y sentait bien, et cela calma peu à peu sa faim charnelle non entièrement comblée.
Durant quelques instants, elle regarda les doigts de Vaillant dans la paume de sa main, appréciant la caresse en laissant doucement retomber la passion tandis que les battements de son cœur ralentissaient et que son souffle s'apaisait. Ironiquement, elle pouvait lire sous ses doigts ce qui avait échappé au jeune homme un peu plus tôt. Oui, elle, elle savait lire ces lignes et savait ce qui l'attendait, tout comme elle savait à quoi s'en tenir en ce qui concernait Vaillant...

Mélisse sourit doucement, attendrie par le visage serein et le regard dans le vague de son partenaire. De sa main libre, elle chassa une mèche qui tombait sur le front de Vaillant, en vain car celle-ci reprit bien vite sa place initiale. Il était différent vu sous ce jour. Sa fierté de noble n'était plus, pour un temps sans doute. Elle l'aimait bien comme ça.

- Hé bien, monsieur l'artiseur, ton esprit semble ailleurs.

Vaillant prit la caresse de la sorcière comme un encouragement. Elle n'avait pas l'air contrariée, ni même gênée. Il se détendit un peu plus.

- Il n'est nul part ailleurs, marmonna-t-il.
Il sourit et corrigea :
- Il n'est nul part.

El que cette non-pensée était confortable. Sous la couverture et sous ses jupes, il glissa sa main libre contre la hanche de Mélisse pour l'attirer vers lui.

Le hasard:

Maître Vérichanteur Messages : 1042 Date d'inscription : 18/10/2010

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'Hasard 6' : 1, 2

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Mélisse sourit en retour, contaminée par Vaillant et se laissa attirer vers lui, se coulant contre son corps chaud. Son parfum lui chatouilla les narines, l'enveloppant dans une bulle coupée du monde, oublieuse des autres. Mélisse glissa son visage dans le cou de Vaillant, juste un instant, pour garder encore un peu de cette magie paisible qui flottait dans ces draps et qui s'évaporerait bien trop vite pour laisser place à la réalité. Ce ne fut pas la réalité qui dissipa le songe mais un bruit, une sensation étrange bien que familière. Le ronronnement se rapprocha et soudain un poids passa sur le corps de Mélisse avant de s'en aller sur Vaillant. Chasseur avait fini sa toilette et avait décidé qui lui aussi aurait sa part de câlin. Consternée, Mélisse regarda son gros chat noir s'approprier son invité jusqu'à venir frotter son museau contre le menton de Vaillant.

- Hé bien voilà autre chose ! fit-elle en s'écartant un peu pour observer la scène sans réussir à y croire.

Chasseur n'étant pas un chat particulièrement amical en règle générale il était étonnant de le voir se manifester auprès d'un -presque- étranger, et d'autant plus étonnant qu'il choisisse Vaillant qui n'était pas à priori le personnage le plus sociable que Mélisse ait pu recevoir dans cette boutique.

- Aurais-tu des talents cachés ? plaisanta Mélisse à l'adresse d'un Vaillant assailli de vigoureux ronronnements. Je pourrais être jalouse, ajouta-t-elle sur le même ton alors même qu'elle connaissait à peine la signification de ce mot.

Éclatant leur bulle, le chat grimpa sur Vaillant. Un peu surpris, et pas franchement habitué (il était plus chiens et chevaux), l'Artiseur pouffa et caressa négligemment la tête du félin, ce qui ne sembla pas lui suffire vu les coups de tête impérieux qu'il donnait dans son menton.

Mélisse s'en amusa.

- Tu n'as pas idée, répondit-il - fort immodestement compte tenu de sa performance discutable.
Il gratta le monstre derrière les oreilles.
- C'est pas un peu cliché, un chat noir pour une sorcière ? plaisanta-t-il encore.

Puis :
- Tu crois qu'il a léché nos assiettes ?
La première faim apaisée, il sentait ironiquement monter la seconde.

Invité

Si Mélisse ne connaissait pas la jalousie, Vaillant lui ne semblait pas être familier de la modestie. Elle ne fit pourtant aucune remarque, en revanche sa remarque sur le chat noir fit naître un sourire malicieux et pétiller les yeux verts de la sorcière.

- En effet, confirma-t-elle d'un ton qui laissait penser que c'était précisément la raison pour laquelle Mélisse avait adopté l'animal.

Elle avait le goût de la provocation, un certain culot qui l'amenait à narguer les gens du communs en alimentant finalement leurs préjugés, et leur bêtise. Et cela l'amusait, oui. Heureusement, elle se cantonnait à de petites idées préconçues sans conséquence, elle n'allait pas jusqu'à prétendre qu'elle préparait tous les soirs des soupes de baugiens dans son chaudron pour en faire des filtres d'amour.

Mélisse gratta elle aussi la tête de son gros chat fainéant à tendance invasive, profitant de l'occasion pour lui taquiner l'oreille alors qu'elle savait fort bien qu'il détestait cela. Comme l'animal s'échappait de ses doigts, un petit rire s'échappa entre ses lèvres, alors Mélisse se tourna vers l'homme affamé.

- Il n'y a qu'un moyen de le savoir !

Sur quoi elle repoussa la couverture et se glissa hors du lit. Mélisse l'avait su : la réalité réapparaissait vite. Qu'importe ! Elle en prendrait son parti. Après tout, elle aussi avait faim, et cet interlude n'avait peut-être même pas permis au repas de refroidir.

HRP:

Mélisse déguerpit du lit presque aussi rapidement que le chat. Légèrement vexé, Vaillant se retrouva seul dans les draps. Bah ! au moins pourrait-il se rhabiller tranquille. Il prit tout son temps, sans refaire le lit pour autant (Vaillant ne pensait pas à ces choses là), ni parvenir à aplatir ses cheveux qui rebiquaient comme ceux d'un sale gosse.

Il finit par réapparaître dans la cuisine et s'attabla à côté de Mélisse. Leurs genoux se touchaient encore mais l'électricité n'était plus là. Ils finirent paisiblement leur repas en parlant "de la pluie et du beau temps".

La sorcière le questionna (par intérêt ou par politesse, il n'aurait su le dire, quelle importance ?) sur ce qui l'amenait au bourg, Vaillant lui parla de sa visite chez le tailleur pour le mariage de son frère, entrant peut-être un peu trop dans les détails - enthousiaste, volubile, parlant en mangeant. Le reste du poisson fut vite dévoré et il n'y avait pas de dessert. Mélisse mangea du miel et Vaillant s'oublia à la regarder - son esprit était ailleurs, présent et absent à la fois. Le chat bailla et Vaillant réalisa qu'il ne pouvait jouir davantage de l’hospitalité de Mélisse, que la porte de la boutique devait rouvrir et le quotidien reprendre.

La sorcière le raccompagna jusqu'à la porte qu'elle déverrouilla. Il endossa son manteau dont il enleva des poussières imaginaires, se demanda s'il devait l'embrasser, cela paraissait un peu formel - il ne l'embrassa pas.

- Aurais-je le plaisir d'un second déjeuner chez toi ? demanda-t-il, et il espéra qu'elle dirait oui, car il avait pris plaisir à baiser et à parler avec elle - et il espéra qu'elle dirait oui, car il doutait que ce plaisir ait été véritablement partagé.

Invité

Il n'y avait plus de malaise entre eux désormais. Sans doute que, après être devenu intimes physiquement, il n'y avait plus de raison de se sentir gêné. Ce fut un moment agréable qui devait prendre fin, comme toute chose. Sur le pas de la porte, pourtant, la gêne sembla refaire son apparition chez Vaillant. Une incertitude semblait flotter dans l'air tandis qu'ils se tenaient là, prêts à se dire au revoir.

- Une deuxième, une troisième… reviens quand tu veux, ma porte est toujours ouverte.

Façon de parler, bien entendu. Vaillant serait cependant toujours le bienvenu, et si d'autres moments comme ceux là devaient se reproduire, Mélisse ne serait pas contre. Elle avait même assez envie de le voir revenir dans sa modeste demeure.

Sur cette invitation, Mélisse ouvrit la porte pour laisser Vaillant s'en aller. Le froid s'engouffra et Mélisse qui n'était pas vêtue en conséquence retint un frisson. Les beaux jours allaient revenir bientôt, eux aussi, moins vite que Vaillant, Mélisse l'espérait.

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