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| Intrusion [Discret, 12/10] | |
| Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Intrusion [Discret, 12/10] Mer 20 Jan - 14:21 | |
| La journée avait été longue, et Brume ne désirait qu’une seule chose : s’écrouler sur le lit de plumes de son repaire d’assassin pour y passer une nuit complète. Pourtant, elle savait que celle-ci serait bien entamée quand elle pourrait enfin s’offrir le luxe du sommeil. Doucement, elle referma la porte qui menait aux appartements de la duchesse Mésange et se dirigea vers l’entrée des couloirs secrets la plus proche, une chambre inusitée depuis des années car dégageant une forte odeur de moisi. L’assassin accomplit mécaniquement les gestes familiers tout en songeant à sa journée.
Vérifier que le couloir était désert ; Mésange semblait aller mieux, ces temps-ci. Se glisser dans l’ouverture et soigneusement refermer la porte ; elle avait moins ces regards peinés, qui indiquaient qu’elle pensait à Acuité ou à sa fidèle Cendre. Se diriger vers le manteau de la cheminée et effleurer les briques rouges qui la composaient ; la petite Dévouée se développait bien. Trouver enfin la pierre qui s’enfonçait, et révéler le passage ; il y avait définitivement de sa sœur aînée dans les fines boucles blondes qui commençaient à peupler son front. S’engouffrer dans le couloir ainsi dévoilé, refermer le passage, et chasser toute pensée inutile.
L’attachement profond qu’elle ressentait à l’égard de la duchesse et de sa famille – à l’exception de son époux – ne faisait que distraire Brume de son véritable travail, elle en était consciente. Dans la journée, la jeune servante avait profité du repos de sa maîtresse pour rencontrer Sereine, son informatrice privilégiée en ce qui concernait les Vifiers, et il fallait à présent qu’elle se concentre pour écrire son rapport à la Reine. La principale conclusion en serait que les amis des Bêtes comptaient profiter de la confusion politique liée au retour du roi Vainqueur pour passer à l’action. Le temps serait crucial pour contrer leurs projets d’attentats, et Bienséance devait être informée au plus vite, au détriment du sommeil de son assassin.
Distraite, Brume parcourait ses passages secrets d’un pas rapide, songeant au temps qui lui faudrait pour résumer sa conversation avec Sereine à l’écrit. Malgré les fréquents rapports qu’elle écrivait à sa Reine, sa calligraphie restait malaisée, hésitante, et bien trop lente à son goût. Toute à ses pensées, elle faillit manquer un détail inhabituel : une trappe menant à une autre partie des couloirs dissimulés était légèrement entrouverte, quand elle se souvenait l’avoir croisée fermée le matin même. Alarmée, l’assassin la referma prudemment, sans rien apercevoir de suspect alors qu’elle se penchait pour regarder de l’autre côté. Peut-être un vent coulis ? L’explication était simple mais suffisante ; pourtant, Brume fut soudain envahie de l’idée oppressante qu’un intrus s’était rendu dans son domaine.
Le chemin restant à parcourir pour rejoindre son repaire, l’assassin l’effectua les yeux grands ouverts, à l’affut du moindre signe suspect : trace de pas dans la poussière, caches des trous d’observation relevés, tabourets déplacés… Elle ne nota rien de vraiment inhabituel, mais le sentiment d’oppression demeurait. Au moment de pénétrer dans sa tanière, ses soupçons se confirmèrent : la poignée de la porte principale, qu’elle laissait toujours relevée en la refermant, se trouvait à présent à l’horizontale ! Une main sur le poignard dissimulé dans ses jupes, elle se glissa dans la pièce et l’embrassa du regard. Rien ne semblait avoir bougé, personne ne semblait plus s’y cacher, mais il lui faudrait du temps pour s’en assurer définitivement.
Ainsi, Brume passa les minutes qui suivirent à inspecter soigneusement les moindres recoins de son antre, d’abord pour s’assurer que l’intrus ne s’y trouvait plus, puis pour faire un bilan de ce qui avait été déplacé ou même simplement touché. Les traces de passage étaient peu nombreuses. Le pan d’un rideau était relevé et le coin du dernier parchemin qu’elle avait consulté était légèrement froissé, mais personne ne semblait avoir touché à son stock de poisons ni à ses piles de manuscrit : le niveau des fioles n’avait pas diminué, et les cheveux glissés dans les couvertures de ses lectures n’avaient pas bougé. Brume n’en fut que plus alarmée : celui qui s’était introduit chez elle semblait tout aussi furtif qu’elle, et elle n’avait repéré les signes de sa venue que grâce à son excellente mémoire visuelle et sa connaissance parfaite de la pièce.
Avec un profond soupir, l’assassin se laissa tomber sur son fauteuil favori. Deux questions se bousculaient à présent en elle : le qui, et le comment. Qui, à part elle, connaissait les passages dissimulés de Castlecerf ? Il ne s’agissait pas d’un simple commis de cuisine qui avait trouvé l’ouverture du garde-manger par hasard, non. L’intrus connaissait suffisamment les couloirs pour se diriger directement vers son repaire, en laissant un minimum de traces derrière lui. Là se trouvait un deuxième problème : qui, à part elle, était suffisamment formé dans les arts de la discrétion et de la furtivité pour tout replacer correctement – ou presque – chez elle ? Elle avait elle-même enseigné ces disciplines à quelques-uns de ses informateurs, mais aucun d’entre eux n’avait connaissance de son domaine secret. De même, les espions de nobles en visite pourraient disposer de ces compétences, mais elle savait ses passages connus d’elle seule.
Du moins, elle le croyait, rectifia-t-elle en son for intérieur. L’intrusion était incontestable. Elle n’avait enseigné à personne le secret de ces couloirs, s’était toujours appliquée à ne jamais se faire repérer lorsqu’elle y pénétrait. Son maître, Esir, lui avait appris ces notions essentielles et elle s’y tenait depuis lors… Esir ? Se pouvait-il qu’il ait lui-même transmis l’information à une tierce personne ? Non, Brume doutait qu’il ait pu lui cacher un autre apprenti, et l’idée même la blessait profondément. Pourtant, l’intrus s’était dirigé vers le repaire du vieil assassin comme s’il savait ce qu’il y trouverait ; l’hypothèse était la plus crédible, malgré la réticence de Brume à y croire.
Il restait le comment. Comment réagir, face à l’intrusion ? Même si elle piégeait les entrées de la pièce, elle n’était pas certaine que l’autre espion ne puisse les déjouer. Après tout, elle avait déjà bien failli manquer certains des signes de son passage ! Si elle ne pouvait empêcher l’inconnu de rôder autour de son antre, voire d’y pénétrer à sa guise, le lieu n’était plus sûr. Avec un pincement au cœur, elle le parcourut de nouveau du regard. Il lui fallait une nouvelle cachette où entreposer poisons et manuscrits, rapports et instruments de crochetage. Sans parler de ses nuits : elle ne pouvait dormir là où un autre pouvait rentrer impunément et la surprendre dans son sommeil. Elle eut une pensée attristée pour le matelas de plumes qu’elle délaisserait pour son petit lit de bonne, puis se mit au travail.
Quelques heures plus tard, son matériel le plus précieux était entreposé dans un petit réduit qu’elle avait découvert l’année passée au hasard des couloirs. Si vraiment l’intrus était un apprenti d’Esir, il y avait des chances pour qu’il n’en ait pas connaissance ; dans le cas contraire, les trois serrures et le complexe mécanisme d’ouverture de l’unique porte lui donneraient bien du fil à retordre. Avec un sourire satisfait mais las, Brume retourna dans son repaire, où elle plaça des traités de botanique et d’architecture là où ses parchemins confidentiels se trouvaient auparavant. De même, elle remplit de nouveaux flacons d’herbes bénignes et les disposa sur son étagère à poisons. Si l’inconnu n’avait pas été très attentif et qu’il revenait fureter, cela ferait l’illusion un temps.
Pour achever sa longue journée, Brume rédigea le rapport sur son entretien avec Sereine, que toute cette agitation avait repoussé, et y ajouta une note sur les événements de la soirée. Une fois terminé, elle le plia soigneusement et quitta son repaire pour se diriger vers les appartements de la Reine. Au réveil, celle-ci trouverait le parchemin dissimulé dans l’une des tentures de son petit salon, selon la procédure habituelle. Il était maintenant temps pour l’assassin d’aller se coucher ; le lendemain, à ses autres tâches s’ajouterait la recherche de l’identité de l’inconnu qui la faisait se terrer dans ses propres passages secrets.
Dernière édition par Brume le Dim 24 Avr - 12:14, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Dim 24 Jan - 20:46 | |
| Enfin!!!
Je l'ai trouvé!!! Et dire que je le cherche depuis si longtemps!!! Comme si le retour de mon roi me portait chance...
Je pourrais enfin avoir une chambre et des pièces bien à moi, chose qu'il m'a promis quand je réussirai à trouver ce secret bien gardé du château...
Le léger décalage de cette torche par rapport aux autres (pas grand chose, quelques pouces) m'avait mis la puce à l'oreille. Il m'avait suffi de faire légèrement pivoter l'axe de la torche sur la gauche pour que j'entende un léger grincement. Il devait être juste assez utilisé pour que le mécanisme marche... Étrange....
Juste à côté de la torche, le mur c'était légèrement décalé et il m'avait suffi de le pousser un peu pour qu'il s'enfonce dans le couche de poussière qui tapissait le couloir caché. Pas de traces. Et je ne devais pas en faire... Utilisé récemment, certes, mais pas assez pour chasser cette saleté. Je ne savais pas quoi faire, il m'avait fallu tellement de temps pour le trouver, je ne voulais pas être arrêté par trois moutons... Oh, et puis tant pis!!! Esir n'aurait pas de quoi être fier de son apprenti, mais ma découverte été capitale (surtout pour moi). Je m'avançais donc dans l'épais tapi et continuais le chemin jusqu'à un croisement. J'avais vaguement une idée d'où j'étais et, cherchant l'ancienne chambre de mon maître, me dirigeai vers la droite.
Enfin, j'arrivai à un mur en pierre. Il ne m'aurait pas étonné qu'il y ai eu des passages cachés dans les passages cachés, et entreprit donc de trouver comment ouvrir le mur. Quelle ineptie!!! Il me fallut longtemps avant de me rendre compte que le mur que j'essayais d'ouvrir était juste un vrai mur et qu'un panneau pivotant en rien bloqué se trouvait juste à ma droite.
Je poussais donc le faux-mur et découvrit un passage bien connu. Il menait à mon ancienne chambre. De là, le chemin était facile, tellement je l'avais parcouru étant jeune. Je ne prenais pas le temps de chercher d'autre faux-murs tellement j'étais excité, et je ne vis pas les nombreuses traces de passages. Arrivé, je poussai la porte qui donnait sur la chambre que je trouvai rangé comme si personne n'y avait touché depuis tout ce temps. Sauf que quelqu'un y avait touché. Le sol était propre, le lit bien fait, et pas la moindre trace de poussière...
Bien qu'étonné par cette découverte, je restai calme et réfléchissais. Qui pouvais-ce être? Certains couloirs était certes connus des cuisiniers, serveurs et serviteurs, mais j'étais à peu près certains qu'ils n'auraient pas découverts jusqu'ici. Le roi peut-être, pour me féliciter de ma découverte? Non, je le vois mal le faire lui-même et jamais il n'aurait penser y envoyer quelqu'un, ç’aurait été trop risqué. De plus, il est parti longtemps et les traces sont récentes. Il n'aurait pas eu le temps de passer depuis sont retours.
Alors qui? Un autre assassin? Oui, c'était possible, j'avais remarqué que certains problèmes du pays s'arrangeait, on ne sait pourquoi, très facilement, à la manière d'Esir ou moi. Esir... Il n'aurait pas osé prendre un autre apprenti après moi? Ou avant... Non. Sauf qu'il travaillait sur ordre royal. Bienséance aurait très bien pu le faire, ou Prospère... Je devais y réfléchir, mais plus tard.
Tout en essayant de deviner, je m'étais aventuré dans la pièce et avait machinalement attraper le coin du parchemin posé sur la table central, sans même chercher à le lire. Et je sorti soudain de mes pensées. Je devais être discret! J'avais froissé le parchemin! Je devais faire plus attention. J’espérais que l'Autre ne le remarquerai pas... J'observais rapidement les poisons empilés sur l'étagère, tenté, mais me repris, et, apercevant une porte à l'opposé de la pièce, m'y dirigeais. Je passais près de beaux rideaux cousus, qui me faisait un peu penser à ceux de Bienséance et vis aussi une cheminée au braises rouges, ce qui m'inquiéta encore un peu. J’aperçus aussi des livres, de longs cheveux enfoncés entre les pages : "Une femme", en déduis-je.
Passé la porte, je pénétrai dans un long couloir et, sur le côté, aperçu une trappe fermé. Je l'ouvris et fit attention à bien la remettre comme elle était. Continuant, j'arrivais à côtés d'une fenêtre fermé que j'ouvris délicatement. Un vent frais s'engouffra dans le couloir : "Courant d'air", pensais-je en souriant. Je me ressaisis. Je n'avais pas été très discret... Le long couloir qui continuait à côté de la trappe que j'avais prise avait l'air relativement utilisé. Jetant un coup d’œil par l'ouverture je reconnu une des fenêtres qui m'avait intrigué au début de mes recherches... Je n'arrivais pas à l'atteindre de l’intérieur et en avais conclut qu'elle donnait sur un passage secret. Je refermais la fenêtre avec soin et parti à la recherche d'un passage non-utilisé et donc non-découvert de l'Autre.
Le dé décidera s'il se doute plus (1) ou moins (10) que c'est toi d'accord? Si ça ne te vas pas je l'annule, mais un assassin n'est jamais sur à 100% de toute façon.
Dernière édition par Discret le Lun 25 Jan - 17:46, édité 5 fois |
| | | Le Conteur Maître Vérichanteur
Messages : 1064 Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Dim 24 Jan - 20:46 | |
| Le membre 'Discret' a effectué l'action suivante : Le hasard en action
'Hasard' : 3 |
| | | Le Conteur Maître Vérichanteur
Messages : 1064 Date d'inscription : 18/10/2010
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Lun 25 Jan - 12:38 | |
| Le lendemain matin, Brume s’éveilla surprise de se trouver dans un sombre réduit et non dans son confortable repaire d’assassin. La mémoire lui revint quelques instants plus tard, et elle serra les dents en repensant à la situation qui l’avait fait quitter ses passages secrets. Un intrus, certainement formé aux arts de l’espionnage, et peut-être même formé par Esir en personne. Cette dernière pensée oppressait la jeune femme tout autant que la veille ; songer que son mentor, avec qui elle partageait tout, ait pu lui cacher un tel secret… Et pourtant, c’était bien la seule éventualité qui lui paraissait cohérente, à moins d’impliquer une négligence énorme de sa part pour avoir dévoilé à un observateur anonyme la façon de pénétrer dans son domaine.
D’avance lassée par ce que lui réservait la journée, la brune se leva néanmoins, se revêtit en vitesse de ses atours de servante et se rendit en cuisine pour aller chercher le petit-déjeuner de la duchesse Mésange. Celle-ci lui donna ensuite congé, restant simplement avec les deux nourrices de sa fille, et Brume en profita pour se rendre dans un certain couloir, passer distraitement la main dans le heaume d’une armure, et la ressortir porteuse d’une missive. La Reine avait bien eu son parchemin de la veille, et y avait déjà répondu, malgré l’heure encore matinale. De la main de Blanche, sa dame de confiance, Bienséance demandait à son assassin de se concentrer sur l’identification de son intrus sans plus penser aux attentats Vifiers ; elle s’en chargeait. Soulagée de cette dernière mission, l’assassin brûla la lettre à une torche voisine et s’en fut rejoindre sa maîtresse. La soirée serait chargée. - Lancés de dés:
Dé 1 pair : Avantage Brume Dé 1 impair : Avantage Discret Dé 2 1-3 : Celui qui a l’avantage repère l’autre qui s’introduit dans les passages secrets. Dé 2 4-7 : Celui qui a l’avantage repère l’autre dans les appartements d’Esir. Dé 2 8-10 : Celui qui a l’avantage repère l’autre au hasard d’un couloir secret.
Dernière édition par Brume le Lun 25 Jan - 12:40, édité 1 fois |
| | | Le Conteur Maître Vérichanteur
Messages : 1064 Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Lun 25 Jan - 12:38 | |
| Le membre 'Brume' a effectué l'action suivante : Le hasard en action
'Hasard' : 6, 3 |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Ven 29 Jan - 17:04 | |
| Après m'être introduit dans l'ancienne demeure d'Esir, j'étais parti à la recherche d'une chambre qui me conviendrait, cachée dans un couloir encore inexploré...
M'enfonçant de plus en plus profondément dans les passages, (enfin, profondément, c'est un façon de parler, tout les passages ou presque suivant un couloirs ouvert... Mais les lieux n'avaient pas été explorés depuis longtemps...) j'arrivais soudain dans un escalier poussiéreux qui me surprit... Le lieu semblait n'avoir pas été emprunté depuis très longtemps... Je m'avançais et arrivais soudain à une porte en chêne, épaisse et bien taillée.
De grosses serrures courait autour de la poignée, et j'essayais de pousser la porte. Elle était ouverte. Avec surprise je pénétrais dans la pièce où je trouvais un lit et des étagères. Le tout vide. La chambre était petite, pour être difficilement détectable à l’œil nu en comparant intérieur-extérieur du château mais il y avait assez de place pour moi et mes bestioles... Je trouvais les clés dans un tiroir de la table de nuit et décidais de m'installer ici. L'Autre ne devait pas connaitre cet endroit.
Je me rendis compte que je n'était pas loin de la chambre du roi. Il devait forcément y avoir un autre chemin qui y menait car celui par lequel j'étais passé était poussiéreux et l'Autre devait aussi forcément espionner (ou rendre-compte, mais je pense que le roi m'aurait alors prévenue) son Altesse.
D'ailleurs je devrais aller le voir rapidement pour lui en parler... Je fus soudain pris d'un doute; et si ce n'était qu'un test pour voir si j’étais capable de découvrir un ennemi potentiel? Non, même pour un Roi, c'était beaucoup trop bien fait et je ne pense pas qu'il aurait présenté les couloirs à qui que ce soit.
Je commençais discrètement à déménager et trouvai une entrée près de mon ancienne chambre que je tenais à garder un peu comme habitée pour ne pas éveiller les soupçons. Les insectes seraient durs à déplacer silencieusement, et je ne devais pas me faire repérer. Je me mis aussitôt à réfléchir à qui pouvez être cet Autre...
C'était une femme, j'en étais quasiment certains à la vu des cheveux placés entre les livres. Brune... De plus, dans mes souvenirs, les étagères été plus hautes, elles avaient donc été baissées... Une femme, petite, brune... Elle avait aussi cette drôle de manie de tout ranger très parfaitement, chose parfaitement incompatible avec beaucoup de personne, à la manière d'une servante. Je n'était sûr de rien mais les rideaux au motifs semblables à ceux de Bienséances me faisaient penser à quelqu'un de proche d'elle... Cela avait l'avantage de donner une raison à l'existence d'un autre assassin : "L'assassin de la Reine".
Mais je ne devais pas aller trop dans la facilité, je devais forcément rater quelque chose... Je décidais quand même de me baser sur ces suppositions et réfléchis à qui je connaissez de compatible...
Une femme, petite, servante, avec des habitudes ''Bienséanciennes'', brune... Il y avait bien Karen, une vieille servante de Bienséance, mais ces cheveux commençait à virer au gris, ou bien Brode, qui passer son temps à lancer des ragots... Brode... Trop maniaque, même pour une chambre aussi bien rangée, mais je pourrais me servir d'elle pour essayer de démasquer l'Autre, en faisant courir des bruits qui viendrait soi-disant d'elle. Et puis ç'aurait été surprenant que ce soit sa servante, raison de camouflage, mais bon...
Tandis que de nombreux noms me venaient à l'esprit, deux surgir par dessus les autres, qui se mirent à me harceler tellement ils étaient logiques. Brume et Mode, l'une servant de Mésange, l'autre de Glace... On s’éloignait certes un peu de Bienséance mais elles étaient toutes les deux brune, petite, d'ailleurs très semblable physiquement, et c'était une très bonne couverture. Cela n'avait rien à voir mais leurs noms correspondaient aussi parfaitement... Mais j'avais quand même l'impression qu'il me manquait quelque chose. J'étais dans le couloir secret et je fus soudain pris du besoins de savoir.
Je me ruais à ma chambre pour déposais ce que j'avais et me ruais vers la sortie... Il était plus rapide de passer par les chemins classiques pour rejoindre la chambre d'Esir que de faire des détours.
A peine passée la porte, je me dirigeais vers la torche décalée et m'engouffrais dans le couloir. Ce n'est qu'alors que je compris mon erreur... Le couloir n'était certes pas très emprunté mais menait entre autre vers les chambres royales... Et je n'avais même pas jeté un coup d’œil par dessus mon épaule avant d'entrer... Je n'avais pas de quoi être fier. Soudain pris de peur, je continuais vers chez Esir, le plus silencieusement possible.
Dernière édition par Discret le Lun 8 Fév - 12:21, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Lun 8 Fév - 11:18 | |
| Ses devoirs auprès de Mésange achevés, Brume avait pris un dîner léger en compagnie des deux nourrices puis s’était éclipsée en prétextant un mal de tête persistant. Durant la journée, elle avait réfléchi au meilleur moyen de surprendre son intrus, ou du moins de l’identifier, et elle avait finalement décidé de revenir à son repaire d’assassin, pour deux raisons. D’une part, l’inconnu pouvait décider d’y revenir pour en apprendre plus sur elle, ou pour investir l’endroit à son compte. D’autre part, il pouvait avoir laissé des traces de son passage, dans la pièce même ou les couloirs attenants, qu’elle n’avaient pas remarquées la veille en raison de son agitation.
Depuis là où elle se trouvait, le passage le plus direct pour aller à sa chambre d’assassin était celui du couloir aux torches, et Brume dirigea naturellement ses pas vers celui-ci. Au moment de pénétrer dans le corridor, cependant, elle se figea brusquement, tous ses sens en alerte. Elle aurait juré avoir vu le mur bouger et la torche se remettre en place, comme si quelqu’un d’autre venait d’emprunter le passage… ce qui était selon toutes probabilités le cas !
Passé l’instant de surprise, Brume se ressaisit et se dépêcha de rejoindre une autre entrée menant aux couloirs secrets. Heureusement, elle se trouvait près des chambres royales, et l’endroit regorgeait de passages bien dissimulés. Bientôt, elle fut elle aussi dans son domaine caché, suivant une route qu’elle imaginait parallèle à celle de l’intrus. Il se dirigeait forcément vers la chambre d’Esir, et la jeune femme eut un rictus en réalisant qu’elle pouvait l’intercepter avant. Sa course silencieuse déboucha sur une intersection des deux couloirs, et elle put observer l’homme, dissimulée dans l’ombre, avant qu’il n’arrive à sa hauteur.
Grand et mince, l’intrus semblait presque conscient d’être observé, tant son attitude dénotait la peur. Il jetait de fréquents coups d’oeil derrière lui, ce qui cacha un temps ses traits à Brume. Quand enfin il tourna la tête vers elle, elle le reconnut. Un simple soigneur, qui vivait au château depuis des années, auquel elle n’avait jamais véritablement fait attention. Mais à présent qu’elle le regardait soigneusement… Se pouvait-il que ses cheveux poivre et sel aient un jour été du brun typique de la lignée Loinvoyant ? Se pouvait-il que ce front, ce menton caractéristiques dénotent d’une bâtardise – ou n’était-ce que son imagination ?
Brume n’avait jamais connu d’autre bâtard Loinvoyant que son maître, Esir, le demi-frère du défunt roi Prospère. Cependant, elle avait pu observer le jeune roi Vainqueur et quelques-uns de ses cousins, de l’adolescence à l’âge adulte, et elle se trouvait familière avec leurs traits les plus marquants. Se pouvait-il que Léon Ambroisie, qui se tenait sous ses yeux, en soit lui-même un, né du mauvais côté des draps ? Cela aurait le mérite d’expliquer sa formation d’assassin, et sa résidence permanente au château… mais pas leur rencontre si tardive.
Laissant de côté cette question, Brume se prépara à leur rencontre. Elle avait hésité un instant, les ordres de la reine ne concernant que l’identification de son intrus. Cependant, il se dirigeait droit vers son repaire, et, même si elle l’avait vidé la veille du mieux qu’elle avait pu, il pouvait toujours y découvrir quelque information sensible concernant la sécurité du royaume. Ou alors la jeune femme désirait simplement en découdre, avec celui qui l’avait chassée de son antre, avec celui avec qui elle avait certainement partagé son maître adoré.
Confuse quant à ses intentions, Brume n’en déchira pas moins avec précautions un pan de son jupon et s’en recouvrit la tête, masquant le bas de son visage et la plupart de ses cheveux. Si jamais il s’en sortait, il ne devait pas pouvoir l’identifier. Puis, lorsqu’il ne fut plus qu’à quelques pas d’elle, la main serrée sur le poignard qu’elle avait tiré de ses jupes et d’une voix faussement grave, elle se fit enfin connaître : — Halte là, Léon Ambroisie ! Ou devrais-je dire Loinvoyant ? Tu vas encore fouiller dans mes affaires ?
Le poignard brandi en avant, les jambes fléchies, prête à reculer ou attaquer s’il s’avançait vers elle, Brume attendit sa réaction. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Lun 8 Fév - 12:58 | |
| Toujours aussi effrayé, je m'enfonçais dans les couloirs, me tapissant dans l'ombre, en sachant pertinemment que je ne craignais rien... Les chances pour que j'ai été vu tournaient autour du zéro et qui plus est par l'Autre... Mais mes pensées furent vite contre-dites.... Alors que je m'avançais en direction d'un croisement, me fondant dans l'ombre, une forme se jeta soudain devant moi. Passé la surprise, je reconnu une femme, petite, le visage masqué, un poignard pointé sur moi, qui me lança :
"Halte là, Léon Ambroisie ! Ou devrais-je dire Loinvoyant ? Tu vas encore fouiller dans mes affaires ?"
Sa voix sonnait faussement grave. Je fus soudain heureux, bêtement dans un moment dangereux, de me rendre compte que je ne m'étais pas trompé en voyant une mèche brune voler de son bandeau, qui avait l'air d'avoir été arraché à sa jupe! Cela voulait dire qu'elle ne voulait pas se faire reconnaître! Elle savait qui j'étais! Et donc je savais que c'était elle l'Autre. Et là je me rendis compte que j'avais oublié quelque chose... La peur! Qu'elle ressentait, je l’espérais, peut-être aussi... Alors j’eus peur, peur de mourir d'abord, puis d'être découvert, et cette impression de ne pas avoir été à la hauteur, ni de moi-même, ni de mon roi. Tout cela en une demi-seconde, de trop, avant que je sursaute en arrière comme l'aurai fait n'importe qui. Ce retard, je l’espérais, serais mis sur le compte de la surprise et pas d'une intense réflexion. Je devais lui répondre :
"Mademoiselle, lui répondis-je, l'air apeuré, je ne comprends pas ce que vous me voulez, je vous en pris, qu'ai-je fais! Baissez cette arme s'il vous plaît, je n'ai rien fait! Et pourquoi m'appelez-vous Loinvoyant...? Et baissez ce poignard! Fouiller quoi? Quelles affaires, où ça?"
Léon était quelqu'un de très pacifiste qui n'aimait pas les armes, et de plus, il était relativement placide. Ma réponse collait assez bien avec le personnage et j'en était fier. Je ne connaissais pas assez bien Brume et Mode, et je n'aurais pas pu les reconnaître au timbre de leurres voix... Je devrais essayer d'en apprendre plus en lui parlant, si elle ne me tuait pas avant (mais j'étais aussi armé, bien que je le cachât...) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Lun 8 Fév - 14:48 | |
| Figée en position de combat, Brume sentit le soulagement l’envahir lorsque l’intrus recula. Elle avait beau avoir joué la carte de l’offensive, elle n’était pas certaine de vouloir en arriver là. Surtout que, si Léon était bien celui qu’elle pensait, il avait reçu une formation à l’égale de la sienne, et avait quelques années d’expérience de plus qu’elle. Elle se relâcha imperceptiblement, abaissant un peu son poignard en signe d’apaisement, tout en restant prête à bondir si cela s’avérait nécessaire.
Le soulagement céda vite la place au doute, lorsqu’en plus de reculer l’homme se mit à tenir un discours apeuré. Il niait être Loinvoyant, il niait s’être introduit chez elle, il niait absolument tout, contrairement à ce qu’elle aurait pu penser. Avait-elle eu raison de se montrer, de dévoiler toutes ses cartes aussi vite ? Elle n’était sûre de rien, après tout.
Il y avait juste sa présence ici, et le passage qu’elle l’avait vu emprunter. C’était suffisant. Brume reprit contenance et lança, moqueuse : — Ben voyons. Et que fais-tu dans ce couloir, ô innocent soigneur ? Et qu’y faisais-tu hier soir ? Crois-tu que, si je suis capable de surprendre et de te nommer maintenant, j’ai été incapable de me rendre compte de ta présence avant ?
Avec un peu de chance, la provocation réussirait là où l’effet de surprise n’avait pas fonctionné. Elle devait savoir ce qu’il savait, et pour qui il travaillait, avant de décider si elle pouvait le laisser partir ou non. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Lun 8 Fév - 21:27 | |
| Un air de surprise passa en une fraction de seconde sur l'Autre devant ma réponse, que seul quelqu'un d'entrainé au déchiffrage des visages tel que moi pouvait voir.
Mais elle se repris bien vite. Et là, la question logique: alors, que faisais-je là? C'était de la provocation. C'était juste pour tester mon temps de réaction, me tester tout cour; elle savait très bien ce que je faisais là du moment quelle me considérait en assassin. Elle voulait me déstabiliser. Un léger rictus rageur me frôla les lèvres, sans doute déçu que je n'ai pas l'air à la hauteur, mais je me repris. Car même si je n'arrivais pas à la faire changer d'avis sur mon rôle, ébranler ces certitudes été une bonne base. Très bonne.
"Je suis arrivé ici par hasard hier en essayant de récupérer des cendres car elles ont de nombreuses propriétés quand j'ai hasardeusement décalé la torche sans le faire exprès! Il y eu un drôle de bruit vers le mur et en m'avançant, je me suis appuyé contre un faux-mur qui c'est ouvert. Quelle surprise, de plus que j'ai trouvé une pièce habitée, aujourd'hui j'imagine par vous. Je suis entré et me suis approché du bureau par curiosité. Puis je me suis dit que je n'avais rien à faire ici et je me suis enfui. Mais j'ai perdu des graines rares dans un couloirs alors que ma poche c'était percée... Elle valent très chères, et je suis donc revenu, mais j'avais peur d'être trouvé ici par un habitant qui doit, j'imagine, vouloir rester caché... Et voilà! Et pourquoi ne pourriez-vous pas me surprendre ou me nommer, je suis relativement connu, sans m'en vanter...
Tout cela tenait la route et je n'aurais aucune difficulté à ne pas retrouver les graines... J'espérais que ce serais elle qui serait déstabilisée... |
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| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Mar 9 Fév - 11:04 | |
| Après le soulagement et le doute, c’était l’agacement que Brume sentait poindre en elle. Oh, certes ! le discours était crédible, et dans toute autre situation elle l’aurait d’ailleurs sûrement cru. Mais là, l’alibi était trop bien trouvé, trop bien énoncé, avec les bons arguments et l’hésitation exactement quand il le fallait. C’était même à se demander s’il ne l’avait pas préparé à l’avance, et n’avait pas déposé ses fichues graines dans un coin juste au cas où elle le découvrirait en train de fureter ! Ou alors voulait-il que son attention se relâche, pour profiter d’un moment de faiblesse ? Cela n’arriverait pas, songea la jeune femme en resserrant sa prise sur son poignard, la mine sombre.
— Je ne parlais pas de ce nom-là, se surprit-elle à marmonner, ironique, lorsqu’il arriva à la fin de son petit discours. Puis elle poussa un soupir agacé. Avait-elle vraiment besoin de détailler son raisonnement, à commencer par son prétexte trop bien ficelé, la furtivité dont il avait fait preuve la veille ou encore ses traits suffisamment Loinvoyant pour qu’à bien y regarder elle n’ait que peu de doutes ? N’était-il pas assez intelligent pour se rendre compte qu’aucun de ses petits tours ne pourraient la faire douter ? Ou peut-être pensait-il pouvoir s’en tirer en feignant l’innocence jusqu’au bout ?
— Je connais les trucs, tu sais, pas la peine d’essayer de m’embobiner. J’aurais pensé qu’Esir choisirait un apprenti avec plus de discernement, mais je suppose qu’avec tes origines il n’a pas eu vraiment le choix. La provocation n’avait pas exactement fonctionné, la première fois, mais Brume avait cru distinguer une crispation sur le visage de Léon. Peut-être qu’en remettant directement en cause ses capacités en tant qu’assassin elle obtiendrait un résultat plus marqué ? |
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| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Mar 9 Fév - 13:35 | |
| J'avais prévu de m'enfuir en continuant le jeu, mais après ce qu'elle venait de dire, je sais que ça n'aurait pas marché... Et c'était trop... Ce qu'elle me disait là, c'était vraiment insultant. Ne sachant comment réagir, je décidais juste d'accepter ses injures comme elles venaient. Je devais rester calme. Et puis j'avais fait un erreur en venant ici, je devais l'accepter, voir en profiter pour découvrir qui elle était. De plus, c'était elle aussi une assassin, j'en était sûr, et éduquée par Esir, elle l'avait elle même cité (j'avais alors encore le doute qu'il y eu un autre "maître"). Et les assassins avaient des règle, aussi étranges que cela puissent paraître, ainsi que les même règles qu'Esir. Et je pouvais les retourner à mon avantages. Déjà, on évite de tuer sans raisons. En plus sa curiosité, j'en étais sûr, l'en empêcherait. Nous n'avions pas non plus de raisons d'être ennemis... Nous pourrions parler, voir cohabiter, chacun avec ses secrets...
"Bon, ben raté... J'avoue, et me présente, Amical Loinvoyant, fils illégitime de mon seigneur le duc Glace... Mais ne restons pas dans ce couloir sombre faites-moi visiter, et nous pourrons parler, j'ai vu de superbes vin dans vos appartements, et comme vous connaissez mon identités, vous pourriez vous présentez."
Je n'allais tout de même pas lui présenter mes véritables origines... |
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| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Mar 9 Fév - 16:41 | |
| Etrangement, l’intrus supportait la provocation avec plus de calme que la première fois. Une certaine résolution s’était peinte sur ses traits et, quand il reprit la parole, ce fut avec un accent qui ressemblait à celui de la vérité.
La vérité, vraiment ? Il était évident qu’il avait changé de stratégie, certainement car il avait à présent la certitude que Brume ne croirait pas en des mensonges aussi grossiers. Mais racontait-il pour autant la vérité, rien n’était moins sûr. Il n’y avait qu’à prendre sa prétendue véritable identité : à la mauvaise lumière du couloir, la jeune femme distinguait un homme d’une trentaine, voire d’une quarantaine d’années, tandis que le duc Glace était connu pour ses quarante-et-un hivers – elle avait encore entendu la duchesse en discuter avec lui l’autre jour. Les dates ne collaient pas, pas plus que la localisation géographique : si Glace avait eu un bâtard, il s’en serait occupé lui-même, au sein de son Duché, plutôt que de l’envoyer devenir assassin à Castelcerf.
Ainsi, sous couvert d’une honnêteté nouvelle, « Amical » racontait encore et toujours ses mensonges. Brume s’en était doutée, bien sûr, l’identité d’un assassin étant plus que précieuse. Mais de là à en choisir une aussi facilement démontable… Cela dit, la conversation ne s’avérait pas vaine : l’homme ne niait plus être né Loinvoyant, il n’avait pas nié avoir été l’apprenti d’Esir, et il semblait vouloir adopter une attitude plus cordiale ‒ ce qui était sûrement ce qui l’avait inspiré pour créer son second pseudonyme.
Bien sûr, ce nouveau comportement cachait certainement quelque chose ; Amical semblait souhaiter la mettre en confiance, que ça soit pour mieux la tromper par la suite ou simplement pour désamorcer la tension qu’elle avait installée entre eux. Pouvait-on avoir foi en un autre assassin, même en travaillant pour deux personnes différentes ? Et d’ailleurs, pour qui travaillait-il, lui ? Elle devait le faire parler avant de décider quoi que ce soit. — Très bien, finit-elle par lancer. Allons chez Esir. Tu connais le chemin, je crois. Elle pointa la direction avec son poignard, lui faisant signe de passer devant. Puis elle rengaina l’arme, présentant ses deux mains nues à l’intrus comme pour protester de son innocence. — Quant à me présenter… à moins que le duc Glace ne t’ait conçu à l’âge de cinq ans, il me manque encore ta propre identité. Tu n’as qu’à m’appeler Furtive, si ça te chante.
Brume s'avançait un peu sur son âge, supposant qu'il avait autour de trente-cinq ans. Mais, même s'il était un peu plus jeune, l'idée de Glace concevant un bâtard sur le coup de ses dix ans restait risible. Quant au reste, il n'était pas question pour elle de trinquer avec lui à la fraternité entre assassins, pas tant qu'elle n'en savait pas plus sur lui. Mais, s'il voulait se mettre à table de lui-même, autant lui offrir le cadre qu'il désirait, même si ça impliquait de devoir retourner dans son propre repaire avec l'intrus. |
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| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Lun 15 Fév - 12:23 | |
| Bien, au moins elle ne s'était pas laissait avoir par ce mensonges grossier... Je l'avait fait exprès, pour mettre au clair que même si l'on se présentait, on saurait bien que c'était faux et qu'il était stupide de réfléchir à une identité plausible. Quant au "Furtive", c'était un jolie nom qu'elle aurait tout le loisir de prouver comme ayant pu être le sien. Me dirigeant vers la chambre je continuai à rester devant, lui tournant ainsi le dos. Ça la mettrait en confiance. D'ailleurs je devais faire attention, elle pouvait en profiter.
Le voyage (si on peut l'appeler ainsi) se passa bien, sans tentatives quelconques de meurtres... Nous ne parlâmes pas avant d'entrer et je pus ainsi me remettre les idées en places. Enfin, arrivés à la porte, je l'ouvris, jetait un rapide coup d’œil par dessus mon épaule pour la voir me suivre de près. Je m'approchais dans la pièce, allumais rapidement les torches et un feu, et lui lançait :
"Ça ne te dérange pas, que je prenne le tabouret à côté du feu? Une vieille habitude, et j'imagine que tu à pris possession du fauteuil."
J'allais chercher la bouteille que j'avais aperçu sur l'étagère, de très bonne qualité, sans m'inquiéter qu'elle soit d'accord : je voulais une ambiance agréable pour discuter. Je n'avais pas prévu de lui faire le moindre mal, et ça serait à elle de juger si elle ferait de même. Mes armes et poisons était cachés un peu partout sur moi, elle n'avait aucun moyens de savoir que j'en avais (bien qu'elle s'en doutât forcement) et encore moins où. J'allais chercher deux verres que je remplis lui en tendit un et allais m’asseoir sur le tabouret.
"Bon, j'espère, qu'il n'est pas empoisonné... Si tu veux, on échange les verres ou on mélange les contenus, je comprendrais que tu n'ai pas confiance." |
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| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Mar 23 Fév - 17:20 | |
| Sans un mot, l’intrus s’exécuta, et Brume le suivit dans le dédales de couloirs secrets. Il se dirigeait sans hésitation, prouvant sa connaissance des lieux. Mais qu’allait-elle pouvoir faire de lui ? Il faudrait répondre à cette question plus tard, lorsqu’elle l’aurait un peu mieux cerné.
Pour l’heure, ils venaient d’entrer dans son antre, et Brume se tendit un peu plus alors que Léon s’activait à sa guise. Il semblait à l’aise, que cela soit une simple façade ou non. Finalement, il lui proposa de s’asseoir, et elle acquiesça simplement. Effectivement, elle avait délaissé le tabouret de l’apprenti depuis qu’elle avait pris possession de la pièce, trois ans auparavant. Elle l’avait pourtant laissé près du feu, là où elle avait coutume de s’installer pour bavarder avec son maître, par nostalgie. Ce fut là que Léon s’assit ; quant à elle, elle approcha un peu le fauteuil pour faciliter la conversation.
L’intrus paraissait aimable, détendu ; amical, pour reprendre le sobriquet qu’il s’était choisi. Brume restait pourtant sur ses gardes, assise au bord du fauteuil plutôt que relaxée, et elle accepta le verre avec ces mots : ― Je ne bois pas de vin, la bouteille vient de l’ancienne collection d’Esir. Pour lui démontrer sa bonne foi, cependant, elle y trempa les lèvres avant de le reposer. Pour elle, l’affaire était réglée : elle lui avait prouvé que le vin n’avait rien sans pour autant le boire – vu comment elle tenait l’alcool, ça n’était vraiment pas le moment.
Ces formalités accomplies, Brume se tut de nouveau. Léon n’avait pas l’air déterminé à parler, peut-être souhaitait-il savourer le vin ou la laisser poser ses questions en premier. Au bout de quelques instants passés à contempler le feu – tout en gardant un oeil sur lui –, elle se lança, décidant de commencer par ce qui était sûrement le plus simple puisque ne trahissant aucune allégeance : le passé. — Tu as été l’apprenti d’Esir avant moi, je suppose. Pourquoi est-ce que tu n’es pas devenu assassin à sa suite ?
Bien d’autres questions se bousculaient dans sa tête, bien sûr. Quelles étaient ses intentions, qui servait-il… Mais, puisqu’ils étaient là, installés devant le feu, le mieux était peut-être d’y aller en douceur et de susciter progressivement les confidences. |
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| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Mer 2 Mar - 16:35 | |
| J'avais été surpris d'apprendre que le vin appartenait à Esir, et je fus heureux de ne pas avoir pris la meilleure bouteille. Elle avait une très grande valeur, pour moi moralement, et d'une manière général de part leur ancienneté. L'autre n'avait pas l'air d'humeur à boire, mais trempa quand même les lèvres. "Un bon début", me dis-je.
Je voulais la laisser parler, et j'avais appris que le meilleur moyen était de ne rien dire. Le hommes ne sont pas faits pour le silence, et ils essayeront de le casser s'il le peuvent. Mais sa question me surprit. Quelles preuves avait-elle que je n'était pas resté assassin? Certes j'avais arrêté un temps après la mort de Prospère mais elle n'en savais rien. Je ne pouvais juste pas accéder au passages secrets et le roi Vainqueur ne savait pas que je le servait, mais je me considérais encore assassin royal (j'avais d'ailleurs beaucoup travaillé en secret durant cette période).
"Eh bien, en fait, j'ai été assassin à sa suite... Je n'avais juste jamais su comment ouvrir les passages, jusqu'à il y a peu. Mais j'imagine que tu à bien repris le flambeau. Je ne te demanderais pas qui tu sers mais je t'avoue penser fortement que tu le succède. Et il travaillait pour le roi n'est-ce pas? "
Je jouait le jeu du "Jetravailpourquelqundautre" en espérant que cela éloigne cette possibilité de son esprit. Elle essayerait alors de trouver mon maître. Mais chaque chose en son temps. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Mer 16 Mar - 11:01 | |
| Brume fronça les sourcils en entendant la réponse de l’intrus. Ça n’avait aucun sens : si Léon était devenu assassin suite à sa formation, pourquoi aurait-elle été formée, elle ? Et si Léon avait été l’apprenti d’Esir, pourquoi n’avait-il pas eu accès aux passages durant toutes ces années ? Elle avait beau tourner et retourner ces questions dans sa tête, l’individu qui lui faisait face lui paraissait toujours aussi mystérieux - et louche. Entre autres hypothèses, se bousculaient dans son esprit celles d’un apprenti non désiré, d’une formation inachevée, de passages secrets condamnés… Mais, même si ses paroles semblaient à présent refléter la vérité, rien de tout cela n’aidait vraiment Brume à avancer dans ses découvertes.
Déjà Léon avait saisi l’opportunité de lui retourner la question et tentait de prendre l’avantage en lui soutirant des informations. Mais il n’y avait rien là que de très logique : ayant lui-même été proche d’Esir, il savait qui leur vieux maître servait, et la voir installée dans son ancien repaire suffisait certainement à conclure qu’elle lui succédait. — Je sers le royaume, répondit-elle simplement, comme il le faisait avant moi.
Une vérité tronquée vous rendait souvent plus crédible qu’un mensonge bien ficelé, avait-elle appris d’Esir. Cela s’appliquait à ses derniers mots, puisque “le royaume” était une entité suffisamment vague pour ne pas signifier “Bienséance” à coup sûr, mais cela devait certainement s’appliquer au petit discours de Léon également.
Qui servait-il, lui ? Formé par Esir, ayant vécu toute sa vie à Castelcerf, il ne pouvait servir un noble venu d’un autre Duché, d’autant plus qu’il avait bien trop peu subtilement mentionné Glace aux débuts de leur confrontation. Qui servait-il, lui dont la loyauté devait aller au royaume tout autant que la sienne ? Pas Bienséance, à l’évidence : il n’était pas du tout son genre. Et puis la Reine-mère était fine mouche : si elle avait entretenu deux assassins, elle se serait arrangée pour qu’ils ne se croisent jamais, quitte à priver l’un d’entre eux des passages secrets. Qui alors, “le roi”, comme il le disait lui-même ? Brume ne voyait pas Vainqueur avec un assassin, mais n’avait pas d’autres raisons de réfuter cette hypothèse. Qui, enfin ? Elle ne voyait pas d’autre Loinvoyant à servir. Lui-même, peut-être ? Un assassin qui était son propre maître, ça n’était pas courant, mais la mort de Prospère pouvait coïncider avec la fin de la formation de Léon… qui se serait retrouvé alors sans rien d’autre à servir que les intérêts qu’il portait au royaume.
Ses yeux plissés fixés sur l’intrus, Brume considérait les hypothèses. Vainqueur, ou personne. La deuxième était plus rassurante, bien sûr : il n’aurait pas de rapport à faire sur leur rencontre, pas de roi guerrier à informer de la présence d’un autre assassin dans son château. Il lui fallait donc considérer la première, pour sa propre sécurité. Et formuler la seconde, afin de jauger déjà de sa réaction.
— Et comme tu le fais aussi, reprit-elle donc comme si elle ne s’était jamais interrompue. Sauf que tu le fais à ton propre compte. Pourquoi n’as-tu jamais cherché à ouvrir les passages secrets avant hier soir ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Sam 19 Mar - 18:12 | |
| Je me rendais à présent compte que j'avais fait plusieurs erreurs... Et que j'aurais du mal à les expliquer.
"Et bien... Le royaume. Mais il y a plusieurs manière de le servir, en fonction des points de vues. En ce qui concerne les passages, comme je te l'ai dit, je ne savais comment les ouvrir. A la mort du Roi, Esir a arrêté ma formation, jugeant que j'en savais assez. Mais il n'a jamais parlé des passages avec moi. Et l'on ne s'est quasiment plus revus. Et enfin ce triste an 2 où j'ai appris sa mort, j'ai été bien triste. J'avais 25 ans, mais ç’a été un choc. Aujourd'hui, en te voyant, j'imagine qu'il n'était pas aussi décédé que ce que je croyait, mais cela ne m'étonne pas de cette vieille rascasse. J'ai alors travaillé à mon compte pour le royaume, comme tu dit, et me suis attelé à retrouver les secrets du château. Quelle pied! Mais parlons de toi, si cela ne te dérange pas."
J’espérais que ces explications, réelles, lui conviendrait. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Dim 24 Avr - 12:13 | |
| Une nouvelle fois, Brume fronça les sourcils en entendant les explications de Léon. Elle avait énormément de mal à comprendre comment Esir avait pu arrêter sa formation sans lui avoir montré le réseau de passages secrets qui parcouraient le château, alors qu'elle-même avait commencé à les explorer dès la première année de son apprentissage. Pourtant, le discours de l'intrus avait des accents sincères, introspectifs. Et, comme il correspondait à ses propres déductions, elle décida de lui accorder le bénéfice du doute.
Lorsque Léon s'arrêta de parler, la jeune femme retrouva une expression impassible, laissant s'installer un court silence. Bien sûr que parler d'elle la dérangeait ! Mais, après ce qu'il venait de raconter, il s'attendait visiblement à ce qu'elle se mette également à table. - Je ne vois quoi ajouter sans trahir mes allégeances, en vérité, finit-elle par avouer. Esir m'a tout comme toi formée, puis il m'a introduite au secret des passages et nous avons tous deux servi le royaume tant qu'il a vécu. A présent, j'ai pris sa suite, seule.
Brume se tut, se retenant de secouer la tête. Elle ne savait pas vraiment à quoi rimait cette conversation, où ils livraient tous deux des semi-vérités et des lieux communs. Avait-elle encore quelque chose à apprendre de Léon, ou cette discussion était-elle close ? Elle n'avait toujours aucune certitude en ce qui concernait son allégeance, ou ses intentions. Mais comment les découvrir ? Finalement, la jeune femme décida de pousser un soupir exagéré, suivi de cette interrogation sincère qui lui donnerait peut-être des pistes pour la suite : - Maintenant qu'on en est là, deux assassins au service du même royaume et connaissant les mêmes passages secrets, que va-t-il se passer ?
Elle accompagna ces quelques mots d'un hochement de tête indécis, qui devait mettre son interlocuteur en confiance mais mit surtout à mal son "déguisement". Le jupon, noué à la hâte dans son cou quelques minutes plus tôt, se mit à glisser, glisser, révélant le bas de son visage qu'elle avait gardé dissimulé durant toute la conversation. Un coup d'oeil angoissé vers Léon lui apprit qu'il ne la fixait pas directement, mais Brume ne pouvait s'y fier. Un regard en coin pouvait être tout aussi informatif s'il avait déjà vu son visage auparavant... La mort dans l'âme, la jeune femme réajusta le morceau de tissu, puis reporta des yeux neutres sur l'intrus comme si elle ne s'était jamais interrompue.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Intrusion [Discret, 12/10] Mer 4 Mai - 16:44 | |
| Bien... J'avais donc affaire à Brume... J'en était déjà quasiment certains avant son incident du voile qui me le confirma. Et elle avait raison, cette discussion ne menait nulle part. Nous étions deux assassins expérimentés au techniques de diplomatie, mensonge et discrétion, et l'on ne pourrait pas arracher quoi que ce soit l'un à l'autre. Ça question étaient nettement plus compliqués.
"Et bien, je suppose que l'on va devoir se supporter... J'ai déjà pris mes quartiers dans des passages inutilisés de château... Et toi tu à déménagée cette nuit, le lit n'a pas été utilisé aujourd'hui... Mais je pense que tu peut revenir, je ne te ferais rien... Je pense que l'on peut encore se considérer comme des collègues, et tant que nous n'avons pas découvert de objectifs de l'autre et qu'il soient contraire, on peut faire comme si l'on s'ignorait? Je sais que ce ne sera pas possible, mais disons, ce laisser tranquille? J'habite par là-bas, ci tu veut venir m'assassiner, mais la porte est de bonne qualité. Comme tu n'avais pas l'air de passer souvent par là... Je me demande si tu connait ses passages d'ailleurs, ils n'avaient pas été empruntés depuis des lustres! Ces l'avantages de chercher par soi-même. Tu a des questions?"
Et bien, je n'avais plus rien à lui dire pour l'instant... |
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