Jordken commença à veiller, au milieu des bruits familiers de la forêt, auxquels venaient s'ajouter les souffles réguliers de ses compagnons endormis. Drôle d'assemblée qu'ils formaient là. Deux jeunes chasseurs farouches : la fille au faucon et l'homme au loup. Et deux pères de famille...

Malgré sa sympathie pour les chasseurs, c'est bien de Torleif que Jordken se sentait le plus proche. L'homme ne s'était pas proposé pour assurer un tour de garde ; mais compte tenu des circonstances, ils ne pouvaient pas lui en vouloir. Ils seraient bien assez de trois pour passer la nuit...

Face au foyer, l'homme-ours laissa ses pensées divaguer. L'enfant perdu, la créature, les vieilles légendes sur Chranzuli, le récit de Solvig, Kristen, la Fête de la Neige, Kjeld, Alisel et le soigneur... Son esprit voletait comme un papillon de nuit, mais il restait vigilant, attentif au moindre bruit suspect.

Il fut debout aussitôt quand le hurlement d'un loup déchira la nuit.
- C'est le tien ? questionna-t-il Drathius.
Comme les autres, le cri l'avait brutalement réveillé.

Alors que Drathius était entrain de dormir à poing fermé. Il entendit un hurlement de loup briser le silence de la nuit. Celui-ci lui parraissait familier, mais il ne pouvait pas être sur qu'il s'agissait bien de Sköll.
Jordken demanda a notre chasseur s'il arrivait a identifier un loup juste a son hurlement, une tâche bien ardu, même pour un chasseur expérimenté.
Drathius se leva et prit sa lance, un deuxième hurlement se fit entendre avant que Drathius n'eut le temps de répondre a Jordken.
Ce deuxième hurlement n'était pas le même que le premier, et c'est son sixième sens qui lui fit comprendre que Sköll était en danger. Drathius se retourna et dit :

"Je dois y aller, je sens que Sköll est en danger, je me dois d'intervenir. Je comprendrais que personne ne veuille me suivre et je ne vous en voudrais pas. Mais si il faut que quelqu'un reste avec le père de l'enfant et pour garder le campement"

Drathius attrapa alors son épée, et prit un bout de bois. Il entoura son extrémité d'un morceau de tissu et l'alluma afin d'en faire une torche.
La sensation de malaise, et de danger était de plus en plus grand chez le chasseur, et si l'on prêtait attention a son visage on pouvait voir la peur se dessiner petit à petit malgré le grand calme de Drathius.
Alors qu'il était sur le point de partir il se retourna afin de voir si il aurait du soutien ou non.



Hrp: Désolé du temps que j'ai mis a répondre, j'ai eu quelques soucis ces derniers temps. J'ai réussi a tout régler et je devrais reprendre un rythme de publication normal.

Elle jeta un coup d’œil à Drathius pour connaître la direction qu'il prenait mais attendait l'accord de Jordken avant de quitter leur campement de fortune.

Un deuxième cri s'éleva. Jordken n'était pas rassuré. La peur marquait les traits de Drathius, éclairés par les flammes ; il craignait sans doute pour son loup. C'était la première fois que l'homme-ours lui voyait cet air là.

Mais il n'avait pas le temps de s'y attarder. Ni de décider si Torleif, à peine éveillé, était capable de les suivre - car il ne lui plaisait guère qu'ils se séparent face au danger...

- Allez y, vite, dit-il cependant pour ne pas ralentir les deux chasseurs.
Quoiqu'il soit en train de se passer, il leur fallait agir sans tarder.


[hrp : Ça tombe bien, je pars pour une semaine. Je vous laisse donc continuer tous les deux ]

Les deux chasseurs s'engageait de plus en plus dans la sombre forêt. Même avec la lumière des étoiles et de la lune Drathius peinait à distinguer les obstacles devant lui.
Mais alors qu'il était sur le point de chuter, à cause d'un mauvais appui, il réussit miraculeusement à se rétablir et continua dans sa lancée.
Drathius sentait que Sköll était proche, il le sentait apeuré et acculé. C'était la première fois qu'il ressentait ça aussi bien le chasseur que son compagnon de toujours, même face à des adversaires dangereux ils n'avaient jamais ressenti une telle crainte, cette peur fut si forte que le chasseur eut le souffle coupé pendant quelques secondes le forçant à s'arrêter.
Alors que Narjis s'était inquiète de son état, il ne prit même pas le temps de répondre et repris sa course à un tout autre rythme, il était aussi rapide qu'un animal sauvage. Il évitait de justesse tous les obstacles qui était entré lui et Sköll. Pendant un moment il ferma les yeux et juste guider par son instinct il réussit à continuer sa course. Mais ce fut de courte durée, il rouvrit rapidement les yeux et sauta par dessus une racine sortant du sol.
Il atterrit quelque mètres plus loin et avait maintenant sa lance à la main. Il s'avançait doucement, il savait que Sköll n'était pas loin, et c'est de sa gauche qu'il apparut la queue entre les jambes et venant se blottir contre celles de Drathius.
C'était bien la première fois qu'il voyait le vieux loup dans un tel état. Il observait les alentours attentivement mais il n'entendait et ne voyait rien mis à part le silence et la pénombre de la nuit.

Drathius et Narjis était dos à dos, tous les deux recherchant la menace. Drathius ne voyait rien, ne sentait rien, n'entendait rien mais son instinct lui hurlait de partir en courant. Quelque chose ou quelqu'un était par ici, et bien plus proche que ce que Drathius aurait souhaité.

Mais en vain, rien ne venait, même pas le moindre bruit de la vie sauvage c'était comme si toute la nature c'était décidé a dormir à cet instant précis. Mais tous les sens de Drathius n'arrivait pas à se calmer et étaient tous en alarme, la tension qui parcourait son corps le paralysait. Ce n'est qu'après de longue minutes de silence et de vigilance plus tard que le jeune chasseur décida de bouger. Il s'avança vers l'endroit que Sköll fixait depuis tout à l'heure. A chacun de ses pas il sentait son cœur accélérer, mais ses mains ne tremblaient pas, il fit un mouvement circulaire avec sa lance afin de mieux la reprendre et ainsi mieux la maîtriser.

D'un bond il s'avança derrière le fourré qui bloquait sa vision, une fois de l'autre côté il regarda dans tous les sens a la recherche de cette chose qui le terrifiait a ce point. Encore une fois les sens aiguisés du chasseurs ne trouvèrent rien mis à part une forêt bien trop calme pour être normale.
C'est doucement que Drathius fit quelques pas en marche arrière, retraversa le fourré puis se retourna face à Narjis et dit d'un ton sec et assuré:

"On s'en va maintenant."

Il pressa le pas, attrapa la main de Narjis et s'assura que Sköll suivait le mouvement.

Drathius resta silencieux sur le chemin du retour tenant fermement la main de Narjis.

Durant l'absence de Narjis et Drathius, Torleif et Jordken sont restés assis à la lumière du feu de camp. Ce dernier crépite calmement sous le ciel dégagé. La glace semble briller dans le firmament des étoiles, qui apporte son lot de lumière au paysage, bien qu'aux abords du feu, tout semble n'être qu'obscurité.
Torleif ne semble pas serein, il était déjà angoissé depuis le début de l'expédition mais à présent que les deux chasseurs sont partis, il se tord les doigts ensemble, ne sachant pas comment expulser son stress autrement.
Au bout d'un moment, il se lève et annonce à Jordken qu'il doit soulager sa vessie. Un torche issue du feu à la main, il s'avance dans les bois avec lenteur, la peur au ventre.

Jordken peut l'observer de loin, l'homme aura refusé d'être accompagné par pure dignité. Tout à coup, la torche vacille et la voix de Torleif déchire la nuit en un cris rauque d'effroi.

( Les détails sont envoyés à Jordken suite à son lancé de dés).

Le feu était d'un calme affreux. Jordken n'en revenait pas de rester assis là, alors que Drathius et Narjis affrontaient le péril. Il se répéta que les deux chasseurs étaient expérimentés, plus jeunes que lui, et n'avaient pas besoin de sa protection contrairement à Torleif. Dans la nuit sombre, il jeta un coup d’œil sombre au père de l'enfant, qui se tordait les mains.

Puis l'homme annonça qu'il allait se soulager. Il n'aurait pas pu choisir pire moment ! Jordken le regarda partir en s'efforçant de se défaire de son inquiétude et de ce nouveau sentiment d'agacement. Peut-être n'auraient pas dû emmener Torleif avec eux - malgré et à cause de sa paternité.

Le tirant de ses réflexions, un troisième cri retentit. Un cri d'homme. Torleif.

Jordken bondit sur ses pieds, saisit une torche restée au feu et se rua dans sa direction. Il le retrouva vite - l'homme ne s'était pas beaucoup éloigné. Seul, prostré sur le sol gelé, le Montagnard fixait les buissons avec intensité. Sa bouche formait des mots si décousus qu'il lui était impossible d'en comprendre le sens. Exhorté par l'homme-ours, il finit par lever un doigt tremblant droit devant lui.

Aux aguets, Jordken ne perçut aucun mouvement, aucun bruit. La forêt était presque trop calme. Les bruits naturels de la nuit s'étaient évanouis.

Dans ce silence absolu, des pas finirent par se faire entendre dans la direction qu'avait pointée Torleif. Faisant craquer la neige et les branchages, bruisser les feuilles mortes et ployer les branches. Irréguliers, comme si la créature ou l'animal boitait, mais rapides.

Brisant l'immobilité, Jordken s'élança à nouveau, vif mais silencieux. Mais, malgré ses efforts et son bâton de lumière, il perdit rapidement sa trace. Devant lui, le silence, l'obscurité, la solitude dangereuse. Il s'entêta tout de même jusqu'à ce qu'il trouve, accrochés à des branchages tordus, un bout de cuir ainsi qu'une sorte de mitaine, que le fuyard avait dû abandonner sur son chemin.

L'homme-ours les empocha et rebroussa chemin. Torleif avait rejoint le campement tant bien que mal. Narjis et Drathius venaient juste d'arriver. Ils se retrouvèrent devant le foyer.

Après s'être assuré qu'ils étaient saufs, Jordken répondit :
- C'était Torleif. Il a vu quelque chose - ou quelqu'un.
Il posa sur le sol, à la lueur des flammes, les deux objets qu'il avait trouvé. Le bout de cuir avait été tanné et utilisé jusqu'à l'usure. La mitaine, en peau de bête, était d'une taille impressionnante. Bien plus grande que sa main à lui, et que celles des Montagnards en général - plus carrés que hauts.

- C'est à un homme que nous avons affaire, énonça-t-il l'évidence.
Et il ne savait guère s'il devait s'en sentir soulagé ou non.

Alors que Jordken montrait les bouts de vêtements qu'il avait trouvé pendant sa courte course poursuite avec la bête, enfin maintenant les chasseurs étaient sur d'une chose c'est que ce qu'ils pourchassaient n'était finalement pas un animal, mais un humain, ou du moins une créature humanoïde assez intelligente pour se faire des vêtements.
Sköll quand a lui était encore térrifié et se tenait proche de lui, et alors que tout le monde se rassemblait pour échanger sur les nouveaux indices Drathius prit la parole:

"Avant même que l'idée vienne a quelqu'un, Sköll en plus de ne pas être un chien pisteur n'est pas en état de faire des recherches. Et pour ma part on devrait tendre un piège, mais je ne sais pas comment attiré cette créature."

Le chasseur albinos fidèle a lui même resta assez éloigné du groupe qui s'était formé autour des nouveaux indices. Il préférait rassurer son compagnon qui était blottit contre le chasseur.

La nuit se déroule sans encombre.
Le lendemain matin, le groupe s'éveille d'humeur maussade, la nuit a été fraîche et plutôt courte. Torleif est de plus en plus nerveux, le temps qui passe l'éloigne de la probabilité de retrouver son fils en vie.

C'est lui le premier qui repère des traces mal effacées un peu plus loin du camp. A mieux y regarder, les chasseurs remarquent qu'il y a en fait 2 sortes de traces différentes, mais personne parmi vous ne peut clairement les identifier. Cependant, ces dernières disparaissent dans un ruisseau. Quelle direction prendre à présent ?

Drathius décide alors de retourner à l'endroit où Narjis et lui-même ont retrouvé Sköll, le loup du chasseur. Il souhaiterait comparer les traces à présent qu'il fait jour mais vous demande de ne pas le suivre. Il n'en a pas pour longtemps et vous annonce qu'il vous rejoindra. Un enfant est en danger, il n'y a plus de temps à perdre.

Jordken était perturbé par la découverte de Torleif. Un homme. Ils avaient affaire à un homme, voleur d'enfant... ou pauvre hère qui n'avait rien à voir avec tout ça. Cela le rendait plus dangereux et inoffensif à la fois, selon le type d'homme dont il s'agissait.

Drathius n'avait pas l'air d'avoir intégré cette idée. Il parlait encore d'une créature. Il avait l'air affecté par l'attaque de son loup. Semblait sur la défensive et dormit à l'écart, comme s'il regrettait déjà sa participation à cette expédition, ou qu'il léchait ses plaies.
Narjis était à la fois plus réaliste et plus pessimiste. De l'homme, elle voyait d'emblée la fourberie. Sa capacité à espionner, à déjouer les pièges. Dans la nuit noire, la situation semblait menaçante. Pourtant l'homme-ours ne peina pas à trouver le sommeil.

La garde de Narjis et celle de Drathius se succédèrent tandis qu'il se reposait. L'aube les cueillit bientôt. Jordken, endolori. Torleif, angoissé. Drathius, renfermé. Narjis, décoiffée.

Plus que la faim ou l'envie d'uriner du matin, Jordken ressentait l'impatience de retrouver la piste de la veille. Ce fut Torleif qui y arriva, mais les traces étaient déjà à moitié effacées, méconnaissables. Deux types de traces.
Jordken fronça les sourcils. Ils étaient deux ? L'enfant ? Non, l'enfant n'aurait pu se déplacer aussi discrètement. Alors... deux hommes ? Voilà qui changeait encore la donne. L'un aurait attaqué le loup tandis que l'autre surprenait Torleif ?

Drathius semblait nourrir ces mêmes pensées, car il annonça son intention de retrouver au lieu de l'attaque. Seul. L'homme-ours hésita à protester, n'aimant pas l'idée de se séparer. Mais ils ne pouvaient plus perdre de temps. Et peut-être le devraient-ils, se séparer, pour tromper la vigilance de leurs poursuivants.

Ils franchirent le ruisseau. Mais sur l'autre rive, les traces disparaissaient.
- Ils ont dû remonter vers l'amont, dit-il.
L'aval ramenait à Jhaampe : il était peu probable que les "créatures" aient suivi cette direction. 
A leur tour, sur la terme ferme qui, il l'espérait pour Drathius, laisserait des traces de leur passage, ils remontèrent le ruisseau. Torleif et Narjis d'un côté, Jordken de l'autre, guettant toute empreinte sur les berges.

Après une bonne marche dans la neige, vous finissez par trouver une petite cabane parfaitement isolée non loin de la rivière. Celle-ci semble ne pas être habitée depuis longtemps à en juger par son apparence, mais la porte est cependant entrouverte et grince lentement dans le vent d'hiver.
A l'intérieur, vous découvrez le corps d'un vieillard (il s'agit en réalité de Clément, à sa demande). Le corps est conservé par le froid dont la peau est dure comme la pierre. L'homme est âgée et maigre mais il ne porte aucune marque ou trace de blessure.

Plus loin, sur un lit délabré, gît un second corps recouvert à moitié par une couverture poussiéreuse. Petit et menu, il s'agit en réalité du petit Karl. Son visage semble serein, comme endormi et peut-être est-ce le cas ?
Torleif se jette en hurlant en direction de son fils, le coeur au bord des lèvres sans se soucier d'un quelconque danger tandis qu'à l'extérieur, un rugissement ursin se fait entendre.

Citation :

Le prochain joueur à poster lance les dés :

Pair = Karl est toujours en vie, simplement inconscient.
Impair = Karl est malheureusement déjà décédé lorsque vous arrivez.

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'Hasard 10' : 5

Ils marchaient depuis des heures en silence. Drathius ne les avait pas rejoint. Jordken était inquiet ; Torleif anxieux ; Narjis, impénétrable.

La rivière les mena à une petite cabane de trappeur, d'apparence abandonnée. Ils s'approchèrent. La porte était entrouverte. Ils se regardèrent. D'un commun accord, Narjis entra la première, suivie de Torleif.

Jordken resta guetter à l'extérieur, en bas des quelques marches qui surélevaient le modeste édifice. Il ne fallut pas longtemps pour qu'il entende les cris et les sanglots du père. Son visage se ferma lorsque la chasseresse, laissant Torleif à son deuil, lui confirma l'évidence.

Elle regardait le ciel. Lui regardait ses pieds en essayant de contenir sa colère. Ils n'étaient plus attentifs. Le rugissement les prit au dépourvu.

Émergeant des bois, l'ours était énorme. Jordken n'en avait jamais vu de pareil. Son pelage pelé par l'âge et ses yeux injectés de sang lui donnaient l'air mauvais. Agressif, il l'était certainement quand il chargea vers eux.

- Narjis ! A l'abri ! cria Jordken en poussant la jeune femme vers les marches.
Il eut à peine le temps de les enjamber à son tour que la bête était sur eux. Dressée sur ses postérieurs, elle les égalait en taille et les surpassait en force, levant une patte gigantesque...


1-3 L'ours touche Narjis.
4-6 L'ours blesse Jordken légèrement.
7-9 L'ours blesse Jordken gravement.
10 L'ours blesse Jordken mortellement.

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'Hasard 10' : 7