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| L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) Mar 14 Mai - 16:21 | |
| La ronde vigilante de Soudaine n'eut guère d'utilité. Quand elle remarqua les mouvements suspects derrière les gradins, il était bien trop tard. Les corbeaux passèrent à l'attaque, puis les chiens arrivèrent. Flèche les sentit venir et fit un large écart quand l'un d'entre eux voulut lui bondir aux jarrets. Puis la jument frappa avec une violence à laquelle Soudaine ne s'attendait pas, le chien lâchant un couinement de douleur avant de s'enfuir la queue entre les jambes. La maître d'écurie demanda d'un ton taquin :
De vilaine humeur, ma belle ? Tu n'as pas idée.
« Gardes, au roi ! » cria-t-elle en voyant la foule déborder des gradins, un vent de panique saisissant les courtisans. Cette bande de volailles effarouchées se mettait en danger toute seule, aussi avide de divertissement que craintive de tout. Quelques hommes, parmi la garde royale, semblèrent cependant l'entendre et se précipitèrent vers la partie de la tribune où se trouvait le roi et son entourage. Ils firent des coudes parmi la populace mais atteignirent leur objectif.
À demi soulagée, Soudaine se détourna des gradins et Flèche s'élança vers les quelques chiens encore assez motivés pour poursuivre les montures restantes. Sans que sa compagne ait besoin de le lui demander, la jument les menaça de ses sabots, piétinant les plus aggressifs et chassant tous ceux qu'elle croisait. C'est à cet instant qu'apparurent les deux chevaux blancs. Incrédule, la maître d'écurie entreprit de lire ce qui était écrit sur leurs flancs. Sa gorge se serra. Plus de place pour les doutes, le groupe qu'elle avait failli rejoindre venait de faire sa première frappe. Aurait-elle dû en prévenir le roi ? Elle repoussa sa culpabilité naissante, malvenue dans une situation pareille. Elle devait penser clairement.
La maitre d'écurie glissa une image dans l'esprit de sa comparse, que celle-ci comprit aussitôt. La jument s'élança vers les deux bêtes à moitié affolées mais qui restaient près l'une de l'autre, et vint se placer derrière elles. Commença alors une drôle de danse dans laquelle Flèche ne cessait de leur mordre la croupe, les poussant avec assurance vers le petit baraquement en bois installé à l'occasion du tournois. Elle aperçut là deux de ses palefreniers et leur fit signe. Dès que les bêtes furent entrées, ses hommes refermèrent les portes. Un problème de moins... Restait à savoir, ce que Fâucheur leur réservait d'autre. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) Sam 18 Mai - 19:30 | |
| La maîtresse d'écuries semblait partager son inquiétude. Bien sûr : la femme aux cheveux d'argent n'était autre que la Vifière qui avait pris place, à ses côtés, à la table de Faucheur, et s'était rebellée contre son insidieuse prise de pouvoir.
Aussi Cendre ne la jugea-t-elle pas complice de l'incident lorsque les corbeaux se mirent à pleuvoir sur la foule et que les chiens envahirent la piste. Il n'y avait guère à s'y tromper : Soudaine avait déjà pris les cabots en chasse, mais Cendre était trop horrifiée par l'apparition des deux chevaux sanguinolents pour s'en apercevoir.
Nous sommes parmi vous. Vengeance.
Le message était explicite, et elle pâlit, jusqu'à devenir couleur de craie. Ceux qui se disaient lutter pour leur cause étaient passés à l'action. C'était un véritable désastre, et elle n'osait en imaginer les répercussions pour le Lignage, son peuple. Mais pouvait-elle encore le considérer ainsi, au vu des actes que certains d'entre eux étaient prêts à commettre ?
Les coups de becs pleuvaient mais, curieusement, épargnaient les deux jeunes femmes. Cendre chassa ces idées noires de son esprit pour reporter son attention sur Acuité : elle devait d'abord veiller à sa sécurité, car nul doute que Meric devait se trouver avec les malfaiteurs, dans les parages... De peur, les poils de ses bras ses hérissèrent.
Elle se leva soudainement et empoigna le bras de la petite Duchesse. - Nous devons partir. Maintenant, déclara-t-elle d'un ton autoritaire, presque menaçant. Quelques gardes se frayaient un passage dans les tribunes, mais elles n'étaient pas en sécurité ici. Il s'avéra vite que le plus grand danger venait de la foule elle-même. Les hommes fendaient l'air de leurs épées, et les spectateurs se pressaient les uns contre les autres dans une fuite aussi éperdue que désordonnée.
Entraînant Acuité avec elle, la jeune femme écarta sans douceur les badauds, prête à leur marcher dessus si nécessaire. Son visage était fermé, éteint, mais ses yeux étaient vifs alors qu'elle cherchait Taebryn. Mais du Béarnais, point de traces dans le tumulte ambiant... Elle devrait se débrouiller seule, la faire partir d'ici, et vite, quitte à la rudoyer un peu. Ce serait toujours moins de mal que ce que lui infligerait Meric s'il parvenait à l'atteindre.
- Dépêchez-vous ! aboya-t-elle, tirant toujours l'adolescente derrière elle. Elles étaient enfin parvenues à se dépêtrer de la tribune, et s'avançaient au pas de course vers les montures qui n'avaient pas encore été récupérées par leurs propriétaires. |
| | | Acuité Loinvoyant
Messages : 1367 Date d'inscription : 06/01/2012 Age : 42
Feuille de personnage Fonction: Duchesse de Béarn Âge: 41 DC: Espoir Loinvoyant
| Sujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) Lun 27 Mai - 14:00 | |
| Les tribunes s'étaient transformées en un champs de bataille. Entre les coups de becs et d'épées, nul n'était plus à l'abris. C'était comme si la population elle-même, en proie à la panique, perdait pied. Les yeux ronds, intriguée toutefois par la tournure des événements, Acuité observait la scène surréaliste qui se jouait sous son regard.
Pourtant, le tournoi avait bien commencé, les deux équipes chevauchaient avec les aléas des chevaux, choisis par la Maîtresse d'écurie, offrant à la foule rires et amusements. Elle avait adoré le tour effectué par Taebryn, qui devait lui en vouloir à mourir de l'avoir placé dans une telle situation, mais peu lui importait, au moins il s'était déridé un peu.
Puis, elle avait attendu que Brun passe, pour mieux le couver des yeux. Une petite inquiétude sourdait dans son ventre néanmoins. Le dernier tournoi s'était soldé par une séjour à l'infirmerie pour lui, et une discussion houleuse entre eux. Il l'avait rejeté, aussi simplement que si elle avait été une vulgaire fille de noble, amourachée du premier venu. Ce n'était pourtant pas le cas. Et il ne cessait d'invoquer son rang social pour se dédouaner du manque de sentiment qu'il éprouvait à son égard.
Aurait-elle du naître fille de cuisine ou domestique? Comme si elle était responsable de sa propre naissance.
Petit à petit, ses pensées s'étaient dissipées face à la tournure que prenait le relais à cheval. D'abord les corbeaux, puis les chiens, et maintenant les chevaux peinturlurés de messages. Pourtant, l'angoisse de la situation ne l'avait pas atteinte. Elle observait, incrédule alors qu'on aurait pu la croire tétanisée.
Soudain, Cendre se leva et lui empoigna le bras. - Nous devons partir. Maintenant.
Le ton était dur, peut-être à cause de l'inquiétude. Aussi, la jeune fille n'ajouta rien, elle jeta un coup d'oeil à Vainqueur, toujours assis perdu dans ses pensées, puis se leva à son tour, et toutes deux s'évertuèrent à quitter les gradins, en esquivant oiseaux et épées. Certains se bousculaient et tombaient. D'autres hurlaient en tous sens, les Dames notamment.
Et dans tout ce capharnaüm, Acuité restait calme, posée, comme si cela ne l'atteignait pas. Elle suivait Cendre à travers les foule, faisant entièrement confiance à la belle brune. A un moment, il lui sembla entendre quelqu'un appeler son nom, elle se retourna, cherchant du regard qui la cherchait, mais Cendre ne céda rien et l’entraîna plus en avant, ordonnant de se dépêcher.
A peine sorti des gradins, Taebryn surgit, toujours chevauchant le magnifique étalon. Il leur coupa la route.
- Taebryn, s'écria la petite duchesse.
Et elle était véritablement heureuse de le voir et comprit que c'était lui, qui avait appelé son nom quelques minutes auparavant.
- Ne restez pas là, dit-il sèchement. Venez avec moi. Et sans même se soucier de la cohue ou de Cendre, il tendit sa main vers la petite blonde.
Celle-ci hésita un instant et se tourna vers Cendre, inquiète pour la premiere fois de la journée, à l'idée qu'il arrive quelque chose à la domestique.
-Et Cendre?? demanda-t-elle.
Mais cette dernière lui assura que tout irait bien, les montures n'étaient pas loin. Alors, Acuité empoigna le bras de Taebryn qui la hissa sur le cheval, devant lui, formant un bouclier humain en son dos. Il jeta un coup d’œil alentours, pour vérifier que personne ne cherchait à les prendre pour cible, et lorsqu'il se rendit compte que Cendre avait elle aussi prit possession d'une monture, il intima l'étalon à se lancer au grand galop, en direction du château.
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| | | Maître des visages Je suis tous
Messages : 417 Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) Jeu 13 Juin - 17:40 | |
| La course était finie pour Songe; ne lui restait qu'à patienter bien gentiment en attendant la fin du relais. S'il se pensait désintéressé par le sort de son équipe, bien vite il dut revenir sur son idée reçue. Ses jambes se serrant autour de sa monture furent un premier signe. Puis il se mit à retenir son souffle et à agiter les mains. Quand Soie tapa violemment du pied en signe de protestation, il se rendit compte qu'il gigotait dans tous les sens. A croire que c'était lui qui était entrain de courir et que son tour n'était pas fini! - Allez les rouuuuges!!! Hurla-t-il au comble de l'excitation et sous les regards un peu effrayés de son entourage. Songe se réveillait doucement de la léthargie de ces derniers temps, retrouvant goût aux joies simples. - On va gagner... Murmura-t-il pour lui-même, les yeux pétillants. Et puis tout tourna au vinaigre. Alors qu'il se sentait intégrer doucement la communauté de Castelcerf, partageant avec ses habitants le même engouement pour la compétition, il sentit ces derniers se détourner peu à peu de leur intérêt commun. Le bruit de fond changea et une hésitation teintée de peur se mit à flotter dans les airs. Tenue pour commencer, elle finit par s'imposer à Songe et par l'extirper de la zone de félicité où il naviguait. Violente fut la rechute, son petit coeur se serrant devant tant de souffrance et de peur. Yeux grands ouverts, il embrassa le spectacle des oiseaux fondant sur les spectateurs puis des chevaux ensanglantés. Vengeance? Mais vengeance pour quoi?! N'y comprenant rien, Songe mit sa jument en mouvement et balaya le paysage à la recherche de Jamil. Ne trouvant pas le maitre d'écurie, c'est vers des demoiselles en détresse que son coeur de chevalier l'entraina. Il devait les aider. Le temps d'attraper un étendard qui trainait là, de le brandir et de l'agiter, il se lança à l'assault: - Yaaaahhh!!Quant à penser à sa propre sécurité? Peuh! Visage découvert et cheveux au vent, il allait vaillamment. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) Dim 23 Juin - 22:42 | |
| Le Tournoi avait été une occasion de rencontres merveilleuse, attirant à Castelcerf tout le gratin des Quatre-Duchés (à l'exception des Béarnais ronchons). Et ça n'était pas fini ! Car Priscille comptait bien siéger au gradin durant la dernière épreuve équestre, parmi tout le beau monde, même s'il fallait pour cela parcourir plusieurs kilomètres à cheval ! Bah, elle n'était pas contre une petite promenade sur le dos de sa jument Isabelle, à la robe du même nom. Elle-même s'était choisi une robe à longue traîne, afin de faire corolle sur la croupe de sa monture ; c'était du plus bel effet. Un peu vexée d'avoir du prendre place dans les derniers rangs, loin de sa Majesté, des Ducs et de toute cette noblesse pure-race qu'elle détestait parfois tout en ne cessant de l'envier, Priscille jouissait néanmoins d'une vue imprenable sur le parcours. Il lui apparut toutefois très vite que les messieurs intéressants se trouvaient plutôt dans les tribunes que sur la piste, car quoi ? Un jeune blondinet d'à peine quatorze ans ; un grand brun certes charmant totalement décrédibilisé par la concupiscence de son cheval ; et quelques types passables mais vêtus si sobrement qu'ils n'étaient manifestement pas de la haute. Bref, il n'y avait que l'épreuve en elle-même à regarder, mais elle ne sentait pas l'adrénaline la gagner. Jusqu'à ce que... Tout s'était déréglé soudain. D'abord, d'affreux oiseaux mangeurs de cadavres les avaient attaqués, sans crier gare. L'un deux avait emmêlés ses affreuses serres boursouflées dans ses cheveux, et elle avait crié de frayeur, trop secouée pour songer à l'état délabré de sa coiffure. Elle avait alors tenté de s'enfuir, mais bien sûr, elle n'était pas la seule à avoir eu cette idée. Quand elle était enfin parvenue aux pieds des gradins, après avoir joué des coudes comme jamais, elle s'était faite attaquer par un chien, qui avait déchiré sa longue robe, dont la traîne n'était plus qu'une nappe de boue. Heureusement, la bête avait été chassée par la maîtresse d'écuries, dont la jument furieuse avait manqué de la piétiner au passage. En état de choc, Priscille s'était adossée contre le bois des gradins, tâchant de se faire oublier au milieu de cette foule remuante. Elle n'avait que trop bien réussi, et se sentait extrêmement seule, abandonnée, dans la débandade générale. Si bien que quand le blondinet chargea en criant dans la direction des tribunes, elle n'eut qu'une certitude : celle qu'il venait pour la secourir. Car n'était-elle pas une demoiselle en détresse, avec ses cheveux en broussaille, sa robe déchirée et ses yeux bleus tremblotants ? |
| | | Maître des visages Je suis tous
Messages : 417 Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) Sam 13 Juil - 1:27 | |
| L'étendard à bout de bras, Songe le secouait tant qu'il pouvait, transformé en épouvantail géant. Quelques volatiles se laissèrent bien convaincre de fuir, leurs ailes battant pesamment pour les élever mètre après mètre dans les airs. Les autres ne paraissaient pas plus effrayés que ça, ce qui eu l'effet d'effrayer profondément le jeune garçon. Il n'était pas normal, n'est-ce pas, qu'un oiseau le regarde avec des yeux aussi profonds et fixes, si...? Persuadé que quelque chose ne tournait vraiment pas rond, encore une fois, il mit cette drôle de sensation de côté pour se concentrer sur son objectif: sauver la veuve et l'orphelin. Justement, la parfaite prétendante se présentait en la personne de Priscille Chateaurouge. Songe ne remettait pas de nom sur ce visage et cette chevelure flamboyante, mais il savait quoi faire de ce regard éperdu et de cette allure débraillée. Il se pencha vers elle et, pour mieux capter son attention, tendit la main vers elle: - Allez-vous bien? Je peux vous emmener en sécurité si vous le souhaitez. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) Lun 22 Juil - 15:18 | |
| Le jeune homme galopait bien vers elle. Mais, par El ! Plus il s'approchait, et plus il paraissait petit. Aussi, lorsqu'il s'arrêta près d'elle et lui tendit la main, Priscille ne sut si elle pouvait se sentir véritablement soulagée.
- Allez-vous bien? Je peux vous emmener en sécurité si vous le souhaitez. - Oui, couina la rousse après un regard alentour. Il n'y avait d'autre vaillant chevalier pour la sauver. Les gardes étaient trop occupés à endiguer la foule, à courir dans tous les sens et à grouiller autour de sa Majesté. Le chevalier miniature devrait suffire.
Elle attrapa sa main, puis hésita. Il ne semblait pas assez solide pour pouvoir la hisser sur le destrier. Aussi, relevant sa robe boueuse d'une main, glissa-t-elle son pied dans l'étrier et se hissa-t-elle en croupe elle-même. Comme un homme. Le tissu de son habit lui remonta sur les cuisses et elle rougit de honte. Mais elle ne voulait pas risquer la chute en amazone.
- Rentrons à la maison, intima-t-elle d'une voix misérable. Elle espérait qu'il ne la regarderait pas, elle espérait que personne ne les verrait - bien qu'il ne puisse être vraiment compromettant, juste assez ridicule, d'être surprise aux bras d'un adolescent.
Elle ferma les yeux, piqua du nez et serra fort la taille du garçon, imaginant être ailleurs, déjà au château. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) Jeu 29 Aoû - 16:20 | |
| Non...NON!! Par El, le sort s'acharnait! Toute la machination qu'il avait ourdit depuis son arrivée en Cerf venait de lui filer entre les doigts. Ce moment qu'il attendait depuis si longtemps était passé simplement, si vite qu'il n'avait pu accomplir ses noirs desseins.
La rage le secoua violemment et il ne put retenir un cri d'insatisfaction lorsqu'il vit sa cible s'éloigner à dos de canasson, accompagné d'un homme, qu'il n'avait jamais vu.
Méric n'était pas courtisan de la famille ducale, aussi ne connaissait-il pas tous les visages qui l'entouraient, mais le comportement protecteur de l'homme massif lui indiqua qu'il ne pouvait être que Taebryn Ruderacine.
Il aurait pu se venger sur Cendre qu'il reconnut de loin, après tout, c'était elle qui l'avait accompagnée jusqu'à l'homme. Mais sa vengeance ne pouvait être assouvie que sur un Loinvoyant. Pourtant, sa colère devait bien trouver une exutoire et ne sachant pas sur quoi la reporter, elle bouillonnait intérieurement, prête à entrer en éruption telle la lave d'un volcan endormi depuis trop longtemps.
Toujours à proximité des gradins, il s'enveloppa dans sa cape en rangeant son poignard et parmi la cohue, il cherchait une nouvelle proie à abattre, afin de se sentir vivant. |
| | | Brun Braveterre
Messages : 1881 Date d'inscription : 17/06/2011 Age : 35
Feuille de personnage Fonction: Duc de Béarns Âge: 51 ans DC: Vainqueur Loinvoyant
| Sujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) Sam 26 Oct - 21:46 | |
| Après les corbeaux et les chiens avaient surgi deux chevaux ensanglantés. Le message était clair, effrayant, et... surprenant. Brun savait que les Vifiers causaient problème en Béarns, qu'un émissaire tentait de plaider leur cause à la Cour, mais il n'aurait pas imaginé que les choses en étaient arrivées là en Cerf. Une communauté venait manifestement de sortir de l'ombre, laissant derrière elle un sillage rouge.
Mais l'heure n'était pas à la réflexion. Il fallait agir et Soudaine prit vite les choses en main. Sur son ordre, les gardes protégèrent le Roi et commencèrent à abattre les chiens. Curieusement, les bêtes ne firent pas de résistance ; à peine les premiers sangs versés, elles s'enfuirent sans demander leur reste. Ce qui arrangea bien le maître d'armes, qui put enfin reprendre le contrôle de son cheval.
Partant au petit galop, il "emprunta" son épée à Rask qui se trouvait sur son chemin et s'accrochait, pour une raison inconnue (tentait-il de retenir l'animal ?), aux pattes d'un corbeau saisi de panique. Les oiseaux avaient pour la plupart repris leur envol, Jappeflèches se faisant une joie d'embrocher les plus hardis. Bien vite il ne resta de la scène que le chaos créé par la foule elle-même...
La débandade était générale, mais les chevaux avaient également été "empruntés" ou s'étaient enfuis, laissant les fuyards en plein désarroi. Quelques blessés gisaient ça et là, plus ou moins couverts de boue et secoués, mais le mal était moindre. Le maître d'armes se tenait à l'affût d'une autre attaque, mais il devenait de plus en plus évident que toute l'opération n'avait été qu'un coup d'éclat.
Il embrassa les lieux du regard. Eh bien, si ne s'agissait que de cela, c'était une réussite. L'épreuve était gâchée, le parcours désert, les gradins vides à l'exception du gratin de la Haute et de son escorte. Les spectateurs courraient en tout sens, rendant impossible toute tentative de repérer les responsables. En dépit des avertissements de la garde, qui clamait que des secours étaient en route, les badauds s'égrenaient par leurs propres moyens vers le château, formant une longue file de rescapés crottés.
Il ne restait guère autre chose à faire que de veiller au bon déroulement du fiasco et de prêter main forte aux éprouvés, à l'image du jeune Songe qui venait juste de secourir quelque dame. Aussi, lorsque Soudaine revint sur sa monture, le maître d'armes ne put faire davantage que de lui adresser un sourire désolé. Puis il reporta son attention sur le Roi dont, derrière la muraille humaine de gardes surexcités, viendrait peut-être quelque initiative salutaire... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) Sam 14 Déc - 15:15 | |
| Songe tendait la main à la demoiselle en détresse, les soldats avaient déjà fort à faire et ce n'est surement pas eux qui pourront sauver d'autres personne. Il attendait donc avec impatience le moment où la damoiselle prenait sa min pour la hisser. Toutefois, elle préférait monter seul. Songe ne disait alors rien et gardait les rennes de suie, sa jument. Elle allait bien se qu'il le soulageait, mais l'état de sa robe était déplorable. Il faudrait donc qu'il fasse quelque chose plus tard pour y remedier. Lorsqu'elle monta, Songe ne se retournait pas, son esprit chevaleresque le poussait plutôt à regarder aux alentours afin de voir si des couards venaient vers eux pour les attaquer.
- Rentrons à la maison, intima-t-elle d'une voix misérable.
- Très bien damoiselle, dit-il en donnant un léger coup de talon à sa jument.
Sa jument commençait alors à galoper et Songe dirigeait Suie aisément. Songe réfléchissait alors où il pourrait emmener en sécurité la damoiselle. Castelcerf était un peu trop dangereux pour le moment et Rippon était trop éloigné pour 'y rendre. Songe décida alors de l'emmener au château de Castelcerf afin qu'elle soit en sécurité et que par la suite elle puisse rentrer chez elle lorsqu'elle le voudra. Cela est sans doute idiot, mais il sait qu'elle sera en sécurité là-bas.
Songe ne voulait pas prendre de risque inutile et il se fiche de ce que le roi pourrait lui dire par rapport à cela. Il le faisait simplement non par caprice, mais par pure générosité et bonté envers la damoiselle derrière lui, c'est tout. |
| | | Vainqueur Loinvoyant
Messages : 873 Date d'inscription : 30/01/2011 Age : 38
Feuille de personnage Fonction: Roi des Cinq Duchés Âge: 52 ans DC: Brun Braveterre, Vaillant Fructurive
| Sujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) Dim 2 Fév - 22:49 | |
| C'était véritablement bizarre. Pas la menace des vifiers, non. C'était étrange certes, mais des oiseaux, des chiens et des cheveaux, c'étaient des bébêtes plutôt connues et même amicales en général. Pas le fait qu'on l'agresse sur ses propres terres. Les périodes de tournoirs et autres festivités étaient de toute façon l'occasion rêvée pour faire du grabuge, et de tous temps les bandits et les brigands étaient bien plus actifs dans ces moment là. D'où la présence des gardes.
Non, ce qui était bizarre, c'était leur réaction à tous. A tous ces gens qui n'avaient jamais tenu une arme dans leur main de toute leur vie, ou, quand rarement ils l'avaient fait, ça avait été sans enjeu, sans danger, sans rien du tout. Vainqueur la voyait brillante cette différence, entre ses gens d'armes, tout à leur travail et sérieux, et le commun des mortels, piaillant et courant et fuyant sans ordre. Des pauvres handicapés, incapables de se protéger tous seuls.
C'est pourquoi c'était à lui de les protéger tous. Enfin conscient du rôle qu'il pouvait jouer, et du symbole d'ordre qu'il devait représenter, Vainqueur fit signe aux gardes l'entourant qu'il fallait montrer l'exemple et rentrer en ordre au château. Voir leur roi parmi eux devrait calmer les appeurés de la foule.
Il lança des sourires rassurants à ses sujets. Il fit preuve d'autorité et de calme en relayant des ordres que ses hommes connaissaient déjà sûrement, mais qu'il faisait bon d'énoncer à voix haute. Un regard en coin vers Brun pour l'attirer un instant, le temps d'analyser la situation tout en rentrant. L'idée d'un discours lui traversa l'esprit. Son père en aurait sûrement fait un, il résolvait tout par les mots, pour couper court aux rumeurs, préserver le sentiment de sécurité. Lui préférait tout résoudre tout court, et par la force si possible, c'était plus définitif. Il discourerait une fois qu'il aurait vaincu.
Vainqueur était présentement plus que jamais convaincu par sa propre méthode. Il avait sa fidèle meute de chiens en arme, ses frères et soeurs - il doublerait, triplerait leurs effectifs au besoin, et il avait son troupeau de moutons qui ne pensaient qu'à manger, bâtir et commercer pendant que d'autres s'assuraient de sauver leurs miches. Rien ne comptait plus que la sécurité. Et les armes étaient le meilleur moyen pour l'assurer.
Le champs de bataille que les Duchés laissaient sur la place du relais puait la défaite, et Vainqueur était un très mauvais perdant. Il devrait s'assurer qu'une telle chose ne se reproduise plus jamais. Les vifiers ? Il pendrait tout simplement tous ceux qui se dresseraient contre lui. Et surtout - Vainqueur sourit méchament - il devrait convaincre les autres d'être avec lui.
Le Relais venait d'être passé. Les vifiers avaient la main. Et le dernier Loinvoyant brûlait de la reprendre. |
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| Sujet: Re: L'homme est la plus piètre conquête du cheval (08/09) | |
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