De bonne taille, Vainqueur est assez massif. Sa carrure, et plus encore sa vigueur, sont étonnantes pour son âge. La magie de l'Art, dont il fait un usage abusif, maintient son corps dans une jeunesse artificielle au prix de son sommeil. Ses cheveux ont blanchi soudainement, lorsqu'il s'est plongé dans le fleuve d'argent pour tenter de sauver sa Reine. On le surnomme depuis "le Cerf blanc", créature légendaire. Son front est soucieux, mais ses yeux, parfois, pétillent encore de malice comme ceux d'un gamin. Souvent vêtu de manière commode et confortable, il arbore en de rares occasions de majestueuses tenues d'apparat. N'est-il pas le Roi ?



Bien qu'il ait gagné en sagesse et en tempérance avec les années et l'influence de sa Reine Shyrin, Vainqueur reste fidèle à lui-même avec son franc parler, son aversion du protocole et une certaine témérité qu'il a légués à sa fille aînée. La soif d'aventures et de gloire l'a quitté depuis longtemps, remplacée par la soif d'Art, l'amour de sa famille et le souci de son peuple. Ca n'est pas que la vie domestique lui suffise, mais il y a toujours tant à faire, avec le Royaume à protéger, les Ducs à gouverner et la Cour à divertir. La mort de Shyrin l'a plongé dans une profonde déprime, sorte de lassitude généralisée dont l'a tiré sa rencontre avec Désirée. Son mariage avec la jeune fille semble avoir fait de lui un homme nouveau.




Vainqueur est très attaché à ses enfants. Il est particulièrement fier (voire gâteux) de sa fille Aimée, qu'il a toujours renforcée sans aucune ambiguïté dans sa position d'héritière de la Couronne des Cinq Duchés, même après qu'elle ait révélé être douée du Vif. Il chérit également ses deux fils : Prospère, toujours si sage et réservé ; et Chance, vif et espiègle, avec lequel il aime passer des moments de bonheur simple, d'autant plus précieux depuis que ses deux aînés semblent fâchés contre lui.

Vainqueur porte en lui le regret cruel de sa femme Shyrin, deuil encore inachevé, alourdi par l'échec de n'être pas parvenu à la sauver. Il aimait profondément cette princesse rousse venue de Chalcèdes, otage de paix devenu mère de ses enfants. Un amour tissé au fil des années ; pas un coup de foudre comme il l'a connu avec Désirée, peut-être parce qu'elle lui ressemble ? Vainqueur la connaît encore si peu, mais sa présence lui rappelle la joie perdue et la jeunesse oubliée. Il ne peut résister à ce bonheur retrouvé.

Au delà de tous ses courtisans, Vainqueur compte quelques fidèles amis, notamment le couple ducal de Béarns : Acuité Loinvoyant, sa petite-cousine avec lequel il entretient des relations tumultueuses, et surtout son époux Brun Braveterre, son ami d'adolescence. Leur fils bâtard, Espoir, vit à Castelcerf depuis ses treize ans pour se former à l'Art avec Aimée et Prospère. Vainqueur a une dette envers lui, un secret du passé. Pour s'en acquitter, et croyant sa fille Aimée éprise du jeune homme, il les a fiancé dans un commun accord avec ses parents. Un grand geste qui, croit-il, a lavé toutes les rancunes du passé, et scellé à jamais la bonne entente avec Béarns.

Les relations sont plus compliquées avec les Duchés de Bauge, et surtout de Rippon. La Duchesse Chiara Lunabille lui a longtemps été insubordonnée, à la limite de la rébellion. Aujourd'hui, en épousant sa fille Désirée au prix d'un Duché, Vainqueur compte bien s'en faire une alliée.

Roi accessible, Vainqueur entretient des relations fortes avec ceux qui font la vie du château. Orage, maître d'armes du château qui a servi sous ses ordres en Chalcèdes. Maya Vatis, la Maître d'Art qui forme ses enfants et lui a sauvé la vie ; Vainqueur porte encore la responsabilité de la mort de son prédécesseur et ami, Ardent. Et, depuis quelques années, Givre Vifargent, Maître de Vif en lequel il place sa confiance pour canaliser la deuxième magie de sa fille.



• Sur la magie du Vif (doit-on la condamner ?)
Vainqueur avait des préjugés communs contre la magie du Vif. Il l'a malgré tout légalisée pour pacifier le Duché de Cerf. Depuis qu'il a appris que sa fille Aimée en était douée, ce qu'il ne s'explique pas, il cherche a se libérer de ces préjugés pour connaître et faire connaître cette magie impopulaire. Il redoute qu'elle représente un obstacle pour la succession d'Aimée.

• Sur la défense du Royaume (que faire face aux attaques pirates et chalcédiennes ?)
Pour l'avoir déjà vécue, Vainqueur espère éviter une nouvelle guerre meurtrière avec Chalcèdes. Il compte sur les contacts de la Duchesse Lunabille avec le Clan Qassem pour mettre fin aux provocations.
Avec le Duc de Béarns, il œuvre depuis des années à la défense côtière et navale du Royaume contre les Pirates. Un chantier colossal et coûteux, loin d'être achevé.

• Sur la succession du Royaume (Aimée ou Prospère Loinvoyant, qui doit régner ?)
Vainqueur a toujours clairement affirmé que sa première née, Aimée Loinvoyant, lui succéderait, conformément à l'ordre de succession et malgré sa condition féminine, qui ne lui semble pas être un obstacle vu son caractère bien trempé. C'est elle qu'il forme pour cette fonction depuis son adolescence, et qu'il a commencé à associer à l'exercice du pouvoir. La chose a toujours été très claire auprès de ses enfants puînés et de ses Ducs, malgré la réticence de certains, depuis qu'Aimée a révélée être douée du Vif.

• Sur le remariage du Roi (d'un point de vue moral et/ou politique)
Ne se voyant pas lui-même comme un vieillard, Vainqueur n'éprouve pas de honte à épouser une jeune femme qu'il traite avec égard. Shyrin aurait-elle voulu qu'il vive dans le deuil ? N'a-t-il pas droit au bonheur ? N'est-il pas le Roi ?
Vainqueur a cruellement conscience que ses enfants, ses amis, ses conseillers acceptent mal son remariage, y voyant une folie de vieillard concupiscent, ce qui le met dans une rage froide. Certes il a suivi son cœur, mais il a bien réfléchi avant d'offrir à la Duchesse de Rippon le Duché d'Haurfond en échange de sa fille. Pour faire face aux attaques pirates et chalcédiennes conjuguées, il a besoin de faire d'une Duchesse rebelle, une puissante alliée. C'est un risque... mais depuis quand Vainqueur Loinvoyant a-t-il peur du risque ?



Trente-deux ans ont passé depuis mon premier jour de règne. Pourtant je me souviens comme si c'était hier de la mort de mon père. C'était un Roi exemplaire, même si je ne m'en rendais pas compte, alors. Il avait honoré son nom en apportant à son Royaume paix et prospérité. Pour moi, paix et prospérité ne signifiaient alors qu'ennui mortel. Je fus triste mais ma tristesse ne dura pas. Je voulais être Roi. Je voulais être un Roi guerrier, glorieux et respecté, protégeant, étendant même, les frontières des Quatre Duchés. J'avais mené quelques combats, je croyais connaître la guerre. Je me tins sage, canalisé par ma mère (qui, je le réalise aujourd'hui, gouvernait le Royaume à ma place), jusqu'à la dixième année de mon règne. Un village massacré par les Chalcédiens me fournit le prétexte dont j'avais besoin. Je partai guerroyer à la tête de mon armée et de mon Clan d'Artiseurs devenus guerriers.

Une voix me souffle aujourd'hui que je n'aurais pas dû mener cette guerre qui avait coûté la vie à de trop nombreux fils des Duchés. Pourtant, comment la regretter ? Elle permit de former, avec les terres conquises, un Cinquième Duché. Elle permit de signer avec les Chalcédiens, vingt ans d'une paix sans accroc. Elle me permit, surtout, de ramener et d'épouser la princesse Chalcédienne Shyrin, qui s'était rendue à moi sans savoir qu'elle deviendrait la Reine des Duchés, la mère de mes enfants. Un mariage que déjà, beaucoup avaient conspué, me permettrai-je de vous faire remarquer. Malgré les morts, je ne peux pas regretter Haurfond, ni la paix, ni Shyrin et les enfants qu'elle m'a donnés. Je ne peux pas regretter Aimée, Prospère, Chance, ni même ce dernier enfant qui l'a emportée. Je n'ai peut-être pas été un si bon Roi. Je n'ai certainement pas été un si bon mari. J'ai violé par l'Art l'esprit de ma Reine, mais elle m'a donné son corps et son ventre de sa pleine volonté. Je n'ai pas non plus été un si bon ami. J'ai laissé parler ma crainte de voir les héritiers de Béarns me doubler. J'ai ordonné la mort d'un nouveau né, mais je m'en suis repenti. J'ai entraîné Ardent dans le fleuve et le fleuve l'a avalé, comme tant d'Artiseurs avant lui.

Aujourd'hui je travaille à mettre mes pas dans ceux de mon père, pour laisser à ma fille, mon héritière, un Royaume apaisé et prospère. Ca n'est pas chose facile. Les Pirates ravagent nos côtes depuis des années. Les Chalcédiens ont brisé la trêve. Shyrin m'a quitté et sans elle, je n'avais plus goût à rien. Aujourd'hui je retrouve le goût à la vie, la force de me battre, et on me jette la pierre. On me dit que je ne devrais pas épouser Désirée Lunabille, qu'il y a trop ou pas assez d'années. On me dit que je ne devrais pas céder à sa mère rebelle un deuxième Duché. Mais je sais, je sens que c'est le bon choix pour le Royaume et pour moi.  Qu'ils parlent donc ! Ne suis-je pas le Roi ?

Au fil du jeu, vous pouvez utiliser cet espace pour résumer les aventures ou lister les rps de votre personnage. Pour mieux vous y retrouver dans votre chronologie personnelle, et permettre aux autres joueurs de suivre vos aventures.



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Votre personnage n'est pas seul au monde, loin de là : un frère, une mère, des tortionnaires ou des compères de galère... Ici, vous pouvez récapituler les liens tissés au fil du jeu par votre personnage. Vous pouvez aussi y indiquer les liens que vous souhaiteriez voir se développer.



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