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| Sans chien ni marguet [07-10] | |
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| Sujet: Sans chien ni marguet [07-10] Dim 22 Fév - 13:06 | |
| [An 10 du règne de Vainqueur Loinvoyant, suite de Entre chien et marguetSuccédant aux cris et à la présence bien trop écrasante des soldats de Béarns, le soudain silence, accompagné de l’obscurité de la geôle, était presque une bénédiction. Mais Saule n'était tout de même pas suffisamment irréaliste pour s'en réjouir vraiment.« J-je ne c... com...comprends pas, »fit-il une fois certain que tout écho de pas s’était évanoui au loin, et sa voix hésitante résonna étrangement dans la minuscule pièce où on l'avait enfermé en compagnie de Cendre, comme on met en cage un animal dangereux. Et c’était bien là le sentiment de leurs geôliers, à l’évidence. Panache, lui, avait été emmené ailleurs, et il ne pouvait qu’espérer que le félin serait correctement traité, mais l’aperçu qu'il avait eu plus tôt ne lui laissait guère d'illusions... et encore une fois, il se retrouvait totalement dépourvu de recours.Pour ne pas rester à uniquement ruminer ses incompréhensions et inquiétudes, il déplia lentement sa grande carcasse, et tâtonna jusqu'au mur le plus proche. Toujours en se fiant à son sens du toucher, dommage qu'il n'ait pas la capacité des marguets pour voir malgré l'absence de lumière, il commença à faire le tour de leur cellule.Les trois murs de pierre suintante ne présentaient pas la moindre particularité, rien, ils étaient d'une banalité affligeante, et d'une solidité propre à décourager tout projet d’évasion. La porte, elle, mêlait bois et métal en un assemblage grossier, mais tout aussi robuste, et les barres qui la maintenaient fermée étaient cadenassées depuis l’extérieur.« Ils ne p-p-peuvent p-pas nous c... c... conda...damner juste c-c-comme ça, hein ? » |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Dim 15 Mar - 17:59 | |
| Cendre s'assit dans un coin du cachot malodorant, serrant ses genoux contre sa poitrine. Sa détresse la coupait des autres, de Flair compris, et de Saule en particulier. Elle ne daigna pas répondre à sa remarque. N'était-ce pas de sa faute s'ils étaient ici ? Si ça n'était pas sa faute à elle, c'était forcément de sa faute à lui. A cause du marguet maltraité, elle avait pitié de lui ; c'était bien la seule chose qui l'empêchait de lui fermer son clapet bredouillant. Qu'il tâte donc les murs en silence !
Pourtant, à sa dernière question, elle ne put retenir son exaspération. - Tu sors d'où ? Les soldats de Glace n'ont pas de compte à rendre. Ils appliquaient la justice expéditive de leur maître. C'était vrai en Béarns et ça le devenait en Cerf, depuis que le Duc avait le pouvoir. La répression sauvage des Vifiers y trouvait un terrain favorable, légitimée par les exactions de Faucheur et bienvenue en ces temps troublés.
Elle ne voulait pas lui parler, mais n'avait pas franchement le choix. Le pire était à venir ; ils devaient s'y préparer. - T'as intérêt à tout nier, murmura-t-elle. Moi, je le fais. Je sers la Duchesse. Elle répondra de moi. Elle n'aimait pas ainsi se dévoiler. Mais s'ils voulaient s'en sortir, ils devaient s'accorder. |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Mar 24 Mar - 11:37 | |
| Saule frémit au ton accusateur de sa compagne de malheur. Il ne manifesta pourtant rien d'autre, continuant son exploration en aveugle de leur prison. Sans doute se méfiait-elle de lui, il n'était même pas des leurs, après tout. Peut-être même qu'elle le rendait responsable de leur situation, et pour tout dire, ce n'était pas impossible. Avait-il été imprudent à un moment ? Il ne voyait pas ce qui aurait pu le faire repérer, une troupe itinérante semblait pourtant former une couverture parfaite, mais il était loin de connaître les arcanes du rôle qu'il tenait en amateur. Il aurait pu tenter de se justifier auprès de la vifière, mais il se sentait trop découragé : pour quoi faire, de toute manière ? A l'en croire, ils n'avaient guère de chances de s'en sortir en un seul morceau. Et Panache, où avait-il été emmené, et qu'allait-on faire de lui ? Que penserait Cascade quand elle ne le verrait pas revenir ? Que déciderait-elle, combien de temps le chercherait-elle ? Et sa précieuse petite Mélisse, trouverait-elle un autre père s'il devait être exécuté sommairement ? La voix de Cendre le tira de ses sombres et stériles pensées, alors qu'elle exposait sa stratégie pour la suite. Il cessa de chercher il ne savait quoi dans les murs, et retourna le regard vers elle. " J-je n'ai r… r… rien à d-dire, d-de t-t-toute fa…façon. "
Un soupir s'échappa, alors qu'il songeait que s'ils voulaient s'en tirer, ils s'y prenaient bien mal. Lui non plus n'avait aucune envie de discourir avec l'autre, mais il s'y força, tout comme il s'astreignit à reprendre un ton moins défensif. Ils ne pouvaient se permettre de s'entre-déchirer. " J-je ne s… s-suis p-pas ton en… ennemi. Et j-je ne co… connais p-p-personne ici. J-je n'étais q-q-que de p… pass… ssage. " Détournant le regard, il s'obligea à considérer le plus froidement possible leurs options. La protection de la Duchesse suffirait-elle à dédouaner la brune ? Et lui pourrait-il en profiter ? Il n'osait le parier. " C…C'est f-fou où un s-s-simple r… rendez-vous av… avec une f-f-fille p-peut a… amener. En t-t-tout cas, j-je peux p… prou… prouver q-qu'il n'y a p-pas de ma… magie d-dans mon l-l-lien avec Pa… Panache. " Il l'assurait par là qu'il se tiendrait à la comédie jouée devant les soldats. Même si elle n'avait pas semblé faire mouche, ils n'avaient pas mieux à disposition. Et aussi que, s'il existait un test pour assurer son absence de Vif, il pourrait le passer avec succès, même s'il se doutait que l'autre devait déjà être au courant. |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Dim 12 Avr - 18:33 | |
| Cendre laissa échapper un rire dépité. Rien à dire. On trouvait toujours quelque chose à dire sous la torture. Et si on avait vraiment rien, eh bien, on inventait pour que ça s'arrête. Mais le jeune homme était sans doute trop jeune, trop naïf ou trop sot, comme sa diction le révélait, pour en avoir conscience.
Abandonnant son mur, le drôle revint vers elle. A l'écouter "parler", son amertume décrut. Cendre tourna les yeux vers lui, le sondant du regard dans l'obscurité. Il disait ne pas être son ennemi. Pouvait-elle le croire ? Elle lui avait déjà fait confiance, et cela l'avait amenée jusqu'ici. En tout cas, il n'était pas si bête. Il proposait de s'en tenir à leur jeu de rôle adultère. C'est une piètre défense, mais c'était tout ce qu'ils avaient sous la main, et mieux valait conserver à leur première version des faits...
Ses derniers mots la laissèrent perplexe. Ainsi il n'était pas lié à l'animal ? Pas de magie. Voulait-il dire... qu'il n'avait pas de lien du tout ?! Éberluée, elle tendit son Vif vers lui, et ne perçut rien en retour, si ce n'est la vive inquiétude de Flair. - Tu n'es pas... tu n'es pas...? balbutia-t-elle, mais elle s'interrompit, craignant de prononcer des paroles coupables.
C'était établi : si le gamin n'était pas un traître, il était complètement stupide. Pourquoi risquer sa vie pour une magie qu'il ne possédait même pas ? Avait-il une famille, des amis concernés ? Peut-être le propriétaire du marguet ? Il devait bien souffrir du traitement infligé à son compagnon, à l'heure qu'il est. - Explique-toi, murmura-t-elle, avide d'en savoir plus. |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Jeu 23 Avr - 19:08 | |
| Le danseur aurait été plus à l'aise à évoluer sur des charbons ardents, qu'à tenter d'établir une communication avec la Cendre froide. Il n'était pourtant pas en état de s'offenser du rire de l'autre, pas plus que son caractère ne l'y poussait. Fut-ce de l'étonnement, pourtant, qui s'afficha face à lui alors qu'il précisait sa situation ? Il haussa les épaules, et baissa encore la voix, de manière à ce que personne ne puisse l'entendre de l'autre côté de la porte. "P-pas des… des v-vôtres ? Non. P-pas di… dir… rectement. J-j-je pensais q… que tu le s-s-savais. Le s-s-sen… sentais. "
Ou alors, était-elle dans le même cas que lui ? Il en connaissait plus sur le Vif que la moyenne de ceux qui ne possédaient pas cette magie, mais restait un observateur extérieur. Les Vifiers pouvaient se reconnaître entre eux, il en était certain, mais était-ce automatique ? Un soupir répondit tout d'abord à la demande de la brune. Les explications, ça n'était jamais son fort, et en cet instant, il avait encore moins envie d'en passer par là. On lui en demanderait bien assez tôt. Pourtant, leur situation les obligeait à coopérer, alors… "Qu'e… qu'est-ce q-q-que tu veux s-s-savoir ? " Pour le moment, la nature des questions de Cendre n'était pas bien claire pour lui, et il préférait bien éviter d'argumenter sur le mauvais sujet. |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Ven 8 Mai - 22:35 | |
| Cendre se sentit stupide. Elle détourna les yeux, puis réalisa que ça ne servait à rien dans cette cellule obscure. Ils n'étaient que tous les deux, à deux doigts de la mort. Elle se moquait bien de ce qu'il pensait d'elle ! Même s'il avait raison... depuis le début, elle était piètre Vifière. Par El, elle n'avait même pas senti à temps les gardes s'approcher ! C'était peut-être sa faute à elle, aussi, s'ils en étaient là. A croire que sa magie s'était émoussée, loin de Flair, dans le souci constant de la dissimulation...
- Ceux qui savent... Ils savent parler sans qu'on les entende... murmura-t-elle, avec une pensée pour Brasier. Le vieux sage avait tenté de lui apprendre à se servir de son Vif sans hurler. Cela avait été une demi-réussite, mais elle avait pris conscience des subtilités qui lui échappaient. Si elle avait été meilleure élève, peut-être ne serait-elle pas là aujourd'hui.
Et si, et si...? Quel intérêt de se torturer ainsi ? Quel intérêt de questionner le jeune homme sur ses motivations ? Elle ne pouvait se payer le luxe de la curiosité. Ils n'avaient pas le temps d'attendre que les mots, sur la bouche du bègue se forment difficilement. - Laisse tomber, souffla-t-elle, résignée.
Puis elle s'agenouilla devant lui, planta les yeux dans les siens et récita : - Je m'appelle Cendre Chantebois. Je suis la servante de Mésange Loinvoyant, la femme du Duc de Béarns, qui réside au château depuis cet automne. Nous nous sommes rencontrés il y a un an, à un spectacle du Bourg. La troupe m'a fait monter sur scène pour jouer la princesse. Je suis revenue à Castelcerf l'été suivant, et nous nous sommes revus. Une fois par semaine... non, une fois par mois, nous nous retrouvons dans les bois pour baiser. C'est pas très confortable, mais tu as peur que ta femme nous surprenne.
Cendre ne ressentait aucune gêne à énoncer ce tissu de mensonges, qui pouvait être leur filet de sécurité. Peut-être même y avait-il une once de vérité ? |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Sam 23 Mai - 19:42 | |
| Saule étrécit les yeux alors que la jeune femme lui avouait à demi mot qu'elle n'était pas une Vifière en pleine possession du contrôle sur son don. Il avait une vague idée de l'apprentissage nécessaire avant de parvenir à être « bon », il l'avait bien compris par ces réunions familiales auxquelles il n'était pas convié, et pendant lesquelles les aînés transmettaient leur savoir à la génération suivante de Vifiers. Soulagé de l'abandon de la demande d'explication, il ne détourna cependant pas le regard à la suite, et se contenta d'opiner du chef alors que lui revenait la mémoire de cette représentation.
« C'é… c'était à Cas…Cas-s-tel…londe, » précisa-t-il cependant. Oui, il paraissait qu'un bon mensonge comprenait toujours une part de vérité, alors, ça n'était peut-être pas si mal. Le danseur n'était certes pas aussi à l'aise que la servante infiltrée avec ce ramassis de semi (voire même pas) vérités, ou avec ce qu'il allait devoir prétendre, mais quoi, Cascade n'en saurait sans doute jamais rien, et elle le croirait s'il lui expliquait ses raisons. « Ou… oui. C'est… »
Des bruits de pas provenant du couloir interrompirent ce qu'il s'efforçait de formuler en le faisant sursauter, et tendre l'oreille. A l'évidence, les pas s'approchaient, et une clé cliqueta bientôt dans la serrure. Une paire de gros bras aux couleurs du Duc de Bearns s'empara du danseur, qui vit trop bien l'inutilité de résister, et ne tenta même pas de leur échapper. Vus leurs gabarits respectifs, c'en aurait été ridicule. Derrière, un second duo venait pour Cendre, et la conduirait dans une autre direction.
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Un peu plus tôt, Saule n'aurait pas cru possible de se sentir heureux qu'on le jette de nouveau dans cette cellule humide et glaciale. Les murs suintants de liquide délétère et la paille moisie étaient toujours mieux venus que l'interrogatoire et les « attentions » des hommes de main de Glace, bien décidés visiblement à lui faire dire ce qu'ils souhaitaient, et fort énervés par son défaut de langage qui ralentissait toute tentative de communication. Un regard à l'intérieur lui apprit qu'on y avait déjà ramené sa complice. L'énergie que ses geôliers mirent pour le renvoyer d'où il venait le fit atterrir à quatre pattes, mais sa souplesse lui évita au moins d'être mis plus à mal, et il resta immobile le temps d'entendre de nouveau le cliquetis de la clé. Pas et voix s'éloignèrent, et le silence prit de nouveau possession des lieux. Le fils de Vifiers se redressa lentement pour se ménager au mieux, et s'assit comme il pouvait dans un coin.
« S'ils reviennent, je ne sais pas si je réussirai à tenir encore… » avoua-t-il dans un souffle, et sans aucune trace de bégaiement. Pour cette fois, Saule avait trouvé le courage de se cramponner à la version des faits sur laquelle ils s'étaient tous deux accordés, mais il s'en était fallu d'un cheveu pour qu'il n'en vienne au genre d'aveu qu'on espérait de lui. Il savait bien que céder le condamneraient avec certitude, mais il y avait un moment où on se trouvait prêt à tout pour faire cesser la souffrance. Il risqua un regard moins furtif vers Cendre, mais s'abstint de lui demander de ses nouvelles. Lui-même n'avait aucune envie de parler de ce qui venait de se passer, alors, il n'irait certainement pas imposer l'équivalent à l'autre. Un nouvel instant de silence passa donc, seulement interrompu par les plocs de gouttes d'eau s'écoulant avec une régularité absolue.
« Ils ont dit qu'ils allaient vérifier, pour Panache et moi… je n'aurais pas dû l'emmener, mais comment j'aurais pu savoir ? » Le ton avec lequel les hommes avaient évoqué son ami à quatre pattes l'inquiétait. Il ne savait pas quel traitement ceux-ci comptaient réserver au marguet, mais cela n'aurait sans doute rien à envier à celui qu'ils lui avaient servi. L'idée le rendait malade, mais en même temps, que pouvait-il faire, dans la situation d'impuissance totale où il se trouvait ? |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Dim 24 Mai - 23:30 | |
| - C'é… c'était à Cas…Cas-s-tel…londe, bégaya le jeune homme. Ainsi ça n'était pas qu'une impression diffuse : ils s'étaient déjà rencontrés ! A Castellonde... cela lui semblait si loin ! La Vifière réalisa que cela faisait presque un an qu'elle n'avait pas vu Flair ; pas étonnant qu'elle tienne si aisément son esprit à distance ! Quels sacrifices n'avait-elle pas dû faire... Aujourd'hui, elle risquait de le payer cher.
Des pas résonnèrent dans le couloirs et les poils de ses bras se hérissèrent. Elle perçut du dégoût, de l'excitement, de la colère. Quand les gardes entrèrent, Saule ne lui avait rien révélé. Elle n'avait d'autre arme que son rôle auprès de la Duchesse, qui pourtant la protégeait mieux que le jeune homme. Quand ils l'emmenèrent, elle craignit autant pour lui que pour elle. Il avait l'air si chétif face à ces brutes !
Ses craintes se confirmèrent plus tard, lorsqu'on le jeta à nouveau dans la cellule. On l'avait battu. Elle, n'avait rien subi sinon quelques gifles et beaucoup d'insultes. Elle s'était abritée derrière le nom de la Duchesse, l'incertitude et la crainte qu'il suscitait. Elle jouissait du bénéfice du doute... jusqu'à ce que Glace soit mis au courant. Elle ignorait comment il réagirait. Ils n'avaient plus couché ensemble depuis la grossesse de Mésange. Et étant donné sa version des faits, elle doutait que cela puisse lui être d'un quelconque secours...
Saule, lui, songeait à Panache. Il était brisé, mais il songeait à Panache. - Vérifier ? Comment pourraient-il vérifier ? lâcha-t-elle, puis elle se maudit pour sa dureté. Dans le noir, elle s'approcha de Saule et s'assit contre lui. Elle attrapa sa main et la serra. - Oublie Panache, murmura-t-elle. Pense à toi. Pense à nous. Il faut tenir...
Une larme roula sur sa joue. Elle ferma les yeux et tenta d'imaginer qu'elle était contre l'homme qu'elle aimait. Mais elle ne put lui donner de visage. Les traits de Nord s'étaient effacés, et le dernier corps qu'elle avait serré allait sans doute la condamner. Il n'y avait que le gamin... |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Mer 27 Mai - 16:29 | |
| Cela faisait presque un mois que Dévouée était née et Glace ruminait encore sa frustration de n'avoir pu serrer dans ses bras un fils au lieu d'une fille. Dans ses appartements, il ne cessait de tourner en rond, les bras dans le dos, les poings fermés sur ses déceptions, et de fulminer. Seule Bienséance avait entendu sa confession. En effet, même si c'était la mère de Vainqueur, le duc de Béarns lui avait rapidement fait part de son mécontentement. Evidemment, il ne lui avait pas révélé que s'il désirait absolument un fils c'était pour s'offrir une meilleure assise sur le trône de son cousin, non, il était loin d'être aussi bête: il avait fait passer sa rage pour une vexation intime, bien masculine. "Question d'honneur", avait-il dit.
Maintenant qu'il était là, à observer depuis sa fenêtre les arbres perchés sur les côtes de Castlecerf, ses pensées voltigeaient comme leurs branches agitées par un vent qui semblait vouloir rappeler à tous que l'hiver n'avait pas encore tout à fait quitté le royaume. Ses pensées étaient tournées vers Mésange. Sa femme ne semblait pas saisir l'importance qu'il donnait à l'idée d'avoir un troisième enfant au plus vite. Depuis la naissance de Dévouée, il la harcelait pour coucher avec elle et se bâtir cet avenir qu'il avait tant rêvé. A ce rythme, il allait prendre la première lingère qui passait, pour lui faire un bâtard et l'annoncer comme sien! Si Mésange n'était pas capable d'enfanter un mâle, il trouverait une solution, aussi crapuleuse soit-elle! Au fond, il était véritablement vexé. Quel homme ne le serait pas dans sa situation? Décidément, il ne manquait plus qu'on lui annonce le retour prématuré de Vainqueur et la coupe serait pleine...
Des coups à la porte le firent presque sursauter. Arraché à ses réflexions, il se tourna vivement vers l'entrée de son bureau. Qui venait donc le déranger à cette heure? Lorsqu'il fit entrer le messager, son froncement de sourcils dut en dire long sur sa mauvaise humeur car le pauvre homme déglutit à mainte reprises avant d'expliquer d'une petite voix à son intendant qu'ils avaient attrapé deux "espions vifiers". Glace l'écouta avec attention. Mais plus le messager avançait dans son récit et plus son visage se muait en une expression terrible empreinte de colère et de dégoût. Quand les noms des supposés vifiers lui furent donnés, il écarquilla les yeux, comme horrifié, et saisit sa cape pour s'engouffrer aussitôt dans les escaliers en colimaçons qui menaient vers les étages inférieurs. Empruntant galeries et passages divers, le duc fut bientôt du côté des cachots. Entouré de quatre gardes, il pénétra dans les couloirs suintants et se laissa guider par les geôliers jusqu'à la cellule où les prisonniers se trouvaient. La plaque de bois qui occultait le haut de la porte lui fut tirée pour qu'il puisse jeter un coup d'oeil à l'intérieur. Son regard glacé tomba aussitôt sur Cendre et son compagnon dont elle tenait la main. Il la reconnue en une fraction de seconde et son nez se joignit à sa bouche dans une terrible grimace de mépris.
- Ouvrez cette porte...grogna-t-il aux gardes.
Ces derniers s'exécutèrent malgré leurs réticences et laissèrent le duc passer devant eux avant d'entrer à sa suite pour se repositionner à ses côtés. Serrant les poings le long de son corps, Glace dévisagea Cendre comme s'il eût affaire à une catin dont on venait de signaler la variole.
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire? Expliquez-vous! Tous les deux! Cria-t-il en les pointant tour à tour du doigt d'un air impérieux.
Le duc mourrait d'envie de les faire mettre à mort sur le champ, d'autant que le jeune homme ne lui inspirait qu'une image de mendiant maladif, mais il se souvenait encore de la chaleur du lit qu'il avait partagé avec la jeune servante et, aussi cruel était-il, il lui restait un soupçon de raison qui lui ordonnait d'écouter avant de juger.
Dernière édition par Glace Loinvoyant le Mer 3 Juin - 20:53, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Sam 30 Mai - 21:33 | |
| La jeune femme semblait avoir été un peu plus épargnée, à moins que les séquelles de son interrogatoire ne soient que peu visibles ? Saule haussa une épaule avec lenteur alors qu'elle lui répondait vertement. Il n'avait aucun désir d'argumenter. Qu'on le laisse juste tranquille… Le geste de la Vifière, pourtant, lui réchauffa un peu le cœur. Même si, tout comme elle, il rêvait d'une autre présence. Son absence s'était suffisamment prolongée pour devenir plus que suspecte. Comment Cascade avait-elle réagi ? Et quelle opinion adopterait-elle, lorsque les raisons de son emprisonnement lui parviendraient ?
« Oui, » approuva-t-il seulement, et sa voix résonna avec une clarté brève qui lui sembla étrange, lui qui n'avait pas le souvenir de s'être jamais exprimé aussi nettement. Il pressa la main en retour, cherchant tout à la fois à puiser et à rendre du courage. « Pour Mélisse. Ma fille. Elle est si petite… » Cascade se débrouillerait, s'il devait lui arriver malheur, il la savait suffisamment pleine de ressources pour cela. Mais sa minuscule et si chérie fillette, devrait-elle grandir avec l'ombre d'un père exécuté comme espion Vifier, ou quelque joyeuseté du genre ? Ce n'était certainement pas du meilleur augure pour démarrer dans la vie. Et puis, ne pas la voir grandir, parler, marcher, rire ? Non, comme n'importe quel père, le danseur souhaitait le meilleur pour sa progéniture, et espérait bien partager avec elle les moments importants qui, peu à peu, feraient d'elle une adulte.
Perdu dans ses pensées comme Cendre devait l'être dans les siennes, il sursauta à ce qui, après le silence mortuaire de la cellule, ressemblait à un vacarme infernal. On venait, encore. Plein d'appréhension, il frémit, mais serra les dents, rassemblant sa détermination. « Je vais essayer, » promit-il dans un souffle, avant que les pas ne commencent à ralentir à l'approche de leur porte. Un claquement accompagna l'ouverture du guichet, qui laissa place à un regard ne démentant pas le prénom choisi pour celui qui le lançait, même si Saule ignorait à qui il avait affaire. Lorsque l'homme pénétra dans la cellule, il se raidit un peu plus, à peu près imperceptiblement pour tous, sauf pour la jeune femme si proche, et baissa les yeux devant la fureur de l'intrus. Lent à se ressaisir, il laissa Cendre affronter la première les accusations. |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Lun 1 Juin - 18:34 | |
| Ainsi le gamin était père. Mortifiée, Cendre ferma les yeux. Les larmes roulaient sur ses joues, mais elle s’en moquait bien. Il n’était plus question de dignité, depuis longtemps déjà. Quand ils vinrent, elle ne sursauta pas. Cette fois, et quand bien même elle tenait Flair à distance, elle les avait sentis venir. Elle l’avait senti venir. Lui, le Duc. Elle reconnaissait son odeur. Elle ouvrit les yeux et le regarda avec étonnement. Il criait. Lui qui ne s’emportait jamais, criait. Certes il était particulièrement irritable depuis la naissance de Dévouée. Il se sentait sans doute souillé par les accusations portées contre elle, la servante de sa femme. Cela ne pouvait être que ça, car il ne l’avait pas regardée depuis des mois… Cendre déglutit, et répondit d’une petite voix : - C’est un malentendu, on… on se retrouvait juste dans les bois. Elle serra la main de Saule contre sa poitrine. Ils étaient blottis l’un contre l’autre. - Comme vous et moi, on ne… Elle s’interrompit. La voyait-on rougir dans le noir ? Elle n’avait même pas à jouer la comédie. - Si monsieur le Duc le veut bien, j’aimerais lui expliquer en privé. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Mer 3 Juin - 21:42 | |
| Depuis la mort d'Odin Vifargent, les vifiers étaient partout. En Cerf, ils s'étaient répandus comme la peste, souillant les terres des Loinvoyant de leur immonde bestialité. Il avait fallu instaurer des lois, une loi, la terrible loi qui les avait obligés à se cacher comme des rats dans les recoins les plus obscurs des Quatre-Duchés. Telle était leur place: des tanières malodorantes, des terriers de lapins galeux! Éteindre leur magie impie avait été un devoir. Ils devaient expier leur péché et retrouver une vie plus pure, plus saine pour tout le monde! La paix aurait été possible s'ils s'étaient faits oublier autant qu'ils se seraient oubliés les uns les autres. Mais, non contents de venir se plaindre directement au château pour réclamer une justice qu'eux seuls légitimaient, ils avaient même osé libérer des bêtes durant un tournois, provoquant la panique, pour revendiquer leurs droits. Les vifiers puaient ainsi la malice et leur dangerosité n'était plus à démontrer. Une guerre intestine avait été déclarée et le Vif interdit, diabolisé, assassiné. Glace était de ceux qui considéraient cette magie comme un des pires vices que pouvaient posséder les hommes. Comment un être civilisé était-il capable d'accepter de se rabaisser à l'état de bête? Il fallait être dérangé. A ses yeux, les vifiers étaient des moitiés d'hommes, des êtres quasiment hybrides, qui préféraient souvent le bien-être des animaux à celui de leurs pairs. C'étaient des fous qui rampaient à ras de terre et qui ne méritaient pas de vivre. Ainsi, trouver Cendre dans cette cellule, accusée de faire partie de ces dégénérés, alors qu'elle avait partagé sa couche quelques mois avant, l'avait-il fait sortir de ses gonds. Face à elle et à son compagnon à l'air maladif, sa voix avait tonné comme l'orage qui éclate... **************** La jeune servante lui répondit d'une petite voix que c'était un malentendu. Ah! Il l'espérait bien! Il ne manquerait plus que ça! Que son amante soit une de ces créatures infectes et qu'il ait ainsi couché avec une vifière, exposant son corps à ses caprices dans le plus parfait oubli de lui-même, aurait été, pour lui, une honte telle qu'il l'aurait démembrée de ses propres mains avant de remercier El et Eda de ne pas avoir laissé cette perverse utiliser sa faiblesse pour le poignarder un soir... - Tsss...L'entendre hésiter et manquer de révéler qu'ils avaient été amants fit tiquer Glace comme jamais. Un mot de plus et il aurait ordonné aux gardes de la battre sur place. A quoi jouait-elle donc? - J'accepte de vous écouter.D'un geste, il écarta les gardes et sortit. - Qu'on m'amène la femme.Deux gardes quittèrent la cellule à la suite du duc tandis que les deux autres empoignaient sans douceur Cendre afin de la conduire elle aussi à l'extérieur. Un des gardes jeta un regard mauvais au jeune homme resté à terre avant de fermer soigneusement la porte derrière eux. La jeune vifière fut amenée dans une pièce qui semblait servir de lieu de repos pour les soldats qui devaient se relayer pour surveiller les prisonniers. Une grande table de bois entourée de maints tabourets se tenait-là, massive, en plein centre. Une main sur une chaise plus élaborée, comme s'il allait s'y asseoir, Glace attendait déjà la servante. - Laissez-nous. Fit-il aux gardes en esquissant un léger coup de tête pour leur indiquer la sortie. Enfin seul avec Cendre, Glace s'approcha d'elle et se dressa de toute sa hauteur à quelques centimètres seulement. Son regard tomba sur elle comme un couperet. - Alors comme ça, on me remplace d'un claquement de doigt et on fricote avec les bêtes? Le mépris qu'afficha alors le duc était complet. C'était une manière très rapide de pousser la jeune femme dans ses retranchements les plus intimes afin de la forcer à lui donner des explications. - Qu'est-ce que vous faisiez dans la forêt? |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Mar 9 Juin - 20:28 | |
| Avec l'impression de ne pas être tout à fait dans la réalité, à demi déconnecté comme il l'était depuis la bastonnade, Saule assista à la suite sans réagir, laissant les initiatives à celle qui avait manifestement plus de cartes que lui. Il se contenta de hocher la tête, précautionneusement là aussi, lorsque la Vifière évoqua un malentendu. La suite le fit un peu plus réagir. Monsieur le Duc ? Il avait beau se retrouver avec l'esprit ralenti, il n'y avait guère qu'une personne qui puisse porter ce titre et se trouver en ces lieux. Et c'était sa garde qui les avait arrêtés, et c'était à son épouse que Cendre avait dit être liée…Le danseur se redressa comme il le pouvait tout en restant adossé au mur, sachant bien qu'il devait présenter piètre figure. Il n'eut pas besoin de se forcer pour lancer un regard inquiet à sa compagne de malheurs, alors que les hommes l'emmenaient à Glace Loinvoyant. La réputation du duc le présentait comme fidèle à son prénom, et exempt de toute clémence à l'égard des Vifiers. Saule avait d'ailleurs fait l'expérience des méthodes musclées de ses larbins. Mais sa chance reposait maintenant sur les frêles épaules de la brune, et il n'ajouta rien, la suivant seulement de son regard, avant de se laisser retomber à terre lorsque la porte claqua sur lui, le laissant seul.Il ne réalisa même pas que le guichet s'ouvrait de nouveau un moment plus tard, et que depuis l'autre côté, un soldat aux couleurs de Bearns épiait ses réactions, suivant des ordres qui avaient été donnés plus tôt. Et de réaction, il n'y en eut pas, Saule étant tombé dans un demi-sommeil épuisé qui, au moins, lui faisait momentanément oublier les coups reçus plus tôt. Dénué de la magie des bêtes, il ne pouvait deviner que son ami Panache avait pris sa place à la table des réjouissances, là-bas dans les tréfonds du château. Le garde guettant le signe qui le condamnerait comme Lié au marguet par cette basse capacité de l'esprit en serait pour ses frais.- Spoiler:
Je vous laisse continuer en duo le temps de vous expliquer
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Dim 14 Juin - 19:23 | |
| Deux gardes l'empoignèrent et l’escortèrent au dehors. Cendre jeta un dernier regard à Saule avant que la porte ne se referme. Malgré sa coopération, les gardes la traînèrent jusqu'à la salle où l'attendait Glace, puis s'éclipsèrent sur l'ordre de leur maître.
L'attitude de Glace avait beau être menaçante, voire déconcertante, Cendre respirait mieux. Elle n'était plus dans une cellule. La pièce sentait moins la pisse et la mort. Être ici, avec une chance de s'expliquer, était déjà en soi une victoire.
La Vifière gardait les yeux au sol, terrifiée malgré tout, et troublée par la chaleur qui émanait du corps du Duc soit-disant glacial, à quelques centimètres d'elle. Pourtant, à ses dernières paroles, elle le regarda bien en face.
- La même chose que vous et Mésange tous les quarts d'heures. Sa familiarité était impardonnable. Mais ce mélange de défi et de soumission avait plutôt bien fonctionné jusqu'ici. Comme si le Duc était tellement habitué à ce qu'on s’aplatisse devant lui, qu'il appréciait de temps à autre qu'on lui tienne tête.
C'était un pari risqué, et elle s'attendait d'une seconde à autre à être souffletée. Pouvait-elle encore compter sur sa beauté pour l'aider ? Les gifles des gardes avaient rougi ses joues, et ses yeux jaunes lui rappelleraient sans doute ceux d'un animal.
- Je ne pensais pas que cela vous causerait du désagrément, reprit-elle, humble à nouveau. Ça n'est qu'une stupide aventure. Un mot de vous et... Sa voix s'étrangla dans sa gorge. Elle jouait étonnamment bien la femme jalouse, la femme éprise. Y avait-il du vrai dans tout cela ?
Elle avait risqué sa vie pour l'approcher, lui et ses secrets, alors qu'il ne s'agissait pour lui que d'une coucherie qu'il avait oubliée le mois d'après en l'expédiant à Castelcerf. Elle avait été objet de désir ; elle n'était plus qu'objet, servante anonyme, condamnée à le voir tous les jours gratter à la porte de sa femme pour la combler d'assiduités qui faisaient jaser tout le château. |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Mer 24 Juin - 19:00 | |
| - Spoiler:
Cela me perturbe Saule! XD Vivement qu'on puisse te réintégrer dans le rp! J'ai l'impression de t'évincer.
Cendre fit preuve d'une insolence jamais vue. Face à son regard et à ses paroles acérées, Glace sentit monter en lui une vague de rage mêlée de dégoût. Ainsi cet...homme, ce maigrichon pâle comme la mort, était devenu son nouvel amant depuis qu'il l'avait délaissée...C'était de bonne guerre, et il l'aurait volontiers reconnu avant de la prendre par la taille pour l'embrasser et lui rappeler à quel point il pouvait faire preuve d'autant de douceur que de vigueur, mais il y avait cette histoire de vifier qui venait lui tripoter les entrailles et alimenter sa colère. La dévisageant de haut, il hésita un instant à la frapper pour lui apprendre à le respecter davantage. Quoi qu'ils aient pu vivre ensemble, son ton était impardonnable. Il leva la main, les yeux noir de rage, mais au lieu de l'abattre sur les joues que la jeune femme avait déjà senti claquer sous la paume des gardes, il lui saisit le menton entre deux doigts et la considéra avec un peu moins de cruauté.
- La même chose? Tsss...Je doute que cet avorton vous satisfasse autant que moi...ma chère...
C'était prétentieux et sans doute un peu stupide, mais le duc avait un honneur à défendre. Cendre sous-entendait vivement que tout le monde savait qu'il harcelait Mésange pour tenter d'avoir un autre héritier. Insatisfait qu'il était de sa deuxième fille, il ne comptait pas attendre encore des années pour avoir une descendance digne du nom des Loinvoyant. Que cela se sache était une chose, qu'on le lui balance ainsi au visage en était une autre... Mais n'était-ce pas chez Cendre une forme de jalousie? Dans son regard brillait une étincelle de défi: n'était-ce pas la braise d'un amour qu'elle regrettait amèrement? D'ailleurs, une fois qu'il l'eût lâchée, le duc écouta sa voix brisée lui murmurer qu'elle mettrait un terme à son aventure avec son nouvel amant s'il le lui ordonnait instamment. Glace sourit et son regard se fit légèrement plus doux.
- Pour ça...je ne peux pas vraiment t'en vouloir...Je n'ai guère eu de temps à t'accorder et je suis bien placé pour savoir combien tu es...ardente. Son oeil brilla d'une lueur concupiscente. Mais...Le duc fit un pas de plus et saisit le poignet de Cendre pour la secouer un peu. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de VIF!? Son regard était redevenu aussi glacial que son nom. C'est lui qui le possède? C'est ça? Et il a voulu te l'enseigner? Explique-toi!
Glace sentait son coeur battre la chamade. Et si c'était réellement une vifière? N'était-il pas en train de jouer avec le feu? Non...c'était impossible. Les gardes s'étaient trompés. C'était ce jeune homme, son espèce d'amant, qui l'avait mise dans le pétrin. Comment allait-il la sauver si elle traînait avec des bêtes? Qu'allaient dire les hommes s'il la libérait? Pourrait-elle redevenir la servante de Mésange après de telles accusations? Décidément, cette histoire lui déplaisait au plus haut point.
Lâchant la jeune femme d'un geste brusque, il s'assied sur la table et se passa une main sur le visage.
- Mais qu'est-ce que je vais faire de toi...?
Dernière édition par Glace Loinvoyant le Mar 4 Aoû - 15:49, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Sam 11 Juil - 22:20 | |
| Glace leva la main, mais Cendre avait essuyé suffisamment de coups dans sa vie pour savoir que cette main ne la frapperait pas. Elle ne cilla pas. Le Duc lui saisit le menton, paradant comme un coq de combat. Un petit sourire lui échappa. Son plan semblait fonctionner, si la seule chose que Glace pensait avoir à défendre était sa virilité… Mais son espoir s’éteignit bien vite. Il lui serra le poignet. Il n’avait que le Vif à la bouche. Il accusait Saule. Silencieuse, Cendre sentit balancer sa conscience. Allait-elle le dénoncer pour sauver sa peau ? Elle l’envisagea sérieusement. Le Duc semblait prêt à croire que tout était la faute du jeune homme. Et c’était bien par sa faute qu’elle était dans cette merde, non ? Cendre ouvrit la bouche, prête à cracher des paroles empoisonnées. Puis elle se souvint de Saule : de ses traits juvéniles, de son bégaiement pitoyable ; de son inquiétude pour Panache ; de ses dernières paroles pour sa petite fille. Mélisse… ? - Non ! s’écria-t-elle, avec l’énergie du désespoir. Il n’a rien fait. Et moi non plus. Nous n’avons rien à voir avec les Vifards. Les gens dénoncent n’importe qui maintenant que vous donnez de l’argent ! C’était vrai. L’encouragement ducal à la délation ne donnait souvent que des fruits pourris. Le Duc la lâcha et s’assit sur la table. Il avait l’air presque désemparé. Désemparé de ne pas savoir comment tous les exterminer, se corrigea-t-elle. Elle se laissa tomber à ses pieds, sa résolution renforcée. Elle allait s’en tirer. - Pitié messire, ne me renvoyez pas ! Mésange a besoin de mon aide… avec Acuité, et la petite… C’était vrai, à nouveau, en tout cas pour la Duchesse. Qu’il croie donc qu’elle ne redoutait rien d’autre que de perdre son poste, et se persuade que c’était le pire qu’il puisse lui infliger ! - Je ferai ce que vous voudrez… murmura-t-elle entre ses larmes. L’homme de glace avait-il donc un cœur ? |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Jeu 20 Aoû - 15:21 | |
| Glace hésitait. Fallait-il laisser Cendre croupir dans cette geôle avant de l'exécuter avec son freluquet d'ami ou simplement la renvoyer? Pouvait-il la sauver sans ternir sa réputation et celle de toute sa maisonnée? Et si elle possédait réellement le vif? Décidément, cette petite écervelée le mettait dans une posture des plus désagréables. Le duc qu'il était aimait juger et condamner, il adorait faire la loi et user de son pouvoir sur les plus faibles pour se faire respecter et craindre, mais Cendre avait déjà partagé sa couche et il avait apprécié ces moments d'intimité avec elle. Pouvait-il tout effacer d'un claquement de doigt? Sans doute, si sa famille risquait le déshonneur ou si elle représentait une menace pour sa propre vie. Était-ce le cas aujourd'hui?
Glace poussa un lourd soupir. Qui devait-il croire? Les gardes ou la jeune femme qui venait de se jeter à ses pieds? Habituellement, il n'y réfléchissait même pas: les gardes n'étaient que des chiens qui exécutaient les ordres sans se poser de question, ils lui étaient fidèles (pour ce qu'il en savait) et ne pouvaient guère tirer de plaisir ou de privilèges en attrapant les vifars en son nom. Ils le faisaient parce qu'on leur avait demandé de le faire. Iraient-ils mentir? Dans quel intérêt? Cendre mettait en avant le fait que les gens dénonçaient n'importe qui depuis que de l'argent leur était promis pour la capture des possesseurs du vif. Après tout, c'était logique. La jeune femme aurait été dénoncée par pure envie? Toute cette histoire été d'un floue insupportable!
Laissant son regard azuré tomber sur la jeune femme, il l'observa un moment sans rien dire, le visage crispé de colère et de doute. Puis, son verdict tomba:
- Je vais ordonner qu'on te libère...Mais je te préviens: je t'aurais désormais à l'oeil. Au moindre faux pas, je ne te louperai pas. Si tu continues à servir Mésange avec zèle et que tu cesses immédiatement tes petites fréquentations ridicules, je peux passer l'éponge.
Descendant de la table, le duc posa une main sur l'épaule de Cendre et lui jeta un regard dur.
- Par contre, je garde ton ami...J'ai quelques questions à lui poser. Je verrai bien si je le relâche ou non.
Pour dissuader la jeune femme de prendre sa défense, Glace anticipa:
- Je ne compte pas laisser passer cette histoire de vif. A toi, je peux encore accorder un soupçon de confiance mais pour lui c'est différent.
De retour devant la porte, Glace l'ouvrit à la volée et appela les gardes. Sans ménagement, il leur mit Cendre dans les bras en leur ordonnant de la mener devant Mésange. Puis, il demanda à voir le jeune homme dans la pièce réservée à la "question". Son regard s'attarda sur son amante tandis qu'on la faisait sortir. Tant pis, qu'elle le déteste pour ce qu'il allait faire subir à son ami, mais qu'elle se taise et cesse d'humilier sa maison. Il fallait bien que quelqu'un paye...
Une fois dans la salle de torture, Saule fut attaché à une table en bois par des chaînes. Les gardes n'hésitèrent pas à le malmener pour l'installer le plus inconfortablement possible. Enfin, encadré de ses deux hommes de mains, le duc lui fit face.
- Alors...Je vais être très clair avec toi, mon ami...Glace se pencha au-dessus du jeune homme et lui sourit d'un air mauvais. Tu vas me répondre docilement, sans faire d'histoire et me dire tout ce que je veux savoir. Tu as osé faire peser le soupçon sur la plus fidèle des servantes de la duchesse et je veux savoir comment nous en sommes arrivés là... Le regard du duc dévia sur la petite table qui se tenait près de lui et saisit dessus un instrument métallique, allongé et crochu. Doucement, il le ramena entre leur deux visages et tiqua nerveusement. Qu'est-ce que vous faisiez dans la forêt? Lui montrais-tu ton vif? Allez! Parle! Où est ton animal de lien?
Dernière édition par Glace Loinvoyant le Sam 12 Sep - 9:23, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Mar 25 Aoû - 18:15 | |
| Le danseur n'avait aucune idée du temps qui s'était écoulé depuis sa première bastonnade, suivie du départ de Cendre, lorsque les gardes revinrent le chercher. Toujours avec autant de délicatesse, ils l'emmenèrent dans une autre salle obscure et humide, qui semblait sise encore plus profondément que celle qu'il avait visitée contre son gré auparavant. Les coups des hommes de main le faisaient encore souffrir, et il s'efforçait de serrer les dents pour ne pas leur faire le plaisir de le montrer alors qu'ils l'enchaînaient, mais il n'était pas un de ces guerriers entraînés à résister à la douleur, et plus d'une fois, un gémissement s'échappa de ses lèvres alors que le fer des entraves s'incrustait dans sa chair.
Et puis, il remarqua l'homme qui n'était à l'évidence pas un simple soldat, ni même un officier. Il avait parfois entraperçu le roi Vainqueur, au cours de cérémonies officielles à Castelcerf. Il y avait comme un air de famille, sauf que toute la chaleur du roi des Duchés semblait chez celui-ci avoir été remplacée par une glace dure et inflexible. Glace Loinvoyant, forcément. Son hôte du moment. Devait-il se sentir honoré d'être interrogé par le Duc de Bearns en personne ? Dans le fond, cela l'inquiétait plutôt, tout comme l'expression qui déforma le visage de celui qu'il allait bien falloir appeler son bourreau.
« J'ai déjà tout dit à vos hommes, » tenta-t-il piteusement, le regard fuyant, avant de réaliser que c'était certainement inutile. Quelque chose lui disait que le Duc allait mettre en œuvre un tout autre degré de raffinement que celui de ses sbires, comme en témoignait l'outil dont ce dernier venait de se saisir, et dont il ignorait l'usage. Sa seule vue, pourtant, le glaçait intérieurement jusqu'à la moelle. Il savait bien qu'il ne possédait pas le courage des héros de ces pièces qu'ils jouaient si souvent, avec la Pleine Lune. Et pourtant, il devait tenir, il l'avait quasiment promis à la servante Vifière, et il le devait à Mélisse. L'image de sa fille lui rendit un soupçon de vaillance. « Nous nous retrouvions depuis un moment. Tous les mois, quand la lune était pleine. Elle se sentait seule. Et… ma compagne était enceinte. Ensuite, c'était… comme une habitude. »
Cette fois encore, pas besoin de se forcer pour tourner à l'écarlate. Il détestait jouer ce jeu-là, mais au moins, la grossesse de Cascade était une vérité vérifiable, et un alibi qui pouvait expliquer ses errements en compagnie de la servante. Sauf que cela ne semblait pas suffire à l'exigeant Duc, obnubilé par sa chasse aux détenteurs de la magie des bêtes. Il tenta de se mettre dans la peau d'un anti-Vifier, c'était sans doute le minimum pour se disculper, mais toujours sans avoir réussi à regarder en face les yeux glaciaux qui le questionnaient. « Je ne suis pas de ces sorciers, Eda soit louée. Je promenais seulement mon marguet. C'est l'excuse que j'avais trouvée pour m'éloigner de mes compagnons. » |
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| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Sam 12 Sep - 10:10 | |
| Le jeune homme frémissait. Il semblait souffrir des coups que lui avaient asséné les gardes et son regard trahissait toute l'inquiétude que sa situation lui inspirait. Fallait-il s'en réjouir? Glace aimait posséder le pouvoir de vie ou de mort sur autrui, il adorait incarner cette main censée être impartiale, celle de la Justice. C'était si symbolique! Mais il avait une image à entretenir et il devait plaire au peuple. Même si jeter un homme au fond d'un cachot ou le pendre à un gibet pouvait lui procurer bien des plaisirs, il ne se permettrait pas, en tous cas publiquement, de torturer un individu sans "bonne" raison.
Pour l'heure, il y avait eu des témoins, les soldats qui avaient mis la main sur Cendre et son compagnon attendaient de voir le châtiment que recevraient les deux tourtereaux, la rumeur du Vif allait se répandre comme de la poudre...Lui, le duc de Béarns, ne pouvait laisser passer ça sans risquer de briser son image. Il devait rester aussi intransigeant que la veille, aussi droit qu'on l'imaginait. S'il voulait souffler à son cousin l'amour du peuple, il devait répondre à ses exigences. Nombreux étaient ceux qui détestaient le Vif, et à raison! Il ne pouvait pas accepter que l'on dise qu'il avait relâché des vifards sans aucune sentence. Qu'il aie accordé une chance de rachat à un vifard, après avoir castré son envie de recommencer à se lier aux animaux, serait sans doute mieux toléré qu'une véritable grâce.
Ainsi ferait-il. Il écarterait les soupçons qui pesaient sur Cendre, histoire de protéger Mésange et sa maison, mais il ne relâcherait pas son compagnon avant de lui avoir fait sentir combien son audace avait été grande. Il l'humilierait, le blesserait dans ses chairs, pour en faire un nouvel exemple, Vif ou non, et pour lui apprendre à coucher avec son amante. Raison d'Etat, vengeance personnelle...
Dans la salle de torture, le duc réfléchissait donc à sa sentence.
« A la pleine lune? Comme c'est galant...» fit-il en levant les yeux face au récit que lui servait le jeune homme.
Le pauvre n'imaginait pas à quel point Glace pouvait être sournois quand l'occasion lui était donnée et il se mit à lui expliquer que s'il retrouvait Cendre c'était parce qu'elle se sentait et que lui, de son côté, avait une femme enceinte. Révéler une telle chose au duc, à ce moment précis, prouvait combien il était naïf. Il venait de mettre en danger sa compagne et son futur rejeton.
« Enceinte...oui...une habitude...un marguet » Glace murmurait maintenant.
Il s'approcha encore du jeune homme dont il ne connaissait toujours pas le nom et pointa à quelques millimètres de son oeil l'instrument métallique qu'il tenait dans sa main.
« Connais-tu nos habitudes à nous? »
Avec un large sourire mesquin, le duc s'approcha encore et saisit le visage de sa victime. Son souffle frôla son oreille et son instrument brilla d'un éclat fatal. Glace aimait lire la peur dans la pupille de son bouc émissaire. Il touchait sa vie du bout des doigts: quelle sensation grisante! Son air maladif et sa voix l'irritaient, et l'idée de planter sans détour cette tige de métal dans son petit crâne martela violemment son esprit. Un de plus, un de moins, tout le monde serait satisfait. Cendre n'aurait rien à dire, personne ne viendrait l'inquiéter...pourquoi donc ne pas le tuer finalement?
Le duc hésita. Puis, après un longue minute de jeu près de l'oeil de sa victime, il finit par lâcher sa prise et par se tourner vers ses gardes.
« Qu'avez-vous dit qu'il faisait déjà? A part courtiser dans les bois et "promener" son marguet? »
« Il danse, mon Seigneur. C'est un saltimbanque. » répondit le plus costaud des deux hommes.
« Un danseur...»
Glace réfléchit un peu et son visage finit par s'éclairer d'une lueur maligne.
« Eh bien...à trop danser sur mon territoire à sa guise, il ne dansera plus. »
Ce qui se passa ensuite dans cette pièce obscure fut bien cruel: le duc fit cracher au jeune homme son nom puis il s'appliqua à lui briser les genoux. Sans doute s'en remettrait-il un jour, peut-être pourrait-il de nouveau marcher d'ici quelques mois, mais jamais plus il ne serait capable de danser correctement. Après la torture, Saule fut envoyé dans sa cellule pour y croupir. On lui rendit son marguet, affreusement mutilé, et la pauvre créature agonisa quelques heures avant de mourir sous les rires des gardiens. Sa carcasse fut laissée près du jeune homme jusqu'à ce que son odeur importune même les gardes. Glace avait dans l'idée de relâcher Saule un jour pour s'en servir afin de pister d'éventuels vifards. Cependant, puisqu'à chaque fois qu'il se trouvait en présence de Cendre sa jalousie revenait le hanter, il décida de le laisser souffrir dans sa cellule ad vitam aeternam.
[HRP/ Fin du RP avec Glace. Saule, je te laisse imaginer la façon dont les gardes ont brisé ton personnage. aie aie aie!/HRP] |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Sans chien ni marguet [07-10] Sam 28 Nov - 18:54 | |
| Les réactions du Duc n'avaient rien pour le rassurer, si ç'avait été possible dans un tel environnement. Et lorsqu'il fit remuer la tige métallique tout près de son visage, Saule se demanda comment pouvaient vivre les aveugles. Encore que, sans doute devrait-il s'estimer heureux s'il finissait ainsi, plutôt que pendu et démembré comme les Vifiers. La nouvelle question de son tortionnaire le tira de ses sombres réflexions, mais fallait-il vraiment répondre ? Il ne parvint qu'à souffler une dénégation, certainement inutile. L'homme savait déjà ce qu'il allait faire, lui semblait-il, et cela ne pourrait être qu'une découverte encore plus désagréable que les précédentes. Le danseur n'osa même pas soupirer de soulagement lorsque Glace se détourna de lui un instant. La suite prouva qu'il en aurait eu tord, tout comme la flamme de cruauté dans le regard du glacial seigneur.
Malgré sa résolution de ne pas offrir ses hurlements de douleur en présent à l'homme qui l'avait fait arrêter, Saule ne put s'abstenir d'exprimer la torture de son corps en cris qui résonnèrent sur les voûtes sombres et humides, et heureusement pour les habitants du Château, profondément enfouies sous le niveau du sol de manière à ce que personne ne puisse soupçonner ce qui s'y passait. Au moins parvint-il à se tenir sa résolution de ne pas s'écarter de la version sur laquelle il s'était mis d'accord avec Cendre, et ce fut sa seule consolation : il ne l'avait pas trahie, ni elle, ni les autres Vifiers qui lui avaient fait confiance pour transmettre leurs messages. L'image de Mélisse lui en donna le courage, bien qu'il se sente presque coupable d'évoquer intérieurement sa si innocente fillette dans un lieu aussi imprégné de mal. Il n'était qu'à demi-conscient lorsqu'on le traîna de nouveau dans sa cellule, où Cendre n'avait pas reparu. Tout n'était que souffrance, et il se rendit à peine compte du transfert.
Il pensait avoir touché le fond, lorsque les hommes de Glace lui prouvèrent le contraire en jetant auprès de lui un corps encore plus torturé que le sien. Panache. Son ami marguet, avec qui il avait partagé tant de moments simples en toute insouciance… Il en oublia un peu de sa douleur, et entoura de ses bras la fourrure souillée de fluides vitaux, avec une grande douceur pour éviter d'empirer l'état du félin. Aurait-il su comment faire pour le soigner, en aurait-il eu les moyens, qu'il aurait de toute manière été trop tard. Lorsque les yeux verts se fermèrent pour toujours, le jeune homme pleura à chaudes larmes, trop épuisé pour garder encore la fierté de se retenir devant les gardes qui, il le sentait bien, l'observaient avec toute la malveillance dont peut être capable l'être humain.
Chaque jour qui suivit, ce qui restait de Panache resta là pour lui rappeler de bien douloureux souvenirs. Il perdit bien vite notion du temps, la douleur même ne semblait plus si vive, bien que ses genoux n'aient pas guéri. Seulement, il avait fini par s'y habituer, comme au brouet infâme qui lui tenait lieu de nourriture, quand les gardes ne s'amusaient pas à renverser l'écuelle. Ses poumons pâtirent à leur tour de l'humidité ambiante, et sa toux devenait douloureuse, mais il n'y avait rien qu'il puisse faire pour améliorer sa situation. Les rares fois où il avait tenté de savoir ce qu'on allait faire de lui, les hommes de Glace s'étaient, dans le meilleur des cas, contentés de lui rire à la figure. Il en vint à espérer la fin, les souvenirs de Mélisse et Cascade étant les seuls qui le poussaient à ne pas se laisser aller totalement. |
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