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 Fluctuat nec mergitur

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Aimée Loinvoyant

Aimée Loinvoyant

Messages : 166
Date d'inscription : 16/04/2020
Age : 43

Feuille de personnage
Fonction: Reine-servante des Cinq-Duchés
Âge: 20 ans
DC: †Shyrin Loinvoyant, Chiara Lunabille

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MessageSujet: Fluctuat nec mergitur    Fluctuat nec mergitur  I_icon_minitimeLun 28 Déc - 18:12

De retour de sa chasse vengeresse, Aimée s'était dirigée droit vers ses appartements. Elle se sentait complètement vidée, tant le corps que l'esprit, comme si toute substance lui avait été retirée au cours de cette traque éprouvante et malheureuse qui avait abouti avec la mort d'une bête qui n'avaient rien demandé. Tout le château l'avait vue revenir avec sa proie, avec la bête qui avait osé blesser son ami. Fière et souveraine, elle avait à peine jeté un œil aux serviteurs et courtisans qui avaient croisé sa route. En vérité, elle ne pouvait pas. Elle avait honte. Honte d'avoir provoqué le grave accident de son ami, honte d'avoir traqué sans répit une pauvre bête qui n'avait fait que défendre son territoire, honte d'être une meurtrière. Si Vérité ne survivait pas à ses blessures, elle ne s'en remettrait pas. Elle se sentait comme un soldat de retour du front, mais elle ne pouvait décemment partager cette comparaison avec personne au château, elle n'était qu'une princesse trop gâtée et caractérielle, n'est-ce pas ?

D'un pas déterminé, martial même, elle se dirigea droit vers ses appartements et ordonna qu'on ne l'y dérange sous aucun prétexte, hormis si l'état de Vérité changeait. Une seule personne pouvait contrevenir à ces ordres, comme chacun le savait sans que ce soit jamais énoncé à voix haute, et c'était Espoir. De toute façon, s'il se rappelait les secrets qu'elle avait partagés avec lui, il n'avait même pas besoin de passer par la porte principale pour arriver jusqu'à elle. Pour l'heure toutefois, elle ne pensait pas à lui. Elle ne pensait à personne d'autre qu'elle-même en fait. Debout au milieu de sa chambre, les bras écartés, elle se laissa déshabiller par ses suivantes en silence. le sang et la boue avaient collé ses vêtements déchirés et froissés, elle avait l'air de sortir de la tanière d'un ours. Elle finit pourtant par se trouver nue, bien que couverte d'hématomes et d'égratignures, et entra dans le bain qui avait été préparé pour elle.

Là encore, le regard absent et l'air indifférent, elle se laissa laver et récurer de la tête aux pieds. On lui rinça les cheveux très longuement, on gratta sous ses ongles et on ausculta sa tête à la recherche de sa blessure. Il était trop tard pour recoudre ou bander la plaie, aussi sa femme de chambre se contenta-t-elle de vérifier que c'était propre avant de lui démêler les cheveux pendant qu'elle se séchait devant le feu et qu'on lui faisait enfiler une chemise de nuit et une robe d'intérieur moelleuse. Elle refusa de manger quoi que ce soit, se contentant de boire une tasse de tisane avant d'être amenée à son lit. Bien que la matinée soit encore jeune, on tira les rideaux et on ranima le feu pour qu'elle prenne le repos qu'elle devait prendre. Le repos du guerrier.

Ce n'est qu'une fois la porte refermée et le silence revenu dans sa chambre qu'elle se tourna sur le côté et enfouit son visage dans un oreiller pour pleurer tout son saoul. Au début, rien ne vint, comme si elle était complètement vide. Mais peu à peu, les images, les odeurs et les sons lui revenant, elle laissa les émotions la submerger et fondit en larmes. Un long moment plus tard, épuisée et meurtrie, elle dormait enfin et d'un sommeil si profond qu'un tremblement de terre ne l'aurait pas réveillée.
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Aimée Loinvoyant

Aimée Loinvoyant

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MessageSujet: Re: Fluctuat nec mergitur    Fluctuat nec mergitur  I_icon_minitimeLun 28 Déc - 18:47

Là où elle se trouvait, Aimée était recroquevillée sur le côté, comme si elle était simplement tombée là sans avoir pu se retenir, trop faible pour même tenter d'amortir sa chute. Le sol était froid, de la pierre sans doute, et la pénombre régnait partout sauf au-dessus d'elle. Une lanterne brillait au-dessus d'elle, la gardant dans un cercle lumineux protecteur et tiède.

Sous sa joue meurtrie par les coups et les larmes, la douce chaleur d'une cuisse sous une robe de soie épaisse avait remplacé la froid granuleux du sol de pierre. Une main glissait lentement et patiemment dans ses cheveux pour attendre son réveil. La deuxième main la soutenait, la retenait, la cajolait. Une seule personne au monde avait jamais eu ces gestes tendres et consolateurs pour elle.

- Ne désespère pas, Aimée.

La voix était douce et ne troublait pas le silence des lieux. Résonnait-elle seulement dans sa tête ? La question n'avait pas vraiment de sens, ici, lui semblait-il. Et elle n'eut pas besoin d'ouvrir la bouche pour répondre.

- Les dieux ne nous infligent jamais d'épreuves que nous ne soyons capables de surmonter.

La discussion s'était amorcée dans ce silence moelleux seulement troublé par le chuintement léger que faisaient les doigts blancs en passant dans ses boucles indisciplinées et souillées. Elle n'avait rien à dire, rien à demander, tout était déjà écrit et il n'y avait que les réponses qui étaient importantes.

- Je ne suis pas partie de mon plein gré, mon amour, je ne voulais pas vous laisser... Mais je ne pouvais pas laisser ton frère partir seul non plus. Vainqueur y avait déjà trop perdu, Ardent avait plongé trop loin, il fallait couper le lien.

Le sentiment de révolte qui l'envahit à l'évocation du roi lui donna l'impression de brûler de l'intérieur. Mais le main continuait à caresser imperturbablement ses cheveux.

- Ton père ne m'a pas oubliée. Il ne veut pas m'oublier. Mais il a besoin de vivre, comme toi, comme tes frères, comme Acuité et tous les autres. Les deuils ne doivent pas vous enchaîner. Nous nous sommes aimés si profondément et pendant si longtemps, qu'il n'aurait pu en être autrement. Il ne pouvait que me rejoindre ou être le grand roi que j'ai toujours admiré en lui et choisir la vie.

Un sursaut lui sembla l'agiter mais rien ne bougea, cette fois non plus, sauf les doigts délicats de l'ancienne reine.

- Désirée Lunabille est très jeune et très inexpérimentée, c'est vrai, mais je l'étais plus encore quand ton père a fait de moi une reine. Elle cherche sa place dans ce monde, comme toi, et elle n'a pas beaucoup d'alliés à Castelcerf, au contraire de toi.

Elle entendait le sourire dans la voix de sa mère comme dans le silence nocturne qui les enveloppait.

- Je t'ai donné le nom d'Aimée non pour que tu le sois mais parce que tu l'étais déjà. Chiara a-t-elle fait la même chose pour sa fille ou s'est-elle simplement conformée à la tradition des Duchés, à ton avis ? Sois indulgente, ma fille, rends-nous fiers... Tu es déjà la première dans tant de domaines alors qu'elle ne sera jamais que la deuxième dans tout ce qu'elle désire si fort. Mesure sa peine et ses efforts, mesure sa déception et sa frustration...

Elle se rebellait encore mais la voix de sa mère ne changeait pas, restant douce, bienveillante et sereine, telle qu'elle l'était déjà de son vivant. Tout souvenir de colère ou de cris semblait l'avoir désertée.

- Tu es la Reine-Servante, tu te dois d'être le soutien de ton père et de ton roi, mais écoute moi... Vainqueur a besoin d'une femme pour le tempérer et pour épancher son caractère. Comme toi tu as Espoir et comme tu auras un jour un compagnon pour la vie. Laisse le retrouver son équilibre et goûter au bonheur d'être encore en vie. Il n'en sera que meilleur roi et meilleur père.

Les questions affluaient et se bousculaient à présent mais au lieu d'y répondre, elle sentit que sa mère se contentait de sourire d'un air aimable et énigmatique à la fois. Elle ne pouvait lui donner de clés pour l'avenir, seulement l'éclairer sur le présent, sur ce que contenait déjà son cœur. Et lui rappeler son deuxième prénom, celui que tous avaient oublié et qui prouverait peut-être bientôt son utilité.
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