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 L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)

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MessageSujet: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeDim 23 Sep - 17:14

Les inscriptions ont lieu ici.
Vous pouvez réserver vos posts si vous le souhaitez.

Il avait été décidé par le roi et ses conseillers que le parcours du relais serait installé à quelques kilomètres de Castelcerf, et ainsi fut-il. Depuis des semaines déjà, Soudaine venait régulièrement observer la mise en place des gradins dans cette clairière immense qui avait été choisie, mais surtout, elle prêtait très attention au parcours en lui-même. Elle connaissait les nobles et leur soif d'adrénaline, et ne doutait donc pas que n'importe lequel d'entre eux aurait été prêt à glisser quelques pièces à un ouvrier pour que celui-ci rajoute un tronc à un obstacle ou quelques pouces de profondeur en plus à un fossé, histoire qu'il y ai quelques chutes supplémentaires. Sans parler de ceux qui espéraient faire gagner une équipe en rendant le parcours de l'autre équipe plus difficile. Soudaine avait bien du mal à contrôler son aversion pour ceux prêts à blesser un cheval juste pour voir leur fierté satisfaite. Quand les travaux furent enfin achevés, elle passa au peigne fin chaque étape du parcours, vérifia qu'aucun piège n'avait été placé, puis fit boucler le périmètre par la garde de Castelcerf.

Puis la jeune femme reçut la liste officielle des équipes et des participants. Elle choisit comme objet à relayer des fers à cheval, auxquelles elle attacha des rubans de différentes couleurs. Le mauve était celui de la première équipe, le rouge celui de la seconde, etc.
Elle fit édicter quelques règles sur un parchemin, que voici.

"Toute violence sera suivie d'une expulsion de l'épreuve, y compris violence sur les chevaux. Un cavalier épuisant sa monture est susceptible de recevoir un malus. Chaque participant est prié de rester sur son parcours et de ne pas gêner l'autre équipe."

Quand vint le jour de l'épreuve, la maître d'écurie fut paradoxalement la dernière à arriver. Elle était suivie de la cinquantaine de montures choisies pour l'occasion, qu'elle confia aux participants d'une manière parfaitement aléatoire. Puis ceux-ci lurent le parchemin et jurèrent en connaître les closes. La foule des spectateurs était amassée sur les gradins, mais également partout sur les cotés, et jusque sur le parcours lui-même, qui se trouvait au centre des gradins. Soudaine fit signe à la garde de dégager ces opportuns rapidement. Gardant la tête froide malgré l'ambiance électrique de fin de fête des moissons, la maître d'écurie posa un dernier regard sur la tribune, apercevant le roi et son entourage proche.

Son caractère minutieux reprenant le dessus, elle vérifia une dernière fois qu'aucun des chevaux n'étaient blessés. Son grand-père lui avait bien expliqué que dans ce genre d'épreuve certains étaient prêts à couper les tendons des montures de leurs adversaires pour se donner toutes les chances de gagner. Cela fait, elle retira la selle de Flèche, monta puis fit signe aux équipes de se tenir prêtes devant le départ. Ainsi se présentait les parcours : l'un faisait une boucle vers la droite, l'autre vers la gauche. Il était composé d'un premier obstacle de troncs entassés, d'un virage serré autour d'un arbre, d'un gué, puis de plusieurs obstacles de diverses hauteurs, d'un fossé assez peu profond pour être franchi par n'importe quel cheval de bonne volonté et enfin d'une suite de troncs alignés à quelques mètres d'écart les uns des autres, avant la ligne d'arrivée et de départ.

Soudaine tendit le bras en l'air, signal que le relais allait bientôt démarrer. Elle attendit quelques secondes, dévisageant les participants pour leur faire comprendre qu'elle serait intransigeante, puis abaissa le bras en même temps qu'un cor sonnait quelque part dans son dos. Quelques chevaux s'affolèrent, surpris par le bruit, et les deux premiers s'élancèrent. Sans que Soudaine ait besoin de le lui demander, Flèche se lanca à leur suite, gardant cependant ses distances pour que sa compagne puisse avoir une vue d'ensemble sur le relais. Elle se sentait mal à l'aise entourée d'une foule pareille et aurait plaisir à s'en éloigner.


Règles de fonctionnement

- Aucun ordre de post n'existe.
- Vous pouvez écrire de longues réponses à condition qu'elles soient postées aussi rapidement que celles des autres.
- Alternance : pour poster, il faut que le précédent joueur soit de l'équipe adverse à la vôtre.
- Déroulement : vous devez jouer à partir du démarrage de votre cheval jusqu'au retour au point de départ. En revanche, vous laissez la réception du fer au soin du prochain joueur de votre équipe...
- Les dés : je tirerai les dès entre chaque joueur, changeant ainsi à chaque fois les risques encourus sur le parcours. Chaque tirage de dés vaut pour le prochain joueur qui poste. Si un joueur ne respecte pas les dés, il sera disqualifié.
- Une chute n'a aucune autre conséquence que le ralentissement du joueur.
- Les plus rapides sont les gagnants...

Si vous avez un problème avec le fonctionnement, n'hésitez pas à m'envoyer un message ici ou à me contacter sur la ChatBox.


Dernière édition par Soudaine le Dim 21 Oct - 21:18, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeLun 24 Sep - 20:42

L'équipe rouge commence !

1: Le joueur casse ses reines
2: Le cheval du joueur saute extrêmement mal...
3: Le cheval du joueur lui réserve une surprise
4: Le parcours du joueur se passe sans embûche
5: Le joueur fait une vilaine chute
6: Le joueur finit son tour plus vite que son adversaire


Dernière édition par Soudaine le Mer 24 Oct - 18:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeLun 24 Sep - 20:42

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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeDim 14 Oct - 19:01

Plaisant était venu de bonne heure mais de méchante humeur.

Déjà, le parcours était situé, à son goût, fort loin du château. L'inconfort du voyage s'ajoutait donc au peu de séduction que présentait pour lui une épreuve équestre. Il y aurait sans nul doute de la poussière, de la sueur, des odeurs de crottin et de puériles prouesses viriles. Tant de choses dont Plaisant était peu friand. Mais tout le monde (et le grand monde) serait là, et il n'avait donc guère le choix.

Ronchonnant intérieurement, il posa son petit coussin sur le bois dur de la tribune, et posa son séant. Au moins avait-il la satisfaction de ne se trouver qu'à quelques sièges de ses Royales Majestés. Il sourit et se mit à tambouriner ses petits doigts boudinés sur le bois de la tribune, dans l'attente que celle-ci se remplisse tout à fait. Ce qui ne tarda guère : il eut bientôt moult voisins avec qui bavarder, et le public afflua si bien qu'on dut finalement le chasser de la piste même.

Lorsqu'apparut la maîtresse d'écuries, suivie de sa ribambelle de canassons, le noble daigna enfin jeter un regard sur cette dernière. Des troncs d'arbres, des fossés, de l'eau, des virages mortels... cela n'allait pas être une partie de plaisir. Il ne les enviait pas, ça non ! Dire qu'ils participaient de leur plein gré, en quête de quelque gloire ou, pis, d'amusement !

Il plissa les yeux et tâcha de repérer Job, le palefrenier qui avait eut l'audace d'enlever sa petite nièce, Flore de Raguelon, qui certes avait été assez stupide pour répondre à ses avances. Si celle-ci avait été sommée par sa parentelle de se faire oublier (ses mésaventures avaient, en leur temps, fort animé les cancans de la Cour), Plaisant savait que son crotteux époux participait à l'épreuve. Il espérait qu'il ne se ferait pas de mal, ni ne déshonorerait davantage sa maison : ils seraient bien dotés avec un boueux doublé d'un estropié !

Sans avoir l'air d'y toucher, il passa en revue les autres participants. Les équipes lui semblaient assez hétéroclites. Il aurait été bien en peine de dire, si tant est qu'il y connaisse quelque chose, laquelle allait gagner. Il se rengorgea : tant mieux. Cela découragerait peut-être les parieurs qu'il avait ordonné de faire surveiller ; le Tournoi des Duchés était une trop belle occasion pour d'aucun de s'en mettre plein les fouilles sans passer par l'impôt du Roi.

Il badinait avec Dame Freluche, toujours aussi vieille et la langue toujours aussi bien pendue, lorsque la donzelle aux cheveux d'argent donna le signal du départ. Il se courrouça un instant qu'elle n'ait point attendu le signal du Roi, mais sa Majesté ne semblait guère s'en soucier. Ils s'étaient, qui sait, peut-être mis d'accord à l'avance. Vainqueur, la chose était connue, avait le contact facile et la bride longue avec ses sujets.

Rouge et mauve, les deux premiers canassons s'élançaient.
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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeDim 21 Oct - 14:28

L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) Fils_r10

Songe Lunabille et Soie, petite jument de 11 ans, souple et docile mais liée par le vif.

Qu'est-ce qu'il faisait dans ce monde de fou? Telle était la question que Songe n'avait de cesse de se poser depuis qu'il avait quitté Castelorme pour Castelcerf en compagnie de sa soeur. On y faisait tellement de choses qu'il ne comprenait pas, on y tenait des discours insensés et, pire que tout, le château ne dormait jamais. Pour sur, Songe se trouvait bien loin de chez lui, à tel point que son enthousiaste naturel et son énergie débordante peinaient à s'exprimer, annihilées par le trop plein d'information qui l'assaillait depuis son arrivée à la cour, une semaine plus tôt.
Depuis lors, il avait gardé les yeux grands ouverts et la bouche bée, courant de-ci et de-la en s'étonnant toujours plus de ce qu'il croisait.
Les épreuves du tournoi, en particulier, avaient attiré son attention, et si la mêlée ne le faisait pas rêver, loin de là, le relais avait largement rattrapé la déception occasionnée, marquant le retour de son positivisme naturel.
D'autant plus qu'il attendait depuis longtemps de pouvoir monter à cheval, pratique qu'il affectionnait tout particulièrement mais dont il se trouvait privé depuis que sa soeur avait remporté la partie et qu'ils étaient venus en litière de Rippon à Cerf. Une torture! Et la raison pour laquelle Mouche, sa monture, l'attendait bien sagement à Castelorme.

Dès qu'on lui avait parlé de cette épreuve, Songe s'était inscrit et avait fait part de son enthousiasme. Le groupe de jeunes nobles qu'il n'avait pas tardé à intégrer, un peu par la force des choses, se contentait d'assister à l'épreuve du haut des gradins et, pour cette raison, Songe s'était levé aux aurores puis préparé seul. Pas de serviteur pour le suivre à la trace ni pour lui dire de se coiffer. Comme à son habitude, il avait les cheveux en bataille, les yeux brillants et le sourire aux lèvres quand l'épreuve commença. Une fois son cheval tiré au sort, plus rien ne comptait que Soie, petite jument de 11 ans au tempérament conciliant, pour peu qu'elle vous écoute. Le parcours n'avait pas l'air compliqué, ce qui tombait bien. Songe n'était pas le genre de garçon à se complaire dans la difficulté, dans les exploits. Il aimait à faire de son mieux, à rassembler les éléments qui lui permettrait d'accomplir le geste parfait.
Pour commencer, il se présenta à Soie, mains portées à ses naseaux. Une fois le reniflement rituel effectué, et avéré qu'elle n'en avait rien à faire de Songe, ce dernier, un peu vexé, fit le tour de la bête pour mieux vérifier harnachement. Étrange... Il avait déjà rencontré des chevaux agressifs, mal élevés, baveux, amorphes ou mutins, mais jamais ouvertement pas intéressés par sa personne.
Avec un haussement d'épaule, Songe se dit que ça changerait bien quand il monterait en selle. Ce qu'il se mit immédiatement au devoir de vérifier. Avec l'aide d'un écuyer, il enfourcha sa monture, et rien ne changea. Soie répondit à ses aides, s'appuya sur son mort quand il ajusta ses rennes, mais pas une seule fois ne fit mine de tourner un oeil vers lui ou de répondre à ses encouragements.
Surement le stress de l'événement la rendait-elle sourde à ses caresses et à ses paroles... Mais ces pensées ne devaient pas apaiser sa déception. Mouche sa jument, n'aurait pas manquée de tourner une oreille attentive à ses encouragements, puis de baisser légèrement la tête comme pour exprimer un acquiescement.
Un signal le sortit soudainement de ses pensées. La course allait commencer et il ouvrait le bal. Serrant les jambes pour mettre sa jument au petit trot, il prit le temps d'un léger échauffement avant de se présenter à la ligne de départ. Rassuré de voir Soie répondre avec entrain à ses aides et de sentir ses membres dérouler d'un pas élastique, il en oublia toute déception pour savourer le vent sur son visage.
Pas de doute, c'était agréable. Et le temps de se mettre en ligne arrivé.

premier à passer, Songe se saisit du fer à cheval qu'on lui tendait. Rouge.
Le bras de Soudaine abaissé, Songe réagit sans perdre son sang froid. Serrant les talons, détendant un peu les rênes et encourageant sa monture, il s'élança d'un galop souple et régulier à travers la prairie et vers le premier obstacle. Il le franchit sans problème, ainsi que le reste du parcours. Avec une bonne longueur d'avance, Songe se dirigeait vers la ligne d'arrivée et le passage de relai, un sourire radieux sur le visage et l'impression d'avoir fait de son mieux confortablement installé dans son coeur.

Celui qui devait lui succéder se tenait à la ligne de départ, près à partir dès qu'il aurait le fer à cheval entre ses mains. Et, sans le moindre doute, Songe allait le lui transmettre en le croisant. Pour cela, il lui suffisait de ralentir à sa hauteur, de tendre l'objet bout de bras, et de laisser l'autre s'en saisir.
Sauf que... Soie fit un écart au moment critique et les coéquipiers se ratèrent d'un bon mètre. Décontenancé par cette réaction imprévisible, Songe s'accrocha tant bien que mal pour ne pas tomber. Une fois son assiette retrouvée, il réajusta ses rênes et fit pivoter Soie pour tenter un nouveau passage de relai. C'est alors qu'une drôle de danse commença, où Songe et son partenaire essayaient de faire se rapprocher leurs montures et où Soie esquivait toute approche un peu concluante. Les secondes passaient et leur effort persistait, jusqu'à ce que par un détour improbable et en se couchant presque sur la croupe de sa monture, Songe parvienne à transmettre le fer à cheval.

Pfiou! Il avait bien cru qu'il ne s'en sortirait jamais. Et, avec tout ça, pour sur, il avait perdu son avance.
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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeDim 21 Oct - 20:59

Le membre 'Sérénité Lunabille' a effectué l'action suivante : Le hasard en action

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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeLun 22 Oct - 7:28

Soudaine n'avait pas quitté la piste du regard. Plantée presque au milieu des deux parcours, elle s'aperçut rapidement que Soie allait donner à son équipe une bonne avance. Comme elle s'y attendait, la jument était d'une docilité surprenante. Seulement, elle refusa d'approcher le participant suivant. En vérité, ce n'était pas le cavalier qu'elle évitait, ni même le fer qui l'effrayait. C'était le cheval qu'elle ne voulait pas approcher, car son vifier lui avait donné la vilaine habitude de refuser la hiérarchie habituelle qui régnait dans les écuries, ce qui en avait fait une bête solitaire et mal lunée envers ses congénères. Il allait falloir qu'elle en touche deux mots à cet idiot de soldat qui n'y connaissait rien à rien et surtout pas au vif.

À vrai dire, Soudaine s'étonnait qu'il n'y ait pas eut de chute dès le premier tour, sachant que les bêtes avaient souvent du mal durant les premières minutes. Il allait leur falloir au moins quelques parcours avant de s'habituer un tant soit peu à la clameur d'encouragements qui montait à présent des tribunes.

Les hommes sont bêtes et bruyants, approuva Flèche.
Chut.

L'ordre n'avait rien d'inhabituel, car la jument savait très bien qu'elle ne devait pas échanger de pensées avec sa compagne de lien dans une situation comme celle-là ; trop d'observateurs, et donc trop d'éventuels vifiers susceptibles de sentir le contact. Mais Flèche était têtue, et Soudaine avait du mal à lui refuser certaines choses. Elle ne tenait pas en place. Quand la jument commença à se servir de sa compagne pour transmettre son énervement aux autres montures, les réactions ne se firent pas attendre dans les rangs des équipes. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Soudaine. Bah, tant que les bêtes ne se mettaient pas en danger, quels risques y avait-il ! Elle était sûre que personne n'aurait quoi que ce soit contre la vision d'un des petits nobliaux atterissant les fesses dans la boue. Car, elle en était sûre, ceux-là seraient les plus susceptibles de dégringoler, et surtout les plus drôles à regarder.

À présent, équipe mauve.

2: Le cheval du joueur saute extrêmement mal...


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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeMer 24 Oct - 14:44

L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) Nimq

NIM et Ronce, jeune petit hongre placide mais parfois imprévisible.

Un vétéran de la garde et le maître d'arme du château en personne, cela aurait presque tiré à Nim un sourire moqueur : déjà qu'un débutant comme lui, malgré ses progrès et sa persévérance dans la matière, soit sélectionné était un évènement, alors le faire courir avec eux ? C'était une manière de donner plus de chances à l'équipe adverse sûrement, se permit-il même de conclure avec une pointe inattendue d'auto-dérision. Le jeune forgeron et apprenti artiseur fut bien forcé de constater alors que l'objectif de sa participation était atteint : se trouver une autre occupation pour sortir de sa léthargie habituelle, enfermé dans l'Art et dans le travail du fer, avec tous ses démons à lui.
L'effet avait ses limites néanmoins et c'est avec son habituelle politesse de façade, qui était certes très agréable mais qui n'exprimait au final par grand chose, qu'il répondit à la présentation de sa monture, Ronce. Les épines ne lui arrachaient décidément plus aucune émotion, tant troué qu'il avait déjà été, et c'est avec un mimétisme étrange qu'homme et hongre se firent face, telles deux statues de marbres, parfaites dans leurs traits et distantes dans leur immobilisme.

La première impression passée, force était de constater que la deuxième était à peu près similaire. Ronce était un cheval idéal pour un cavalier comme Nim, très scolaire dans la pratique et peu habitué aux imprévus. L'animal semblait d'un calme serein, comme son cavalier et leurs quelques exercices avant la course se déroulèrent même extrêmement bien. L'orphelin s'autorisa même à considérer que cette épreuve serait finalement facile, alors qu'il saluait toujours poliment l'enfant qu'on lui avait mis pour adversaire.
Fils de duc, seul au milieu d'adultes, loin de chez lui, et pourtant celui-ci s'amusait et goûtait à l'excitation du moment. Pourquoi n'arrivait-il donc pas, ou plus, à en faire autant ? Le monde lui était devenue une chose étrangère depuis le massacre de son village et de tous les gens qu'il connaissait et aimait. Sa vie ne lui appartenait plus vraiment, on lui avait volée ce jour là, alors sur quoi reconstruire, seul et sans point de comparaison ? Qui pouvait se targuer d'avoir été victime d'un envahisseur étranger ? Même les Pirates Rouges n'étaient plus très actifs depuis une décennie... Il rata le départ et poussa, peut-être pour la première fois en public depuis son arrivée en Cerf, un juron en faisant lui aussi claquer ses rênes.

Ronce réagit avec une vivacité surprenante, la fougue due à sa jeunesse sûrement, et en un instant Nim était là, vraiment là, dans l'instant, pas des mois en arrière. Il flatta sa monture et accompagna le mouvement, se dressant dans ses étriers pour mieux suivre le galop, se préparant au premier saut. Il se sentit basculer par-dessus l'obstacle, jetant en même temps un regard sur Songe qu'il dépassait d'un cheveux. Avant de s'arrêter net pour tomber !
Nim s'agrippa comme il pu, constant qu'un de ses pieds avait quitté l'étrier, ne sachant plus vraiment où était le sol et où était le reste et encore moins son hongre ! La tête de Ronce heurta la sienne alors qu'il pesait de tout son poids sur les rênes, seul lien l'empêchant de tomber lamentablement. Les naseaux de la bête vibraient de crispation alors que le cuir lui sciait la trachée, et c'est haletant, s'ébrouant et piétinant que monture et cavalier finirent par retrouver un semblant de cohésion. Nim n'en revenait pas, il n'aurait pas su comment Ronce avait pour passer l'obstacle mais il l'avait fait - sinon, il aurait été purement et simplement désarçonné. Qu'à cela ne tienne, ils n'avaient qu'à recommencer ! Il avait déjà rattrapé son retard une fois, pourquoi pas deux ?

La première étape s'enchaina ainsi dans ces enchainements pittoresques, Ronce fonçant entre chaque obstacle pour les franchir de la manière la plus maladroite possible, ne laissant qu'à Nim la chance de s'agripper au cou, à la crinière et à tout ce qu'il pouvait trouver pour ne pas se viander méchamment. Cette succession d'espoir et de déception avait sérieusement mis à mal le caractère pourtant calme et imperturbable de Nim, et c'est exténué mais heureux devant sa bonne étoile - mais pourquoi Songe était-il donc à bien 3 mètres de son coéquipier ? - qu'il passa le fer à cheval d'une main sûre. Au moins le fer, ça il connaissait.

S'écartant pour laisser filer son camarade, c'est totalement essoufflé qu'il rejoint les gens pour laisser sa monture, redevenue calme comme par magie. Il n'y comprenait strictement rien, mais il avait eu son comptant de sensations, prouvant comme quoi il était encore capable de se sentir connecter à autre chose qu'au fer et à la magie, à lui-même en somme. D'une claquer véritablement amicale, il remercia sa monture pour le travail accomplie. Si seulement elle savait ce qu'elle venait de faire pour lui.
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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeMer 24 Oct - 18:18

Le deuxième tour s'élance : équipe rouge.
Voici les nouvelles possibilités :
De 1 à 2: Les rênes se cassent.
De 3 à 4: Le cheval s'évertue à aller trop vite, quitte à rater les virages...
De 5 à 6: Le cheval a aperçu une superbe jument (ou un superbe hongre, ça dépend des goûts) et n'écoute plus vraiment le joueur.


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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeMer 24 Oct - 18:18

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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeLun 29 Oct - 21:16

L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) Heri-i10
HEIDI et Rusé, petit hongre indiscipliné et joueur.

Depuis que Soudaine avait donné le signal du départ, Rusé ne tenait pas en place. Mais à vrai dire Heidi, non plus. Juchée sur le petit hongre qui faisait des pas de danse, ou de crabe, c’est selon, elle buvait littéralement des yeux ce petit blond qui ne manquait pas de souplesse, et tenait dans sa main le précieux fer enrubanné de rouge. Elle voyait déjà le moment où elle le calerait dans sa paume, et s’élancerait à son tour. Cela viendrait très bientôt : son jeune coéquipier était en train de réaliser à sans faute qui, quoique sans brio, brillait d’un naturel faisant de la performance un jeu d’enfant. Un jeu d’enfant, par un enfant, car l’héritier de Rippon n’avait pas plus de quatorze ans.

Toute à sa concentration, toute à sa hâte et son excitation, elle ne prit pas garde au parcours autrement remarquable de l’autre jeune homme qui, dans le camp opposé, s’échinait à passer les obstacles. Elle ne voyait que les claquements du ruban rouge, et comptait les foulées. Dix, neuf, huit, sept… Peinant à maintenir son cheval sur la ligne de départ, elle ouvrit grand la main. Mais la jument qui était jusqu’alors si parfaite fit des siennes, braqua ses oreilles en arrière et refusa tout contact. Heidi murmura des encouragements pressants, mais rien n’y fit. Plusieurs secondes s’écoulèrent en vain, traversées par le cavalier mauve. Et puis Songe s’aplatit si bien sur le dos de sa bête qu’enfin les doigts de la Montagnarde agrippèrent le précieux relais. Alors la joie, le goût du jeu embrassèrent son cœur et elle pressa ses jambes contre les flancs de sa monture en criant : Yiiiiiiiiiiiiha !

C’était sous-estimer l’enthousiasme de son cheval qui s’élança si vite qu’elle faillit perdre l’équilibre. Resserrant sa prise sur les rênes, elle cala ses pieds dans les étriers et tâcha de se cramponner. La vitesse la grisait, mais ses effets se firent bientôt sentir : elle fut s’y reprendre à deux fois pour effectuer correctement la première boucle et, après avoir franchi les troncs dans un battement de cœur, serra si près autour de l’arbre qu’elle ferma les yeux, craignant l’impact. Sa longue tresse battait derrière elle quand elle franchit le gué, copieusement arrosée par les foulées furieuses du hongre qui n’en faisait plus qu’à sa tête, mais semblait au demeurant avoir parfaitement saisi le but du jeu. Obstacles, fossés, troncs alignés, le reste du parcours passa en un éclair, tandis qu’elle s’efforçait de maintenir le cap.

L’air lui cinglait les yeux si fort qu’elle ne put guère se rendre compte de l’avance qu’elle avait prise, malgré ses quelques ratés. Ce dont elle se rendit bien compte, toute larmoyante qu’elle était, ce fut de la ligne d’arrivée qui s’approchait dangereusement, vite, trop vite, et de l’air anxieux de son camarade rouge qui l’attendait. Se penchant de tout son poids en arrière, jusqu’à heurter la bouche du cheval, elle tâcha de ralentir sa monture, mais Rusé ne l’entendait pas de cette oreille.
- Attention ! se résolut-elle à crier, à bout de souffle, alors qu’elle arrivait en trombe sur son malheureux coéquipier, fer brandi comme un fulgurant projectile.
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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeLun 29 Oct - 21:56

Equipe rouge à nouveau...

Citation :
Le cheval a aperçu une superbe jument (ou un superbe hongre, ça dépend des goûts) et n'écoute plus vraiment le joueur.


Dernière édition par Soudaine le Lun 29 Oct - 21:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeLun 29 Oct - 21:56

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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeMer 28 Nov - 20:20

Meric était arrivé depuis peu. Pour n’éveiller aucun soupçon sur un visage parfaitement inconnu en Cerf, il n’était pas venu parmi les premiers. D’autant plus que celle qui chapeautait l’évènement était vifière et contre les idées de Faucheur. Il avait reconnu les cheveux couleur argent et avait jugé plus sûr de ne point être vu.
L’autre argument pour cette arrivée tardive était que la foule de spectateurs prêterait une moindre attention à un homme isolé si elle avait autre chose à regarder. Il ne s’était pas trompé. Tous avaient le visage fixé sur les concurrents que certains encourageaient de vive voix.

A l’abri plus loin, camouflé aux abords d’une tribune, il jeta un coup d’œil aux places Royales. Sa cible était là, attendant sagement qu’il vienne la cueillir. Il n’avait révélé aucun de ses plans à Faucheur, cette vengeance n’appartenait qu’à lui. Pourtant, il se demanda si le plan de Faucheur ne lui permettrait pas, par la même occasion, d’accéder à son projet. Le grand brun qui la suivait partout n’était pas présent. Meric jugea cela étrange et chercha l’homme du regard aux environs. Avec un sourire satisfait, il le vit à cheval, prêt à participer.
Excellent, souffla la petite voix dans sa tête, avec un peu de chance nous pourrions faire d’une pierre deux coups.

Un large sourire fendit son visage. Aujourd’hui, la communauté vifière allait marquer les esprits.
Prenant son mal en patience, il resta à couvert, attendant le signal des autres hommes de Faucheur. En théorie, le plan était simple, mais en pratique il pouvait facilement échouer. A l’origine, ils avaient prévus quelques pièges à poser d’avance, mais la Maîtresse d’écurie, la femme argentée avait poussé le vice jusqu’à vérifier le parcours et les gradins à plusieurs reprises. Ils avaient donc du se résigner à quelque chose de plus spontané.

L’excitation grouillait au fond de lui et il ne cessait de jouer avec sa bague familiale comme pour passer le temps. Au bout d’un moment, il se leva et s’éloigna derrière les tribunes, à l’abri des regards. Là, il émit le son d’un coucou. Hulotte, un des hommes de Faucheur devait lui répondre s’il était prêt à passer à l’action. Un hululement pour oui, deux pour non. Dans les brouhahas de la foule, il perçu le retour du Corbac, surnommé ainsi parceque lié à un corbeau et toujours porteur de mauvaises nouvelles. Les choses se mettaient petit à petit en place, en toute discrétion. Aux aguets, il tendit son vif pour être sûr que toute l’équipe se plaçait petit à petit, et avec un sourire de satisfaction, il vint se rassoir au devant des tribunes.
Les vifiers n’allaient pas tarder à passer à l’action.
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Taebryn Ruderacine
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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeJeu 31 Jan - 23:08

- Attention !

Taebryn s’était bien rendu compte que la grande montagnarde arrivait bien trop vite, mais il pensait qu’elle saurait maîtriser la bête. Pourtant, c’est lorsqu’il manqua de se prendre le fer du relai en plein front qu’il se rendit compte de sa trop grande confiance envers elle.

Cette femme était une catastrophe ambulante. Il ne perdit pas plus de temps à la regarder cogner les autres cavaliers comme une boule des quilles et s’élança au galop dans un « yah » digne d’un héro de roman.

Philip sa monture, avait beau être grand, il était également d’un flegme déconcertant. Et quelques foulées plus tard, il repassa au trot…puis au pas.

Taebryn avait beau faire des pieds et des mains pour le faire avancer, rien n’y faisait. L’animal têtu, refusait d’accélérer le mouvement. Honteux, le cavalier posa un regard sur les tribunes non loin et aperçu Acuité qui riait à gorge déployée.
Qu’Eda l’emporte ! S’il se retrouvait dans cette situation embarrassante, c’était bien par sa faute. Elle avait insisté pour qu’il participe, prétextant qu’elle ne pouvait participer en tant que Dame ! Mais qu’ils devaient défendre les couleurs de Béarns. Foutaises oui ! Et pendant qu’elle ricanait bêtement aux côtés de Vainqueur, c’est lui qui devait batailler avec un foutu canasson qui n’avançait pas.

Dans l’autre équipe, il aperçu le Maître d’Arme et la rage coula instantanément dans ses veines. La simple vision de cet homme le mettait hors de lui, et leur dernière altercation n’y était pas pour rien. Piqué au vif, il tenta une nouvelle approche sur la satané bête. Une approche plus douce, accompagnée de sons, d’ordre délicieusement envoyé à ses oreilles, mais là encore, rien n’y fit.

Cependant, à la vision du premier obstacle, le cheval entama de lui-même un petit trot, juste suffisant pour sauter sans trop se fatiguer. Diantre…son équipe allait perdre. Et puis, après avoir passé le ruisseau, Philip pila tout net. Les membres raides, les naseaux grands ouverts au vent, humant l’air imbibé de ce qui semblait être pour lui un parfum délicieux.
Alors, il émit un hennissement digne d’un brame et prit deux ou trois foulées pour se lancer dans un galop endiablé.
Taebryn manqua de tomber tellement la surprise du changement d’allure était inattendue, néanmoins, il reprit rapidement possession de ses moyens, profitant même de l’attitude endiablé du cheval pour avaler les mètres et gagner du terrain. C’était une aubaine vraiment. Même si sa monture luttait pour aller toujours dans la même direction, son cavalier avait également la volonté et la force de le maintenir sur le bon cap et ainsi, il fit rapidement le parcours, sautant et galopant à vive allure, dans un style un peu décousu.

A un moment, il remarqua un homme se faufiler derrière un gros chêne, mais n’y prêta pas attention, surement un homme de Soudaine qui vérifiait le bon déroulement de la course par ici. C’est alors qu’il revenait vers les tribunes hurlantes et son équipe qu’il remarqua une ribambelle de corbeaux qui s’était agglutinés autours des gradins et dans les arbres annexes.
C’était un comportement étrange de ce genre d’oiseaux et jamais il n’en avait vu autant rassemblés. L’atmosphère semblait s’être alourdie malgré la liesse du public qui criait encouragements et joie.
Intrigué, il n’eut pour le moment pas le loisir d’approfondir son investigation, car sa monture se dirigeait vers le reste de la troupe.

Brandissant le fer, il le lança à son coéquipier alors qu’il passait à coté au trot, avant que Philip ne s’arrête définitivement.
Etait-ce du mouvement qu’il avait perçu à gauche des tribunes !?
Intrigué il pencha la tête, comme s’il pouvait mieux voir mais un rire suraiguë en provenance d’une Dame des gradins le ramena à sa propre situation. Elle le pointait du doigt et rapidement une foule se joignit au rire de la femme.
Cela n’avait pas échappé aux autres concurrents qui rigolait également, en lui faisant signe de regarder sous son cheval.

Il se pencha un peu sur le côté pour voir ce qui se passait. Surprit de ce qu’il y vit, il comprit alors que la fougue de Philip était très certainement lié à une jument du groupe, qui avait ses chaleurs.
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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeDim 3 Fév - 19:58

Assise à côté d'Acuité, non loin du Roi lui-même, Cendre joignit à celui de sa maîtresse son rire nerveux.
Elle était loin de partager l’enthousiasme de la foule qui se pressait dans les gradins pour la dernière épreuve du Tournoi. Elle aurait pourtant dû se réjouir, sans doute : sur l'insistance de Brume, la petite Duchesse avait daigné assister à l'épreuve, plutôt que de rester dans sa chambre à broyer du noir comme ces derniers jours.

Mais voilà : bien qu'elle n'ait pas de nouvelles depuis le printemps, elle savait que les Vifiers de Cerf manigançaient quelque chose, et le Tournoi, une épreuve équestre en particulier, était pour eux l'occasion en or de se manifester.
Pour ne rien arranger, Taebryn prenait part au relais, laissant sa jeune maîtresse esseulée. Elle aurait volontiers plaidé pour qu'il demeure près d'elle, mais comment justifier une telle demande ? Elle ne pouvait lui expliquer le danger, prendre le risque que la jeune fille fasse le rapprochement entre la servante de sa mère et l'inconnue aux cheveux bruns qui lui avait murmuré des mots d'alerte à l'oreille, lors du Bal masqué.

Cendre avait donc ravalé son angoisse et accompagné Acuité. Autant dire que les mésaventures équestres de Taebryn ne la réjouissaient pas plus que cela. Surtout quand elle entendit des hululements bizarres et qu'elle aperçut des corbeaux en surnombre autour du gradin.

Elle tendit son Vif mais ne perçut autre chose qu'une étrange vigilance. Elle n'était pas très familière de l'esprit des oiseaux... à l'exception de Garik, goéland bavard, elle n'avait jamais été capable de partager avec eux plus que de vagues sensations. Elle secoua la tête, inquiète. Peut-être se faisait-elle des idées. Après tout qui disait Tournoi disait foule, qui disait foule disait nourriture, et qui disait nourriture disait oiseaux avides.

Le cœur serré, elle attrapa discrètement la main d'Acuité et la serra fort pour se rassurer.
- Quel suspense ! s'écria-t-elle, les yeux embrumés, pour justifier son geste.
Propos qui, par chance, n'étaient pas tout à fait déplacés : les deux équipes étaient presque à égalité, l'équipe rouge courant quelques mètres en tête grâce à l'élan libidineux de Philip, alors que le maître d'armes s'élançait tout juste dans la course.
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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeLun 11 Fév - 14:43

Très clairement, quelque chose clochait. L'ambiance du début du relais s'était envolée : le public révolté s'était calmé sans prévenir, plongeant le monde dans un silence seulement troublé par le fracas des sabots. Toujours à son poste d'observation, Soudaine ne prêtait plus la moindre attention aux concurrents. Là-haut sur les gradins, une mêlée d'oiseaux se pressait, et pas n'importe quel genre d'oiseaux : des corbeaux. Soudaine n'était pas femme superstitieuse, mais il était difficile de ne pas s'en inquiéter.

Nous ne sommes pas seuls, lui lança brusquement Flèche. L'interruption était inattendue malgré leur lien, et Soudaine mit quelques instants à en comprendre la signification. Mais ce que cela sous-entendait ne tarda pas à l'atteindre. Par El ! jura-t-elle, ce qu'elle faisait rarement à part sur ses employés.

N'ayant aucune certitude quand à l'identité exacte des intrus, elle se contenta donc de trotter le long de la piste, s'approchant légèrement des gradins. D'un regard vigilant, elle chercha le moindre nouveau mouvement anormale, mais plus rien ne bougeait.

Le tour du groupe mauve reprend.

De 1 à 2: Un chien se met à courir après la monture (à vous d'expliquer pourquoi et à quel moment) et cherche à lui faire peur.
De 3 à 4: Les renes cassent... aïe aïe aïe !
De 5 à 6: La monture ne va pas assez vite. Méfiez-vous de ses réactions, si vous cherchez à la motiver.

Résultat :
Citation :
Un chien se met à courir après la monture (à vous d'expliquer pourquoi et à quel moment) et cherche à lui faire peur.


Dernière édition par Soudaine le Sam 23 Fév - 16:31, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeLun 11 Fév - 14:43

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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeDim 24 Mar - 20:05

Le Tournoi touchait à sa fin et allait se clore en beauté avec cette épreuve équestre en plein air. Brun faisait pleine confiance à Soudaine, la maîtresse d'écuries, pour l'organisation du relais - seconde épreuve à laquelle il s'était inscrit. La première ne s'était pas très bien déroulée, c'est peu dire : paralysé par des crampes d'estomacs, il avait perdu stupidement, après quoi il avait été malade pendant deux jours. Sans parler du jeune Vaillant qui avait eu le genou défoncé dans la joute, de Vainqueur qui avait souffert de migraines d'Art toute la nuit, et d'Acuité qui semblait atteinte de déraison sentimentale.

Si ces débuts avaient été assez chaotiques, la suite s'était cependant bien passée. L'équipe de Cerf s'en était plus-que-bien tirée à l'épreuve de Tir ; le Peuple et les Nobles des Quatre-Duchés semblaient satisfaits, égayés par la fête ; et cette réunion du Royaume avait été l'occasion plus ou moins implicite de se concerter en vue de la guerre à venir (Glace Loinvoyant avait brillé par son absence, mais il avait du mal à le regretter...). Il avait hâte, toutefois, que les réjouissances s'achèvent et que Castelcerf, et lui-même par la même occasion, reprenne le cours de sa vie normale. Mais cette épreuve était la dernière, et il comptait bien en profiter !

Avec une attention pointue, il suivit le parcours des deux équipes. Il vit Songe, le petit de Rippon, s'élancer avec aisance, aux côtés - le hasard était ironique - de Nim, qu'il avait plaisir à voir vivre ainsi, prenant plaisir malgré son manque d'habileté. La femme montagnarde fit encore des dégâts dans les rangs, mais Taebryn rattrapa le coup. La seule vue de l'homme, qui l'avait insulté quelques jours auparavant, lui excitait passablement les sangs, mais il n'était pas le seul : le cheval du Béarnais était fort excité, lui aussi, et cela n'échappa pas à la tribune hilare. Il sourit. Au moins Taebryn avait-il donné de l'avance à son équipe ; il lui faudrait y remédier !

Son tour approchait, et, sur le pied de guerre, il tendit la main pour réceptionner le fer au bout duquel flottait un ruban violet. Sous lui, sa jument piaffait avec anxiété, et une légère pression des talons suffit pour la faire partir au quart de tour. A son grand dépit, il se s'agissait pas de Flamme, mais de "Lavande", une jeune monture des écuries ; c'était bien sûr plus équitable ainsi, et au vu des mésaventures de ses concurrents, il se demandait quel sort elle lui réserverait.

Jusqu'ici, tout était parfait. Ils passaient les obstacles sans difficulté. Quand soudain, aux abords d'un virage, survint d'El-sait-où un gros chien noir. Lavande pila net et se mit à reculer, paniquée. L'animal les harcelait, hostile, sans toutefois passer à l'attaque. Tentant de comprendre la situation, alors que tout contrôle lui échappait, le maître d'armes jeta un regard alentours. Ce qu'il vit le laissa pantois : une dizaine de cabots avaient envahi la course et effrayaient les montures, pourtant habituées à la compagnie canine, tandis qu'une ribambelle de corbeaux prenaient leur envol, là-haut, sur la tribune...
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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeMar 23 Avr - 10:45

« Houhou…houhou »

Le signal était donné. En l’espace de quelques secondes, tout se mit en branle. Une nuée de corbeaux s’élevèrent depuis l’arrière des gradins, accompagnés de quelques mouettes aux cris tonitruants. Et la panique inonda la foule sur les gradins. Les Dames levèrent les mains sur leurs coiffures, persuadées que les oiseaux en voulaient à leur cheveux, tandis que les hommes sortaient déjà leurs épées qui fendaient l’air, plutôt que les plumes.

Le groupe de volatiles n’avait de cesse d’harasser les spectateurs, incrédules devant pareil spectacle, et leurs cris se mêlaient aux hurlements et insultes des Cerviens. Les coups de becs tombaient plus rapidement que les coups d'épées.

Dans la cohue, il ne cessait de regarder sa cible, qui les yeux ronds, semblait ne pas comprendre ce qui se passait autours d’elle. C’est alors qu’il la vit. Cendre était là.

Toujours dans nos pattes celle-là….songea-t-il. Et comme à son habitude, la petite voix qui l’habitait répondit.
Il faudra la tuer aussi…très certainement…
Meric hésita un instant.
Elle est liée à Ondin…
Oui, mais elle est contre toi à présent. Elle protège la petite Béarnoise…Il te faudra l’éliminer si tu souhaites accéder à ta vengeance. …
A moins que…tu ne le souhaites plus ?

Silence.

Un sourire malsain déforma lentement ses traits. Et d’un mouvement vif, il se dirigea vers l’arrière des gradins, passant inaperçu auprès des gardes qui ne savaient plus où donner de la tête. Il siffla, et le son résonna à travers les arbres. Le signal lui revint plus fort. Et s’approchant toujours des gradins où siégeait son ennemi, il jeta un coup d’œil rapide au champ de course.

Les chiens avaient déjà fait leur apparition, semant le trouble parmi les derniers compétiteurs. Piaffant dans tous sens, les chevaux participants, devaient être submergés par la peur et l’angoisse.
Et puis, son nez sentit l’odeur du sens. Même si Maara n’était plus, il avait conservé quelques qualités olfactives qu’elle lui avait prodiguée des années durant. Son sens était affaibli, mais l’odeur ferreuse du sang était reconnaissable entre toutes.

Satisfait, il contempla la suite des évènements, tremblant d’excitation.
Deux chevaux blancs apparurent au milieu des arbres. Ils galopaient, naseaux dilatés, paniqués eux aussi devant tant d’agitation, de prédateur et surtout, sentant l’odeur du sang, même s’il ne leur appartenait pas.
Sur le flanc du premier, on pouvait lire « Nous sommes parmi vous », écrit en lettres sanguinolentes qui dégoutaient sur le poil immaculé de l’animal. Le deuxième portait simplement le mot « vengeance ».

Le sang avait été volé à un paysan qui venait de tuer un de ses cochons, ce qui avait un peu embarrassé Meric. Mais sa proposition de tuer un sans abris qui ne manquerait à personne n’avait pas conquis l’assemblée. Aussi, il avait du se résoudre à se ranger du côté des moutons peureux.

Peu lui importait au final, tant qu’il pouvait atteindre son but. Et il n’en fut jamais aussi près.
Dans les gradins, ceux qui continuaient à brasser du vent furent interpelés par les cris des participants du tournoi et tournèrent leurs visages vers les bois. Les visages se muèrent alors en masque horrifié et la scène sembla s’arrêter un cours instant, tant l’évènement paraissait surréaliste.

Il reporta son attention sur Acuité, car Cendre s’apprêtait à la faire quitter la tribune, pour la mettre à l’abri très certainement. Il devait agir vite, avant qu’elle ne lui échappe. D’ailleurs, où était donc passé son sale cabot ? Elle n’oserait quand même pas l’appeler au milieu de la foule, devant la fille de son Duc qui la ferait pendre pour être vifière. Encore une nouvelle opportunité. Oui, aujourd’hui, tout semblait sourire à sa victoire. Il passa sa langue sur ses lèvres pour en savourer l’avant-goût et attendit de profiter de la foule pour se rapprocher d’elles. Sa courte lame était tirée.

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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeDim 5 Mai - 9:22

Vainqueur boitait toujours légèrement, même plus de deux jours après la grande mêlée. C'était le genou de Vaillant qui avait subi l'assaut, mais le lien d'Art avait été fort et l'esprit du roi lui jouait encore quelques tours. Prix de consolation toutefois : ses migraines étaient finies et il avait repris une couleur de teint plus habituelle pour assister à cette dernière épreuve : le relais.

Le soleil d'été et l'horaire d'après repas aidant bien, le roi profita de l'occasion pour somnoler à moitié. Il passait ses soirées harcelé par les couturières de sa mère pour son costume du Bal à venir, et cela lui tapait légèrement sur le système. Reprendre des forces durant une course de parade sans réel enjeu lui paraissait être une bonne idée, et peut-être qu'il ferait l'effort d'ouvrir un oeil lorsque des montures avec un peu de gueule et des cavaliers de plus de 14 ans feraient leur apparition. Et on appelait ça une compétition, quand on prenait un Nim qui savait à peine monter dans son équipe ou une Heidi - Heidi, cela méritait-il vraiment des explications ?

Aux cris et à l'agitation qui le réveillèrent, Vainqueur crut que l'épreuve était finie. Un "déjà ?" assez incrédule surgit dans son cerveau, doutant sincèrement de la compétence des participants à finir l'épreuve en si peu de temps.
Le bruit des corbeaux vint peu après seulement, avec leurs becs et griffes en prime, permettant à Vainqueur de prendre la mesure de la nouvelle situation. Il s'étala encore plus dans son siège pour ne pas être une cible privilégiée parmi tous les invités paniqués qui se levaient pour se débattre et ironiquement permettre aux volatils d'avoir encore plus de prises sur leurs jolies coiffures, et il passa son bras sur ses yeux en guise de protection avec dans l'idée de tenter de reprendre son rêve laissé en plan quelques secondes avant. Il y aurait bien quelques lumières parmi ses gardes pour qu'un d'eux pense à allumer un feu pour faire fuir des animaux sans qu'il ait à lui suggérer lui-même, non ?

Il avait presque de nouveau l'image en tête - une sorte de navire avec des ailes poussées par l'Art qui fonçait vers la Lune et l'inconnu spatial - quand des cris, humains cette fois, le réveillèrent définitivement. Un grognement et quelques battements de bras en direction des oiseaux plus tard, Vainqueur vit lui aussi la scène pour ce qu'elle était. Le message était assez clair, les vifiers souhaitaient agir au grand jour.
La stupéfaction passée, le roi relativisa bien vite le fait qu'il n'y ait pas eu de mort pour le moment et que l'action, pour toute spectaculaire qu'elle soit, n'était pas encore dangereuse. Une autre pensée resta par contre bien présente dans sa petite tête : si, comme son ignorance des vifiers le lui laissait suggérer, ces types pouvaient se transformer en des chevaux aussi rapides par leur simple volonté, c'était un atout dont les Duchés se privaient depuis bien trop longtemps déjà.
On n'était pas à une petite malédiction ou à des tonnes de préjugés près quand on avait une guerre à mener, et si les vifiers étaient d'humeur belliqueuse, il était de la responsabilité de Vainqueur de faire en sorte qu'ils combattent de vrais ennemis, et les siens en particuliers. D'ailleurs à ce sujet, il n'y avait pas un type de Béarns en ville en ce moment qui voulait le voir depuis bien trois mois au moins ? Le roi se creusa la tête pour trouver les deux choses qu'il lui manquait : son nom et une excuse crédible pour son retard à présenter lorsqu'il le verrait.
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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeDim 5 Mai - 20:16

Les potins de Dame Freluche s'étaient taris avec le début de la course, et Plaisant avait sombré dans un profond ennui, avant de sombrer tout à fait. Calé sur son petit coussin de velours, bercé par le martellement régulier des sabots sur la terre meuble, il s'était bel et bien assoupi. Il faut dire qu'il ne s'était toujours pas remis de la folle nuit du Bal ; ce genre de festivité n'était manifestement plus de son âge...

En temps normal, son principal souci, au réveil, eut été de savoir si quelqu'un avait remarqué son "absence" momentanée. C'était peu probable : tous semblaient absorbés par la course. Mais voilà : il avait été tiré de ses songes, non par des cris de joie ou d'enthousiasme propres à ce genre de divertissement vulgaire, mais par des exclamations d'horreurs et des glapissements.

El sait comment, la scène avait tourné au véritable cauchemar : des oiseaux de malheur attaquaient la foule, dans les gradins, piquetant au hasard et battant les visages de leurs ailes. Sur la piste, les chevaux se cabraient, indociles, devenant plus dangereux mêmes que les chiens qui les harcelaient. Deux d'entre eux galopaient, sans cavaliers, leur flancs dégoûtant de sang.

VENGEANCE, NOUS SOMMES PARMI VOUS, déchiffra le vieil homme hébété, et son sang se glaça. Cette cohue était l’œuvre des Vifiers ! Ces hommes qui, selon la rumeur, pouvaient se changer en bêtes, ou du moins les contrôler, récusant leur humanité. Ces hommes qu'on démembrait pour les empêcher de nuire... Submergé par ces images d'horreur, Plaisant perdit alors tout esprit rationnel et, alors qu'un corbeau venait de l'attaquer, ne songea plus qu'à s'enfuir.

Se levant précipitamment, il se pressa vers la sortie latérale du gradin. Mais la foule, animée par la même volonté, était trop nombreuse, et il fut propulsé contre le corps de son voisin. Paniqués, les spectateurs ne formaient plus qu'un gros corps compact et mouvant, tel un énorme serpent qui vomissait son flot de fuyards sur la piste. Lorsqu'enfin il atteint la terme ferme, Plaisant trébucha dans l'herbe (ou ce qu'il en restait) et s'affaissa.

- Au secours... balbutia-t-il alors que la suite du serpent lui passait sur le corps, piétinant impitoyablement son corps recroquevillé.
Dans un ultime effort de volonté, il parvint à se traîner à quelques mètres de là, et, couvert de boue, demeura prostré, aveugle et sourd au tumulte qui l'entourait.


[HRP: Job, c'est l'occasion de te faire bien voir de la belle-famille siffle ]
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Brun Braveterre

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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeVen 10 Mai - 15:46

Equipe rouge.

De 1 à 2: Un chien se met à courir après la monture (à vous d'expliquer pourquoi et à quel moment) et cherche à lui faire peur.
De 3 à 4: Les renes cassent... aïe aïe aïe !
De 5 à 6: La monture ne va pas assez vite. Méfiez-vous de ses réactions, si vous cherchez à la motiver.

Résultat :
Citation :
Un chien se met à courir après la monture (à vous d'expliquer pourquoi et à quel moment) et cherche à lui faire peur.



Dernière édition par Brun Braveterre le Ven 10 Mai - 15:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeVen 10 Mai - 15:46

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MessageSujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09)   L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) I_icon_minitimeVen 10 Mai - 23:35

Le relais, épreuve équestre du Tournoi des Moissons ! Job avait du mal à croire qu'il y était enfin. Depuis qu'il avait décidé qu'y participer réglerait ses problèmes familiaux, beaucoup de temps s'était écoulé, qui avait été nécessaire pour convaincre sa douce épouse du bien-fondé de son projet. La situation au domaine de Raguelon était en effet intenable : jour après jour, le jeune couple subissait le mépris de la future maîtresse du château, la propre soeur de Flore !
Il secoua vivement la tête, désireux de se changer les idées. Le jeune homme n'était pas venu à Castelcerf pour broyer du noir mais bien pour faire ses preuves auprès de sa belle-famille. Ainsi, il mettrait fin une bonne fois pour toutes aux critiques le concernant, et leur prouverait qu'il n'était pas un paysan bouseux mais bien un homme audacieux qui avait su faire gagner son équipe.

Job balaya du regard la dite équipe. Après que les groupes aient été formés par tirage au sort, il s'était renseigné pour connaître l'identité de ses coéquipiers, et le bilan n'était pas brillant. Une Montagnarde excentrique, un fils de Duc à peine sorti de l'enfance, un nobliau quelconque qui ne cessait de trembler... vraiment, l'équipe rouge aurait de la chance si elle gagnait. Le palefrenier croisa le regard d'un homme au regard sauvage, garde du corps de profession, et cessa son inspection sur le champ, se concentrant sur les chevaux que l'on amenait.

***

L'échauffement s'était bien déroulé. Soupirant, le petit hongre qui lui avait été attribué, répondait aux aides correctement et semblait plutôt rapide. Malgré cette impression favorable, Job savait qu'il devrait être vigilant durant la course. La foule, l'agitation... tout cela rendait les chevaux nerveux et imprévisibles.

A présent, il se tenait derrière la ligne de départ, regardant le cadet de Rippon, qui ne se débrouillait pas si mal. Le parcours était aisé à mémoriser, si bien que le regard du palefrenier se mit à vagabonder vers les tribunes pleines à craquer dès le deuxième tour de piste, exécuté par la blonde Montagnarde. Comme il aurait aimé que Flore soit là à l'encourager ! Hélas, la jeune femme avait dû rester au domaine, par la volonté de cette même soeur qui leur empoisonnait la vie...
Soudain Job tressaillit, et détourna brusquement la tête. Le grand-oncle de Flore, un vieux barbon qui vivait à la Cour, était présent et semblait le regarder. Étrange qu'il soit présent à ce genre d’évènement, lui qui déteste les chevaux... Enfin, je vais en profiter pour lui en mettre plein la vue !

Avec un sourire féroce, le jeune homme se reconcentra sur la course, juste à temps pour éviter la monture d'Heidi qui lui fonçait droit dessus. C'était au tour du féroce garde du corps, et il s'élança dans un cri sauvage... en même temps que Soupirant. Décontenancé, Job dut faire appel à tout son savoir-faire – ainsi qu'à tous ses muscles – pour arrêter le hongre entêté. Enfin, les doigts en feu, il réussit à lui faire entendre raison, et put suivre le parcours de son coéquipier sans bouger.
Au grand regret de Job, l'homme s'en sortait très mal, bataillant avec son cheval qui refusait d'avancer. Au détour d'un tournant cependant, celui-ci changea radicalement d'attitude : dans un grand hennissement auquel Soupirant s'empressa de répondre, la bête se rua vers la ligne d'arrivée à une allure folle.

Bras tendu, prêt à talonner sa monture, Job se focalisa sur le fer enrubanné de rouge qui arrivait vers lui à grande vitesse. Si bien qu'il faillit tomber lorsque Soupirant fit un brusque écart, au moment même où le jeune homme se penchait pour attraper l'objet. Se rétablissant in extremis, il poussa son cheval en avant sans délicatesse. Il était bien épris ce soupirant, tandis que l'élu de ses pensées lui préférait ostensiblement les juments !
Sans s'attarder plus sur la disgrâce de Taebryn, le palefrenier cherchait au contraire à s'éloigner du gêneur. Il lui fallut tout de même une bonne vingtaine de mètres pour arriver à galoper droit ! L'équipe rouge avait perdu toute son avance.

Malgré ces débuts difficiles, Job reprenait peu à peu confiance. Soupirant sautait bien, et en débit de sa petite taille ses foulées couvraient une bonne distance, comme s'il comprenait qu'ainsi il serait bientôt aux côtés de son compagnon. Le garçon profita du large virage pour jeter un coup d'oeil à son concurrent direct, le Maître d'Armes en personne. Il fut surpris de le découvrir à l'arrêt, face à face avec un énorme molosse...
Job talonna vivement sa monture, désireux d'échapper aux chiens qui investissaient toute la clairière désormais. La bête qui fonçait droit sur lui fut un moment distancée, mais une autre arriva de biais et poussa un terrible grondement. Effrayé, Soupirant se cabra et fonça droit vers la ligne d'arrivée, évitant les obstacles aussi bien que les molosses pour retrouver ses congénères au plus vite.

Un instant gêné de déroger ainsi aux règles, Job se traita immédiatement d'idiot. Le relais était bel et bien terminé ; les participants étaient en déroute alors que les chiens les harcelaient, tandis que les spectateurs tentaient de fuir les corbeaux qui piquaient droit sur eux. Les animaux comme les gens devenaient fous... Était-ce la faute des Vifiers ? Eux qu'on disait capable de contrôler l'esprit des bêtes, de devenir des bêtes... Généralement, le palefrenier n'écoutait pas ce genre de racontars, mais devant l'ampleur du chaos il ne pouvait s'empêcher d'y repenser.
Alors qu'il parvenait à la certitude que ce groupe était derrière tout ça, une autre pensée lui traversa l'esprit. Il avait manqué sa chance. Son unique chance.

A vive allure sur un cheval devenu incontrôlable au beau milieu d'un attentat, Job ne pouvait plus penser qu'à l'échec de son projet. Comment parviendrait-il à présent à sauver son honneur, à faire ses preuves ? Toujours, il serait méprisé, haï même, par la soeur, le grand-oncle, les...

Le grand-oncle ! N'était-ce pas lui qui gisait là-bas, en marge de la foule qui quittait les tribunes en courant ?
Reprenant soudainement le contrôle, Job dirigea sa monture vers les gradins et plus particulièrement vers la silhouette petite et ronde qu'il avait repérée. Soupirant se laissa faire docilement, soulagé d'être guidé dans un moment pareil.

Une fois arrivé devant le financier royal, Job sauta à terre et grimaça aussitôt en voyant son état. Les rênes de son cheval dans une main, le palefrenier mit la seconde devant la bouche du vieil homme. Il respire.
Un énorme soupir de soulagement s'échappa des poumons du garçon. Un instant, il avait cru le pire. Il tapota doucement les joues de Plaisant, puis plus fermement, mais le noble ne reprenait pas conscience. Je dois l'emmener au dispensaire. Maintenant.

Remerciant Eda de la petite taille de Soupirant, Job entreprit alors de hisser le vieil homme sur sa monture, dans une position qui rapellait très clairement un sac de pommes de terre.
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