Le soleil n'allait pas tarder à se coucher. Chance aussi. Elle était debout depuis l'aube, elle s'était levée tôt pour cueillir quelques plantes dans les collines. Le reste de la journée fut tout aussi intéressante. Un maître d'arme et une dame de la cour. Le haut de ce duché semblait sur les nerfs. Les dernières rumeurs seraient-elles donc vraies? Chance ne s'en préoccupait guère. Cela ne la concernait pas. Ou si peu. Du moment que cela ne changeait rien à sa petite vie paisible.
En plein rangement, sa porte s'ouvrit faisant cliqueter sa petite cloche à l'entrée.
Chance se retourna et vit une femme de son âge entrée. Son allure ne dénotait pas avec ses patients de la journée.
Le regard interrogateur, Chance la salua.

"-Que puis-je pour vous?"

Chance fit signe à la nouvelle arrivante de prendre place sur une de ses chaises de fortune. Un jour, elle s'achèterait quelque chose de plus confortable.
La sorcière tenta de se remémorer ce visage. Elle en voyait quand même défiler pas mal. Mais l'impression de déjà vu était bien là.
Elle ne s'attarda pas sur ce détail et continua dans sa lancée de bienséance et de politesse.

"-Je vous écoute."

La demoiselle entra et s'installa, ce n'était pas le grand luxe mais franchement, pour celle qui avait l'habitude de se poser dans n'importe quel coin pour lire ou rédiger un manuscrit, capable de rester suspendue des heures sur une echelle à chercher munutieusement un precieux parchemin, elle n'allait certainement pas s'en formaliser. Et l'inconfort du mobilier était largement surpassé par l'inconfort de sa situation!

Par où commencer? Les millions de questions qui la taraudaient, qui l'empêchaient de dormir depuis deux jours? Les solutions qu'elle avait cherché ou les miracles qu'elle avait bien pu imaginer? Peut-être qu'elle la prendrait pour une folle, on racontait beaucoup de choses sur les sorciéres des haies, avec un peu de chance...
Allez, on se lance!

"Hum... Je... En fait j'ai beaucoup de problémes et de questions, on va peut-être commencé par le plus important: je risque de partir incessament sous peu au coeur d'une veritable guerre, quand je dit au coeur j'entends que je serais certainement cachée derriére un buisson en plein champs de bataille... Je n'ai absolument aucune rééle efficacité en tant que combatante et pour couronner le tout, je suis d'une maladresse maladive... Si la bataille est perdue, je suppose que j'y serais pour quelque chose!"

Et en y reflechissant bien, elle ne pouvait même pas se reconvertir en saboteuse du camps ennemie, elle se ferait attrapée en moins de temps qu'il n'en faut et en plus ils risquerait de lui soutirer des informations capitales... Non, en fait elle ne voyait pas beaucoup de solutions!

"Je me demandais, si vous n'aviez pas quelques amulette ou autre miracle qui puisse me proteger, ou au moins réduire un peu ma maladresse et.... " elle finit par respirer un peu entre deux phrases avant d'être certaine d'oser sa question sans passer pour une nouille :

"J'ai entendue dire aussi que vous pouviez lire dans les lignes de la main... Peut-être qu'il y est marqué si je doit mourir là-bas ou vivre jusqu'à 80 ans entouré de mes petits enfants? "
Voilà une perspective alléchante, mais elle n'y croyait pas trop... Et pour engager un peu plus la jeune fille, elle ajouta:

"Je ne connais pas vos tarifs, mais j'ai de quoi payer : je travail au château, je suis l'historienne royale..."
Et elle attendait de voir sa réaction avant d'ajouter qu'elle serait prête à tout pour que quelqu'un ou quelque chose la rassure sur l'avenir, y comprit si il fallait passer trois jours et trois nuits sans boire ni manger ou tuer un bébé lapin, qu'importe! Il fallait qu'elle puisse assumer sa decision et que bon sang de bonsoir qu'elle ferme l'oeil la nuit sans rêver des milles et une façons dont elle allait mourir, plus ou moins horrible!

Oua!!! Beaucoup d'informations en si peu de temps. Et un gros poids sur les épaules de la jeune archiviste. Ça Chance pouvait le comprendre. Pour rien au monde, elle aurait aimé être à sa place. Non pas qu'elle était poltronne, mais la marche et la guerre, c'était pas sa tasse de thé.
Mais le sujet n'était pas là. Il fallait juste trouver une solution et ça c'était l'aventure et le casse tête de la sorcière des Haies. Son bonheur aussi de devoir combiné pour réussir l'impensable. L'une comme l'autre étaient au final des femmes de recherches.

La jeune femme s'approcha de sa patient et lui prit la main.

"-Les lignes sont une partie nébuleuses de ma pratique, car le destin est un fourbe et se joue de nous constamment. Il guide nos choix et c'est là que le chemin peut dévier. Mais votre ligne de chance montre que votre le succès ne sera dû qu'à votre propre valeur. Il n'y a pas de lignes de date de votre mort, simplement des reflets de votre personnalité."

Chance se redressa et partit chercher un vieux parchemin usés par le temps dans l'un de ses tiroirs.

"-Pour l'amulette, revenez à la lune montante. Elle sera prête. "

Alizée regardait avec avidité le visage de la sorciére tandis que cette derniére parcourait ses mains de coup d'oeil expert. Elle fut plutôt deçut de ne pas pouvoir connaître le deroulement de son destin, et l'espoir de repartir avec une certitude s'envolla peu à peu. Bah, au moins elle n'avait pas encore vu de mort immediate, c'était déjà ça! Quand au succés du à sa propre valeur... Mouais, il promettait pas d'être bien grand le succés en question! Enfn, si au moins elle survivait sans faire exploser son camps, c'était déjà un grand soulagement!

Quand elle lui proposa une amulette à revenir chercher dans une semaine, un doute faillit l'étrangler: et si le Roi decidait de partir avant? Qui sait depuis combien de temps il avait plannifier son truc et en combien de temps ça serait mis sur pied...
Elle croisa les doigts pour que cela n'arrive pas trop tôt et s'assena une gifle mentale pour arrêter d'être si pessimiste.

Alizée remercia Chance et s'appreta à sortir , posa les yeux sur sa paume avant d'ouvrir la porte et finalement, se retourna pour demander :

"Dites, je peux vous demander quelque chose? Hum... Si vous étiez à ma place, que vous saviez que c'est la plus grande chance que vous aurez jamais de faire vos preuves et de marquer votre époque, mais que la chance est aussi grande d'y rester ou de tout faire capoter, vous tenteriez tout de même?"

La question demandé peut-être peu de reflexion pour une fille qui portait le nom de Chance, et aprés tout, en y repensant, l'alizée est une brise qui suit le mouvement du vent, parfois il repousse les nuages, et parfois il les améne...

Chance n'en avait aucune idée. Elle n'était pas voyante, même si elle arrivait parfois à percevoir des choses à peine palpable. Mais rien de définit.
Puis que dire quand cela concerne la politique au plus haut degrés. Et d'une peut être guerre du roi Vaillant.

Mais Chance n'en montra rien et répondit avec sincérité. Ou presque.

"- Il faut juste savoir si vous préférez vivre une vie d'action ou bien une vie d'attente. Les deux sont une façon de vivre honorables. A chacun de trouver celle qui lui convient. Quand à faire ses preuves, nous pouvons même les faire en y restant ou en capotant tout"

Les paroles de la jeune femme faisait écho dans son coeur et la rassurait quand même un peu, bien qu'elle s'attendait à sortir de cette cabane avec une rééle certitude comme une vision de l'avenir ou quelque chose comme ça... Mais apparement, elle avait bien trop attendue de cette rencontre. Bien qu'elle ai tout de même comprit quelque chose : c'était à elle de prendre en charge sa vie, elle ne devait pas laisser les autres decider ou plannifier pour elle non, elle devait se prendre en main sans attendre qu'on lui dise quoi faire ou comment!

Aprés tout, elle avait accepté cette proposition de son propre chef, à elle de l'assumer maintenant! Il fallait simplement qu'elle trouve, quelque part au fond d'elle-même, un peu de confiance en elle, et tout irait bien!
Oui, maintenant elle le savait, tout irait bien...
"Merci infiniment, pour m'avoir écouter et pour vos conseils! Je... Je reviendrais chercher l'amulette à la lune montante! Combien vous dois-je au fait?"
Et oui parce que bon, mine de rien, c'était aussi une bonne question existentielle...!

"-Mais je suis là pour ça." Medecin du corps, de l'âme, Chance était un peu tout ça. Et parfois il était difficile de jouer des différentes casquettes. Elle était encore novice et la vieille sorcière des Haies, qui lui servait de guide, ne lui avait, hélas, pas laisser assez d'écrits, de manuels de la parfaite sorcière des Haies.

"-Deux pièces de bronze, s'il vous plait."

Deux piéces, pas cher payé pour la tranquilité de son âme! Alizée lui paya donc de bon coeur, esperant que son esprit serait un peu plus apaisé à leur prochaine rencontre...

"Voilà. En esperant vous recroiser un jour dans de meilleurs circonstances!" dit-elle avant de passer la porte, jetant un dernier coup d'oeil sur la multitude d'objets qui ornaient la maison , tous plus bizard qu'intriguant pour la demoiselle, certain même fascinant!
En partant, elle ne put s'empêcher de se retourner encore une fois sur cette petite cabane et son habitante si particuliére...