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 Le grand Appel de printemps [04-09]

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MessageSujet: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeMer 30 Mar - 1:19

Lune Verdissante, 9ème année du règne de Sire Vainqueur Loinvoyant

Les gens n’avaient plus que ça à la bouche. Les Chalcédiens, le village de Rippon qu’ils avaient rasé, et le garçon qui avait réchappé au massacre, amenant son témoignage jusqu’à Castelcerf. Clément avait su tout cela - et plus encore - bien avant l'arrivée du rescapé, mais il avait tu ce que lui avait montré l'Art. La venue de Nim, couplée au bouche à oreille, avait constitué un moyen de communication bien moins sélectif, et tous les Cerviens étaient désormais au courant. La réaction de Vainqueur n’avait pas beaucoup étonné le maître d’Art - depuis quelques Lunes, ce dernier sentait bien que le souverain Loinvoyant n’attendait qu’un prétexte, pour justifier une attaque en direction de ses voisins du Sud. Le roi avait donc fait hâter les préparatifs pour le grand appel d’Art, et envoyé sur-le-champ des cavaliers porter la nouvelle aux quatre coins des Duchés. Aujourd’hui, le bourg le plus éloigné devait être prévenu que de nouveaux artiseurs seraient bientôt attirés à Castelcerf.

Tout cela était bien peu du goût de Clément, et pas seulement pour la noble raison qu’il n’adhérait pas à la perspective d’une guerre - non, c’était également parce que ces chamboulements venaient empiéter sur ses petites habitudes, ancrées depuis des dizaines d’années, sur son petit monde du Clan d'Art, où il supportait mal l'intrusion de Vainqueur, lequel le forçait en outre à accélérer l’allure. Rien que des changements qui ne convenaient guère à son âge, et le rendaient plus revêche encore que de coutume. Heureusement pour les habitants du château, il passait le plus clair de son temps en compagnie du Clan. Il en était déjà ainsi avant les ordres de son souverain, mais ceux-ci n’avaient fait qu’amplifier le phénomène. C'est qu'on ne s'imposait pas enseignant en Art, et il s'agissait bien de la fonction qu'allaient devoir assurer les membres de l'actuel Clan auprès des élèves qui n'avaient pas terminé leur formation, pendant que le maître en titre serait occupé avec les nouveaux venus. Clément avait donc passé le plus de temps possible à leur dispenser conseils et recommandations, afin que tout se déroule du mieux possible, tout en ayant la désagréable sensation de bâcler sa tâche.

Aujourd'hui, le Clan était réuni pour un but sensiblement différent. L'Appel allait finalement être lancé, et comme Vainqueur voulait amener un nombre important de candidats, chacun des artiseurs serait mis à contribution afin de fournir suffisamment d'énergie. Tous six étaient donc installés, en cercle, dans la pièce attenante aux appartements du maître, et qui leur servait d'habitude de lieu de réunion. Doucement, les liens d'Art entre eux s'étaient amplifiés selon un processus qui leur était parfaitement familier. Le vieil homme avait laissé à ses camarades le temps de se stabiliser totalement, jusqu'à ce qu'il sente chacun d'eux prêts, n'attendant plus que le prélèvement énergétique de sa part. C'était une première pour tous - y compris le maître, qui n'avait encore jamais eu recours à la puissance de ses pairs pour un Appel, ceux auxquels il avait procédé jusqu'alors ayant toujours été de portée modeste - mais ils avaient confiance, et leur force de cohésion les aiderait grandement.

Clément Ordajonc sembla se redresser, même si cela ne se passait que sur le plan de l'Art, et irradier la maîtrise de son domaine. Il commença comme il avait toujours fait, se focalisant sur l'essence même de la magie des Loinvoyant, et qu'il aurait eu bien du mal à décrire avec des mots humains. Peu à peu, il en laissa filtrer une consigne, celle qui devait amener les personnes sensibles à ce mode de communication, jusqu'à la capitale des Duchés. Ce fut un chuchotis à peine perceptible tout d'abord, qui s'amplifia progressivement alors que le vieil homme y déversait ses forces. Comme des mains qui se tendent pour offrir le réconfort, cinq sources d'Art vinrent le soutenir dans l'effort, afin qu'il puisse continuer à augmenter la puissance de l'Appel. Toujours plus, encore plus, et le maître dut faire appel à tout son contrôle pour ne pas se laisser aller à la griserie du moment. Les filaments d'Art parcouraient maintenant tout le pays, de la mer aux montagnes, des glaciers immaculés aux déserts brûlants, incitant tout potentiel artiseur à prendre la route au plus vite pour Castelcerf.


Dernière édition par Clément Ordajonc le Ven 16 Sep - 11:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeMer 4 Mai - 9:34

Le clan avait terminé son Appel au bord de l’épuisement. Les serviteurs qui étaient venus apporter leur soutien aux six travailleurs avaient été accueillis avec soulagement, et s’il avait été le dernier à quitter les lieux pour s’assurer que chacun de ses camarades serait traité comme il convenait, le maître n’avait pour une fois pas cherché à se réfugier dans une fierté mal placée. Il s’était appuyé sans arrière-pensée sur le solide bras de celui qui l’avait reconduit à ses appartements. Ce n'était pas bien loin, mais la distance avait été une épreuve pour le vieillard qui avait lancé l’énergie des artiseurs de Cerf – dont la sienne – à travers les Quatre Duchés. Epuisé, mais satisfait : le clan avait œuvré avec compétence, même si l’exercice lui était nouveau.

Petit à petit, les appelés avaient frappé aux portes de Castelcerf. C’étaient d’abord les quelques habitants du Bourg ou des environs directs, qui s’étaient présentés quelques jours seulement après l’Appel. A ceux-là, il avait été répondu que le maître d’Art les recevrait un peu plus tard. Clément peinait en effet à se remettre de cette action d’éclat, et n’avait en outre aucune envie d’en considérer les conséquences aussi rapidement. Certes, il avait fait ce que lui ordonnait son roi… mais était-ce pour autant son devoir ? Il en doutait toujours, et la nouvelle classe d’artiseurs risquait fort d’en faire les frais. En attendant que le vieil homme consente à souffrir leur vue, les jeunes élèves avaient été logés au château, et on leur avait recommandé la patience, le temps que leurs futurs camarades des Duchés plus éloignés se joignent à eux. Ce dont Clément ne faisait pas état, c’est que, s'il n'avait pas rencontré ses prochains élèves, il n'avait pu se retenir de frôler l'esprit de chacun d'eux, trouvant souvent autant de peur que d’espoir dans leurs âmes en attente.

Par ailleurs, une autre question l’empêchait de prendre le repos dont il avait pourtant besoin. Le chant des sirènes avait été si fort cette fois… cela faisait trop longtemps qu’il n’avait pas déployé une telle puissance d’Art, et le pouvoir de séduction de sa magie avait bien failli l’emporter. Il avait résisté, mais le vieil homme qu’il était se demandait, là aussi, s’il avait réellement bien fait. Avec les Duchés qui semblaient partir à la dérive sous l’égide d’un Vainqueur fermement décidé à la guerre, que lui restait-il ? Alors, pourquoi ne pas, enfin, céder ? Rien qu'une fois, la première et la dernière, comme l'avait fait Primevère… Cela finirait bien par arriver.

-------

L'Appel datait maintenant d'une dizaine de jours. Les jeunes gens en provenance des Duchés les plus éloignés, des frontières du nord ou de celles avec les Montagnes, avaient eu le temps d'arriver, ainsi que de se remettre quelque peu de leur voyage. Retarder plus longtemps leur initiation serait faire preuve d'une mauvaise volonté criante, et ainsi, risquer les foudres d'un Vainqueur hâtif de voir ses ordres exécutés. Pas que le Maître craignait réellement son souverain, non, mais il avait accepté de se plier à ses ordres une fois encore, et n'envisageait pas de manquer à sa parole. Les apprentis artiseurs avaient donc été priés de se rendre dans l'une des tours proches des appartements de Clément Ordajonc – il avait laissé son habituelle salle d'Art au reste du Clan et aux élèves déjà en cours de formation, les uns devant prendre la suite du Maître auprès des autres.

Située dans les étages inférieurs, la nouvelle pièce était assez vaste pour que les apprentis puissent s'y tenir tous sans se gêner. Un feu brûlait dans l'âtre, réchauffant les lieux de ses reflets, et des fauteuils à la forme simple, mais de bonne facture, étaient alignés martialement le long d'un des murs. En face, une large tapisserie présentait un entrelacement d'arabesques en couleurs chaudes, et dans les motifs abstraits, l'œil pouvait facilement se perdre s'il s'égarait à en suivre les lignes. Le sol était couvert d'épais tapis de laine écrue, et deux modestes fenêtres ouvraient sur une courette du château, mais leur verre laissait passer la lumière sans permettre de distinguer plus que des formes floues au-delà.

Dans cette pièce, en bref, la sobriété ne reculait que devant le nécessaire confort, mais ce qui y avait été placé avait été choisi avec soin, pour sa qualité autant que son apparence. Rien n'y avait été laissé au hasard, rien ne se détournait de l'usage qui en serait fait – pas question de distraire les futurs élèves avec des objets inutiles ou des distractions du dehors, pas plus que par un inconfort physique. Dans la nouvelle salle d'Art ainsi aménagée à son image et selon ses instructions, attendait Clément Ordajonc. Il avait tiré un fauteuil auprès du foyer, à-demi tourné vers la porte, et s'y était installé bien avant l'heure prévue, s'efforçant de ne pas se laisser aller à son envie de pratiquer sa magie immédiatement. Sans se l'avouer – il préférait rester sur ses réticences quant à la politique de Vainqueur – le vieil homme avait hâte de voir de ses propres yeux de quoi serait faite la nouvelle fournée d'artiseurs, et son esprit guettait les arrivants avant que ses oreilles n'aient pu percevoir leur pas.


Dernière édition par Clément Ordajonc le Ven 16 Sep - 11:19, édité 1 fois
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MessageSujet: LE GRAND APPEL DE PRINTEMPS [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeMer 4 Mai - 14:16

Rune était arrivée à Castelcerf.
Si les deux jours repos avaient été mérités, l’inaction commençait à lui peser. Elle avait pu discuter un peu avec l'herboriste de Castelcerf pour s'informer sur certaines plantes rencontrées pendant le voyage, et mises à sécher dans son herbier. L'herboriste avait été très loquace et passionné, outre des informations sur les plantes de la région de Cerf, Rune avait pu parler avec lui des herbes étranges que l'on trouve dans les Montagnes. Ces herbes semblent tellement différentes de celles des Quatre Duchés que l'on peine a croire qu'elles ne viennent pas d'un pays exotique et lointain.

L'annonce que Maître Ordajonc allait commencer l'initiation des appelés avait causé une sorte d’excitation dans le petit groupe hétéroclite, qui rassemblait des membres de familles nobles et des personnes du commun, vivant à Castelcerf ou dans les régions frontalières. Ils avaient été conviés à venir, non à la traditionnelle salle d'Art, mais dans une tour du château, dans un endroit calme, à l'écart de l'agitation et du bruit de la cour principale. On les avait fait patienter dans une antichambre vaste, mais meublée simplement, sans luxe inutile. A travers les fenêtres on apercevait une cour, puis des collines et la forêt.

Et parmi ceux attendant dans l'antichambre, une agitation tangible montait, particulièrement forte chez les Cerviens, qui attendaient ce moment depuis plus d'une semaine.
Si certains avaient pu avoir affaire à la magie des haies, par le biais d'amulettes, ou avoir entendu nombreuses histoires sur le Vif, en revanche, la magie des rois Loinvoyant, est un terrain inconnu, tenu secret, et dont l'enseignement avait longtemps été réservé aux familles nobles. La perte des repères habituels, peur de ce qui est mystérieux et obscur, et l'attrait de la découverte s'entremêlaient.

Rune observait que beaucoup étaient tendus comme le jour ou le scribe du château avait décidé de faire copier un texte a sa classe, le meilleur copiste gagnant le droit de l'accompagner dans son voyage d'été pour aller rechercher des pigments dans le sud.

Quant à elle, ce serait la première fois qu'elle rencontrerait le Maître d'Art, qui se remettait de la fatigue causée par l'appel d'Art lorsqu'elle était arrivée au château. Elle avait l'impression d'attendre d'apercevoir un mythe. Elle entendait parler de Clément Ordajonc depuis qu'elle était petite ; et même ses grands parents - d'un âge vénérable - le mentionnaient avec respect, et une pointe de fierté.
Elle s'interrogea sur les applications pratiques de l'Art, s'il permettait réellement de prolonger la durée de vie, essayant de calculer l'âge approximatif de son aïeul, mais l'arrivée d'un serviteur interrompt ses pensées.

"Le maître d'Art est disposé à vous reçevoir"


Spoiler:


Dernière édition par Rune Ordajonc le Jeu 28 Juil - 14:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeDim 15 Mai - 16:33

Le grand Appel de printemps [04-09] Basch-10
Vaillant Fructurive

Le voyage avait été rapide. Dès que l'Appel d'Art lui avait effleuré l'esprit, Vaillant avait fait préparer ses valises et avait quitté la demeure familiale de Gué de Négoce pour le château de Castelcerf.

En cinq jours lui et ses bagages étaient arrivés à destination, et cela faisait donc cinq autres jours qu'il attendait les instructions du maître d'Art et les autres élèves. Il avait passé le plus clair de son temps à déambuler dans le château, à discuter avec quelques nouveaux arrivants qui tout comme lui tournaient en rond en attendant de plus amples informations. L'attente commençait à l'agacer ; d'un autre côté, le jeune homme appréhendait la confrontation avec le maître d'Art, dont la réputation de rigueur sévère n'était plus à faire. Il avait entendu parler de Clément Ordajonc comme d'un professeur juste mais ferme, et Vaillant n'était plus vraiment habitué à se faire surveiller et reprendre. Il espérait que la discipline imposée par la formation en serait pas excessivement rigoureuse.

L'heure tant attendue était arrivée. Les aspirants artiseurs se regroupèrent dans une grande pièce où brûlait un feu de bois. Il tenta d'ouvrir son esprit pour essayer de sentir ne serait-ce que le moindre effleurement d'Art venant du Maître lui même, ou bien d'un des futurs élèves, mais sans succès, et se fit donc un devoir de patienter calmement. En fait, l'Art n'était pas nécessaire pour ressentir l'ambiance générale qui régnait dans la pièce ; l'excitation se mêlait à une certaine anxiété, ce sentiment que l'on ressent lorsqu'on est sur le point de passer en territoire inconnu, la curiosité teintée de peur de ce qu'on va y trouver.

Lorsque l'annonce fut faite que le vieil homme allait prendre la parole, l'atmosphère se fit plus tendue. Vaillant, tout ouïe, sentit son coeur s'accélérer légèrement. Enfin, ils allaient rencontrer leur futur formateur, et surtout avoir des explications sur cette incroyable magie qu'est l'Art.
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MessageSujet: Re: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeMar 31 Mai - 9:55

Il avait suivi l'arrivée de chaque élève dans la pièce contigüe. Il avait attendu que le groupe s'étoffe, retardant la première confrontation. Le Maître d'Art n'avait pas envie d'enseigner à tous ces gens, pour certains doués, mais pour d'autres, pourvus d'un embryon de magie qui ne donnerait sans doute rien. En plus d'être exigeant sur l'apprentissage et la discipline, Clément avait toujours été difficile sur le choix de ses élèves. Et voilà qu'il se retrouvait avec un ramassis de tout ce que les Quatre-Duchés pouvaient contenir de 'potentiels' artiseurs…
Il avait délibérément prolongé l'attente des élèves au-delà du nécessaire – la précipitation n'était pas de mise pour ce qui concernait la magie des Loinvoyant. Les jeunes gens commenceraient au moins à apprendre la patience. Cependant, il était désormais temps de passer à la suite. Le vieillard quitta lentement son fauteuil, et se dirigea vers la porte donnant sur l'antichambre, dont il poussa tranquillement la poignée. Même s'il avait été friand de tels stratagèmes, aucun toucher d'Art n'aurait été nécessaire pour lui assurer l'attention de ses futurs élèves. Tous les regards semblaient s'être tournés vers lui quand il était apparu, silhouette antique en monochrome – barbe et cheveux blancs contrastant au milieu de ses vêtement sombres, dont la teinte semblait dérivée du noir intense habitant son regard.

= " Vous êtes tous ici parce que vous avez entendu l'Appel d'Art voulu par notre roi, Sire Vainqueur Loinvoyant,"
Commença-t-il en balayant des yeux la troupe de jeunes gens.
= " Comme vous le savez sans doute, je serai votre formateur dans la maîtrise de cette magie, dont vous possédez tous une parcelle. A terme, ceux qui en seront capables serviront la lignée des Loinvoyant. Mon ambition est de faire de ceux-là un Clan d'Art dévoué et compétent. Un soutien pour nos souverains. Mais la route sera longue jusque-là, et vous ne parviendrez pas tous à cet accomplissement, quelles qu'en soient les raisons. "

Devant lui, nombre de regards s'étaient baissés, mais certains aussi soutenaient le sien avec un air bravache. Il n'était pas encore temps de séparer le bon grain de l'ivraie – seul le temps le permettrait – aussi Clément Ordajonc se retourna-t-il vers la salle qu'il occupait quelque temps plus tôt, après avoir invité les apprentis à le suivre – et sans prêter attention aux murmures plus ou moins discrets des futurs artiseurs, pleins d'interrogations.
= " Prenez chacun un siège. Le maniement de l'Art est délicat et dangereux, si vous espériez des expériences extraordinaires dès aujourd'hui, il vous faudra prendre patience. "
Son regard continuait à passer de l'un à l'autre, comme cherchant à sonder directement l'âme de ses élèves.
= " Nous allons commencer par quelque chose de beaucoup plus basique… Installez vous de façon à voir chacun de vos camarades, et que chacun puisse vous voir. "
Lui-même avait retrouvé son fauteuil, et il y resta sans plus rien ajouter, jusqu'à ce que le dernier apprenti soit assis, et que le silence de la pièce ne soit plus troublé que par les craquements du feu de bois.

Alors, seulement, il reprit la parole :
= " Un Clan d'Art, c'est certes un groupe d'artiseurs, mais pas seulement. Ses membres partagent un lien que l'Art amplifie, mais qui doit exister en-dehors de la seule magie. C'est avant tout un groupe soudé, comme peut l'être une assemblée d'amis très proches. C'est pourquoi je vais tout d'abord vous demandez de parler de vous à vos camarades. Dites-nous un peu qui vous êtes. "
Tranquillement, comme si son geste avait été préparé des jours auparavant, le maître se tourna vers un grand jeune homme dont l'allure dénotait d'une ascendance noble :
= " Vous semblez impatient de commencer, montrez donc l'exemple. "


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MessageSujet: Re: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeDim 26 Juin - 19:48

Le grand Appel de printemps [04-09] Maya10
Maya Vatis, 22 ans, fille de pêcheur.

Maya était une gentille jeune femme. ça, personne ne pouvait en douter. Tous les matins, elle se levait avant l'aube pour préparer le petit-déjeuner et s'apprêter. Elle n'aimait pas qu'on la voit coiffée n'importe comment ou, pire, habillée d'une simple chemise de nuit. De même, il n'était pas concevable que son père se lève et trouve une table vide ou une pièce froide.
C'est qu'elle n'avait pas eu de mère et se faisait une très haute opinion du rôle qu'une femme devait remplir dans son foyer. Quant à son père, pêcheur d'origine outrilienne ayant tout sacrifié pour se construire une vie meilleure sous les tropiques, il ne se plaignait pas de cette situation. Et pour cause, après une journée harassante à subir des commentaires désobligeants sur ses origines ou une longue semaine passée en mer à la recherche d'un banc de poisson, il était appréciable de retrouver un foyer accueillant.
Pourtant, l'homme n'avait de cesse de rendre sa fille heureuse, de lui trouver un mari aimant, d'arrêter d'être un fardeau pour elle. De la pousser à sortir de cette prison qu'elle s'est créée. Mais Maya ne voyait pas les choses comme ça et ce désaccord trouva son apogée un jour de printemps. Alors que, occupés tous deux à réparer un filet, la jeune femme se redressait brusquement, touchée par l'appel d'Art.
Non, elle ne voulait pas se rendre au château, elle avait autre chose à faire, n'eut-elle cesse de soutenir quand son père lui intima de penser à elle, de saisir cette occasion unique.
Pour finir, peu importe qu'elle pense que ce soit une erreur monumentale, Maya finit par obéir à son père, mis ses plus beaux habits et se rendit au château. Elle rencontrerait le maitre d'Art, verrait ce qu'il lui voulait, et lui expliquerait qu'elle n'avait pas de temps à perdre avec ses histoires.
C'est donc avec la ferme intention de le remercier pour son invitation et de tirer sa révérence aussi rapidement que possible que la jeune femme suivit les instructions qu'on lui donnait et se rendit au pied de la tour de Clément Ordajonc. La pièce qu'elle y découvrit avait tout pour lui plaire mais, immédiatement, elle se sentit mal à l'aise. Déjà qu'elle ne se sentait pas à sa place dans la citadelle, au milieu de tous ces gens qui savaient parfaitement ce qu'ils avaient à faire et qui s'agitaient comme de petites fourmis. Maintenant, elle avait carrément envie de se fondre dans les murs.

L'air d'une petite souris aux aguets, elle se risqua à découvrir les lieux sans oser porter les yeux sur qui que ce soit et en les évitant soigneusement. Propres. Sobres. De bonne qualité. Conclusion intéressante, mais qui ne lui disait pas ce qu'elle faisait ici. C'est que Maya n'avait aucune idée de ce que pouvait bien être l'Art et que, de plus, elle n'était pas vraiment douée dans ce domaine.

Toujours est-il qu'elle manqua de nombreuses fois s'en repartir, ne supportant pas d'attendre alors qu'elle avait tant à faire, mais que, une fois Clément Ordajonc ayant fait son apparition, elle oublia bien vite toutes ses mauvaises pensées pour se faire un devoir d'écouter attentivement le vieil homme.

Bien vite, elle due se rendre à l'évidence: elle ne comprenait pas un mot de ce qu'il se disait là. Formateur dans la maitrise d'une magie? De l'Art? Mais l'Art n'était-il pas l'apanage des rois? Que faisait-elle là?
Désempare, elle regarda tout autour d'elle, mais rares étaient ceux à sembler se poser des questions.
Sa respiration s'accéléra.
Comment pouvait-elle soutenir le roi alors qu'elle devait s'occuper de son père? Non, surement ne serait-ce pas possible.

"- Surement y a-t-il une erreur..."
tenta-t-elle de s'opposer d'une voix fluette que personne n'entendit.
Et, n'osant pas s'exprimer plus fort, elle se contenta de lancer des regards perdus à tous ceux qui voulaient bien les attraper. Mais voila qui ne devait pas l'aider à ce qu'il semblait, aussi prit-elle la liberté - folie inimaginable en temps normal - d'agripper le bras de son voisin (qui veeeuut!) et de lui murmure, implorante:

"- Est-on obligé de... Je. Je ne peux pas rester... Qui s'occupera de mon père sinon...?"


Elle n'en dit pas plus, mais son regard parlait pour elle. Etait-elle obligé de rester? Que lui ferait-on si elle demandait à partir? On ne refusait rien au roi, elle le savait. Mais l'envie ne manquait pas d'essayer.
D'un petit hoquet aux allures de sanglot, elle ponctua le tout.


HJ: je me suis arrêtée au moment où Clément les invite à s'asseoir ^^
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MessageSujet: Re: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeJeu 30 Juin - 20:31

Pour l’entrainement du jour, Orge se mesurait au maître d’arme. Ils étaient familiers de ces joutes, et adversaires particulièrement bien assortis. Pourtant la jeune femme avait du mal à garder sa concentration, et pour la première fois depuis longtemps, son épée lui paraissait lourde à manier.
L’enjouement au combat avait été usé par l’angoisse constante qu’elle ressentait depuis une dizaine de jours. Depuis l’appel d’Art. Elle était Garde, elle n’était pas sensée entendre l’appel d’Art. Pourquoi donc Clément ne l’avait-il pas encore reçue ? D’un certain côté, le nombre de nouveaux visages, parfois perspicaces, parfois carrément malheureux arrivés depuis ce fameux jour de l’appel était rassurant. Rares étaient ceux qui paraissaient franchement enjoués par la nouvelle.

Brun perça – encore une fois – sa défense et la rabroua, l’enjoignant à mieux se concentrer. Pour se venger, Orge tenta une feinte qui la précipita à genoux, alors que le maître d’arme s’écartait et la contemplait, désespéré/perplexe/se foutant d’elle (barrer la mention inutile).

- Par les couilles d’El, je vais devenir folle !

Orge se releva en se trainant et s’apprêta à associer des noms d’oiseaux à celui du maître d’Art, qui faisait de cet exercice de patience une véritable torture, et de ce fait, l’empêchait de se concentrer.
Autour d’eux, les exercices se poursuivaient, dans le tintement de l’acier et l’odeur de sueur des combattants. Un serviteur franchit la porte des cuisines, se faufila entre plusieurs couples dispersés dans l’aire d’entrainement et se dirigea vers eux, aux aguets. Il dévisagea Brun sans en avoir l’air et dit dans un seul souffle ;

- Maître Braveterre ? Maître Ordajonc nous a fait savoir qu’il y avait également des candidats à l’Art dans vos troupes. Les candidats sont réunis dans la salle qui leur a été attribuée, ils y sont déjà depuis un moment. Nous ne savions pas qu’il y avait aussi des gardes qui…

Ne pas pouvoir se préparer à la fin d’une échéance était déjà assez perturbant en soi, apprendre que l’on venait peut-être de manquer cette échéance était bien pire que de se prendre un coup sans l’avoir vu venir. Orge, sans savoir pourquoi, se sentait humiliée.
Elle n’osa plus lever le regard vers son maître d’arme. Il n’était pas au courant qu’elle était comptée dans ces gardes concernés par l’appel. Pourtant, de savoir qu’ils étaient plusieurs était plus qu’intriguant.

- Je suis concernée par cette réunion, confessa-t-elle piteusement du bout des lèvres. Après un regard vitreux dans la direction de Brun, elle poursuivit amèrement ; j’imagine que je suis obligée de me présenter. Pour notre Roi, Vaincqueur !

Les armes d’exercice retournèrent au râtelier. Le serviteur montra le chemin, jetant des coups d’œil furieux sur Orge qui le talonnait et le pressait, au risque de lui marcher dessus s’il n’allait pas assez vite à son goût. Le désespoir latent initial avait fait place à la frustration, presque à la colère. Colère qui pulsait aux tempes d’Orge tandis qu’elle enfilait les couloirs de ses grands pas, bousculant le serviteur devant elle maintenant presque sans y faire attention, de ses grands gestes impatients.

- Qu’Eda me pende, il était temps qu’elle se fasse cette réunion ! Lâcha-t-elle.

Ils étaient arrivés et le domestique venait d’ouvrir grand la porte sur la salle. Le regard ravi, le serviteur secoua la tête devant sa bourde ; évidemment, Orge n’avait pas pris la peine de chuchoter sa remarque et tous avaient pu en profiter. Apparemment, elle avait la vedette. Mortifiée, le regard d’Orge se posa sur Clément Ordajonc. Il en était fait de sa réputation légendaire de discrétion.

Tout en faisant mine de rassembler quelques mèches échappées derrière une oreille dorénavant aussi écarlate que ses joues, la mauvaise graine se dirigea aussi dignement que possible vers une chaise, la saisit et retourna vers le cercle, fit s’écarter sans les ménager deux jeunes gens pauvrement vêtus et s’installa, la mine haute, fière et rouge. Un reniflement, elle croisa bras et jambes et ne bougea plus, mine de rien.

- Retard, ‘solée.
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Brun Braveterre

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MessageSujet: Re: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeSam 2 Juil - 0:35

Orge n'était vraiment bonne à rien, aujourd'hui. Pas assez bonne pour son rang - car c'était les gardes personnels de son Roi que Brun mettait le plus de ferveur à entraîner, au grand dam de ceux-ci, qui devaient enchaîner plus de tours de piste que les autres. Ni assez bonne pour ses propres capacités, d'ailleurs, car la jeune femme se montrait douée, d'habitude. Elle comptait même parmi ses élèves préférés - ceux avec lesquels il appréciait se battre, parce qu'ils avaient suffisamment de répondant. D'ordinaire, il lui semblait qu'Orge anticipait chacune de ses attaques, comme si elle avait lu dans son esprit ; elle esquivait en tout cas parfaitement, et s'en était à la fois agaçant et excitant. Mais aujourd'hui, Orge n'était vraiment bonne à rien. Elle ne battait avec une épée comme avec une hache.

- Par les couilles d’El, je vais devenir folle !
Brun ne releva pas. Il aurait souri si cela avait été une belle passe d'arme plutôt qu'une figure de style complètement ratée. Les râles et blasphèmes divers étaient coutume sur le terrain d'entraînement. De tels mots pouvaient toutefois choquer dans la bouche d'une jeune femme. Mais il n'était même pas sûr que Brun voit encore Orge ainsi. Pour lui, elle n'était qu'une élève, un garde fort de café, un camarade. Un camarade vraiment bon à rien.
Pourtant, Brun n'était pas non plus au sommet de sa forme. Il dormait mal - plus que d'habitude, s'entend - depuis une dizaine de jours. Un mot bien familier lui trottait sans cesse dans la tête : Castelcerf, Castelcerf, Castelcerf, Castelcerf, Castelcerf... Pour une raison obscure, il DEVAIT se rendre à Castelcerf. Sauf qu'il y était déjà. C'était à se frapper la tête contre les murs.

L'entraînement d'Orge s'arrêta là. D'abord, parce qu'il n'y avait manifestement plus rien à tirer d'elle. Ensuite, parce qu'un domestique avait fait irruption sur le terrain pour le prévenir "qu'il y avait des candidats à l'Art dans ses troupes".
Brun ne broncha pas. Bien sûr, il savait que le premier cours d'Art (devait-on dire "cours" ? Il n'avait qu'une vague idée de ce que Clément pouvait bien traficoter avec ses nouvelles recrues...) avait lieu aujourd'hui, à l'instant même. Ce n'est pas comme s'il n'en avait pas parlé maintes fois avec Vainqueur. Mais voilà. Personne n'avait cru opportun de l'avertir auparavant "qu'il y avait des candidats à l'Art dans SES troupes". Ce qui le contrariait légèrement. Surtout quand il apprit qu'il s'agissait d'Orge, qui le reconnut comme on confesse le meurtre d'un chaton, avant de filer à la suite du messager.

Contemplant un instant la porte par laquelle ils avaient disparu, Brun resta silencieux un instant.
- Personne d'autre ? grinça-t-il à l'intention de l'assemblée figée.
Comme il n'y eut pas de réponse, à cette question qui n'attendait pas de oui, le maître d'armes ordonna à la garde royale de se remettre au travail et prit sa décision. Il irait voir de ses propres yeux ce qu'il en était. Après tout, son élève était concernée, son Roi était concerné, le Royaume était concerné... il était donc concerné. Il se défit de son épée et s'élança dans l'escalier.

Brun avait pris du retard, mais il n'y avait pas qu'aux soldats qu'il imposait des tours de pistes. Il arriva juste avant que la porte ne se referme complètement et, tel un serpent, se faufila dans la salle. Suant, couvert de poussière, il resta figé près de la porte, les mains jointes comme un petit enfant. Cette position le satisfaisait tout à fait pour observer.
Malheureusement, la bourde de la jeune femme, qu'il avait entendue dans l'escalier, avait laissé un désagréable silence qui ne lui permit pas de rester inaperçu - quand bien même on puisse rester "inaperçu" en présence d'un Maître d'Art. Plaignant mentalement ce dernier, qui devrait désormais supporter les remarques d'Orge sur les parties génitales de diverses divinités, Brun se racla la gorge et déclara :
- Ne vous arrêtez pas. Je viens juste jeter un œil.

Ses paroles avaient déjà franchi le seuil de ses lèvres essoufflées lorsqu'il réalisa que leur formulation n'était pas des plus heureuses...
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MessageSujet: LE GRAND APPEL DE PRINTEMPS [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeDim 3 Juil - 10:12


Le maître d'Art est enfin apparu.
Après plusieurs heures d'attentes, Rune voyait pour la première fois son aïeul.
La personne devant elle semblait difficilement pouvoir avoir commis tous les actes de bravoure décrits par les chants. Cependant son regard témoignait qu'il aurait pu les accomplir il y a quelques années, un regard sombre, témoignant de sa vivacité d'esprit intacte.

Vous êtes tous ici parce que vous avez entendu l'Appel d'Art voulu par notre roi, Sire Vainqueur Loinvoyant.
Comme vous le savez sans doute, je serai votre formateur dans la maîtrise de cette magie, dont vous possédez tous une parcelle. A terme, ceux qui en seront capables serviront la lignée des Loinvoyant. Mon ambition est de faire de ceux-là un Clan d'Art dévoué et compétent.


La jeune fille devant elle chuchota Est-on obligé de... Je. Je ne peux pas rester... Qui s'occupera de mon père sinon...? en lancant des regards désespérés, et s'aggripant à son voisin comme a une bouée de sauvetage.
Elle devait soit être très puissante, soit être très faible pour résister ainsi à la compulsion de l'Art. Rune n'aurait su le dire. A chaque fois qu'elle essayait de s'attarder en voyage pour étudier l'environnement (sol, humidité, plantes contiguës) d'une des nouvelles herbes qu'elles croisait, elle n'avait jamais pu le faire très longtemps avant qu'elle ne soit obligée de reprendre son voyage.
Et plus elle se rapprochait de Castelcerf -ou peut-être, plus le temps passait-, plus la contrainte devenait forte, et impérieuse.
Comment pouvait-elle ne rien sentir? Son besoin de s'occuper de son père devait être très fort pour surpasser la contrainte de l'Appel. Il était probablement malade ou infirme et avait besoin qu'on le soigne. Néanmoins, elle était dans cette pièce, comme tous les autres artiseurs. Rune se demanda brièvement si certaines personnes avaient pu résister à l'Appel d'art, et rêvaient de se rendre dans un château qu'ils n'avaient jamais vu.

La personne que la jeune fille avait aggrippée n'avait pas l'air de savoir quoi répondre, aussi, elle murmura : Ne t'en fais pas, le Roi s'occupera de toi et des membres de ta famille qui sont à ta charge, cela a déjà été fait pour le Boiteux du clan de Feux-Croisés. Enfin, Rune jeta un regard gêné autour d'elle, c'est ce que la chanson dit. La bourde! J'espère qu'elle ne connaît pas la suite de la ballade... Personne n'a envie de mourir, même en sacrifice pour le royaume, et même si on en fait un chant après... Ce qu'elle venait de dire lui semblait assez inadéquat, elle espérait juste avoir rassuré la petite souris fluette devant elle, et lui sourit d'un air apaisant.

En suivant l'invitation du maître d'Art à prendre un siège, Rune réfléchissait.
Ce n'était pas comme cela que cela devait se passer. Les clans d'art sont rarement aussi larges et disparates. Habituellement, seuls les familles ayant du sang Loinvoyant étaient conviées à la formation à l'Art, cela permettait d'éviter que des personnes non loyales à la couronne soient formées. Quelqu'un devait vraiment être désespéré ou fou pour avoir permis cela. Elle n'avait pas l'impression que c'était le maître d'art, qui avait l'air légèrement chagrin et renfrogné. A moins que ce fut son état naturel, elle ne le connaissait qu'a travers ce qu'on avait bien voulu lui raconter, après tout.


Spoiler:


Dernière édition par Rune Ordajonc le Jeu 28 Juil - 14:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeDim 3 Juil - 18:33

C'est dans un vaste terrain de verdure que je l'ai ressentie, d'abord lointain, puis de plus en plus proche. L'on tentait de m'imposer de me rendre à Castelcerf pour y apprendre l'art.
"Peuh, l'Art je n'en ai pas et qu'en ferais-je ? cabotin as-tu l'Art toi aussi ?" Lui faisant un sourire plein d'ironie. Cabotin releva la tête d'étonnement puis se recoucha près d'elle.
Qui donc aurait le droit de m'ordonner quoi que ce soit ? et qui aurait pu entrer ainsi dans mon esprit ?
Mais... l'Art est puissant... trop puissant, et résister à cet ordre me donnait d'atroces migraines que les plantes n'apaisaient qu'à peine.


Cette idée devenait oppressante et je finissais par trouver toutes les excuses du monde pour me rendre en Cerf, je pourrais y vendre quantité de plantes qu'ils ne possèdent pas, je pourrais en cueillir d'autres.
"Je vais y aller cabotin, allons voir ce qui est si important en Cerf et empêcher cet importun de se mêler encore de nos affaires."
Je m'y rendis donc, traînant sur le chemin autant que je le pus mais je ne me sentais bien que sur la route menant en Cerf.


Arrivée au château, les gardes me laissèrent passer sans encombre, à mon grand étonnement.
Je remis mon logis entre les mains du maitre des écuries et demandai que l'on m'indique l'endroit où les Artiseurs devaient se rendre.
J'arrivai donc dans une petite pièce remplie de monde, et m'assis dans un coin. A peine m'étais-je assez bien installée qu'une inconnue m’agrippa le bras.
"Est-on obligé de... Je. Je ne peux pas rester... Qui s'occupera de mon père sinon...?"
Mais que me voulait donc cette femme ? pensait-elle que j'avais eu le choix moi ? oooh que non, l'on préférait m'imposer ce voyage fatiguant pour quoi ? voir des inconnus dans une pièce ridicule ?
Mais une autre entreprit de lui répondre, apparemment elle ne savait pas non plus ce qu'il y avait à en dire.
"Ne t'en fais pas, le Roi s'occupera de toi et des membres de ta famille qui sont à ta charge, cela a déjà été fait pour le Boiteux de clan de Feux-Croisés.Enfin, c'est ce que la chanson dit."
Cette personne ne semblait pas connaître la suite de la chanson qui me fit venir le sourire aux lèvres.
En réponse à cela, la dame sourit aussi, ou serait-ce parcequ'elle avait prit conscience de l'ironie de l'histoire ?
L'entrée d'un vieil homme me sortit de mes pensées



" Vous êtes tous ici parce que vous avez entendu l'Appel d'Art voulu par notre roi, Sire Vainqueur Loinvoyant,Comme vous le savez sans doute, je serai votre formateur dans la maîtrise de cette magie, dont vous possédez tous une parcelle. A terme, ceux qui en seront capables serviront la lignée des Loinvoyant. Mon ambition est de faire de ceux-là un Clan d'Art dévoué et compétent. Un soutien pour nos souverains. Mais la route sera longue jusque-là, et vous ne parviendrez pas tous à cet accomplissement, quelles qu'en soient les raisons."
Je me levai tout en soutenant le regard du vieillard, je sentais que c'était lui qui m'avait imposé de venir ici. Nous le suivirent tous dans l'autre salle, la jeune fille m'avait lâchée mais restait près de moi.

" Prenez chacun un siège. Le maniement de l'Art est délicat et dangereux, si vous espériez des expériences extraordinaires dès aujourd'hui, il vous faudra prendre patience. Nous allons commencer par quelque chose de beaucoup plus basique… Installez vous de façon à voir chacun de vos camarades, et que chacun puisse vous voir. "
Je m'assis en tailleur contre un des murs et inspecté mes camarades, Ainsi, tous ceux là sont capables de me nuire


" Un Clan d'Art, c'est certes un groupe d'artiseurs, mais pas seulement. Ses membres partagent un lien que l'Art amplifie, mais qui doit exister en-dehors de la seule magie. C'est avant tout un groupe soudé, comme peut l'être une assemblée d'amis très proches. C'est pourquoi je vais tout d'abord vous demandez de parler de vous à vos camarades. Dites-nous un peu qui vous êtes. "
Eh bien oui, laissons-les parler les petits Artiseurs, qu'ils se dévoilent, combien d'entre eux ont déjà tenté rentrer dans mon esprit
Je tentai de me fermer le plus que je le pouvais
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MessageSujet: Re: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeLun 4 Juil - 18:40



L'Appel d'Art ... comme si cela ne lui avait pas suffi de recevoir un ordre d'art de rallier Castelcerf après le drame survenu dans son village ! Ah, il avait fallu qu'en plus, juste après avoir conté les événements survenus chez lui, alors qu'il se croyait en droit de trouver un maigre réconfort chez son oncle ... qu'un appel irrépressible lui enjoigne, de nouveau, à gravir la longue pente menant au château ! Lui qui aspirait à se faire oublier, à jouir d'une tranquillité toute relative aux côtés du seul membre de sa famille encore en vie, il fallait qu'il se trouve de nouveau face aux soldats gardant l'entrée, bégayant tel un simple d'esprit :

"- L'Art, je dois ... venir ... "

Quelle réussite ! Lui qui était déjà passé pour un fou furieux quand, deux jours avant ... décidément, sa réputation devait être faite. Cependant, outre un léger haussement de sourcil, plus dû au faite que Nim puisse avoir un quelconque don, qu'à cause de son élocution ... approximative. On l'accompagna dans le dédale du château jusqu'à ce qu'un homme lui explique ce qu'était cet appel. Il suivrait des cours avec un certain Clément Ordajonc, nom qui ne lui était pas vraiment inconnu. Des ménestrels de passage avaient dû chanter quelques épopées le concernant. Il serait avec d'autres apprentis, pour maîtriser une magie originellement issue de la famille des Loinvoyants. Mais il n'était pas noble ! Qu'on le laisse tranquille ! Oui, enfin ... on avait fini par le calmer en lui expliquant calmement que des personnes du peuple pouvaient, elles aussi, posséder avec plus ou moins de force, une affinité avec cette magie.

Déboussolé, Forgeur quitta fort tardivement le château. Il était entendu qu'il devrait revenir une dizaine de jours plus tard, laissant ainsi le temps aux autres futurs apprentis artiseurs d'arriver au château. Ce soir là, le jeune homme s'était saoulé. Trop de bouleversements. Il peinait déjà à ne pas tomber dans la folie engendrée par la perte de sa famille, ses amis, ses voisins, son village ... voilà qu'il devait en plus se voir mêlé à une magie, latente certes, mais inconnue.
Malgré les supplications de son oncle Karl, Nim avait passé ses journées à boire, déambuler hagard dans les ruelles et observer les vagues venant mourir sur les plages, Grifer, son compagnon à quatre pattes à ses pieds, occupé à grignoter un crabe à moitié pourris.

Les jours passèrent, se ressemblèrent, furent longs et à la fois ... trop rapides. Echappant au peigne et au rasoir du tavernier, Nim finit par filer au château où il se présenta. Sa balafre lui barrant la joue, encore mal cicatrisée à cause de ses mauvais traitements, son visage encore relativement glabre de jeune homme, parsemé de quelques poils n'ayant pas encore subit de premier rasage, sa tignasse ébouriffée, des cernes sombres sous ses yeux devenus sombres, où brillait une peine incommensurable, injectés de sang dû au manque de sommeil ... Même son si beau visage ne pouvait rattraper ce tableau catastrophique. Cette épave était un jeune apprentis et c'est en tant que tel qu'on le conduisit jusqu'à la salle où les cours se dérouleraient.

Parcourant les lieux d'un regard morne, Nim se tint droit comme un i aux côtés de ses ... comment dire ... camarades ? Hum, ceux-ci semblaient tous plus âgés que lui. Les autres apprentis, voilà. Fuyant leurs regards, il attendit. Son esprit vide de toute pensée, il était fatigué, vidé. Si l'obligation imposée par l'Art de se rendre au premier cours n'avait été si présente, il aurait peut-être mis fin à sa vie. Mais il était là, et rien ne l'atteignait. Aucun sentiment, le vide.

" Prenez chacun un siège. Le maniement de l'Art est délicat et dangereux, si vous espériez des expériences extraordinaires dès aujourd'hui, il vous faudra prendre patience. "

Sursautant, Forgeur se rendit compte qu'il avait fait un tel vide en lui même qu'il n'avait même pas vu la salle se remplir d'autres personnes, ni même aperçu le maître d'art entrer à son tour. Les yeux ronds, il l'observa quelques instants sans bouger avant de s'assoir maladroitement dans un fauteuil. Sa grâce naturelle l'avait bien abandonné en cet instant ... Expériences extraordinaires ? Patience ? Deux opposés ! En cet instant, Nim se rendit compte qu'il n'avait rien imaginé concernant l'art. Son esprit s'était arrêté de fonctionner pendant 10 jours, il n'était qu'une carcasse vivant comme une machine. L'Art ... alors un jour il ferait des expériences extraordinaires ?
Les vestiges du caractère encore adolescent du jeune homme firent éruption. Du danger ? Tsk, du danger ... existe-il quelque chose de plus dangereux que d'être coincé dans les flammes de son village face à une horde de chalcédiens assoiffés de sang ? Une colère sourde pointa, premier véritable sentiment qu'il ressentait depuis ... des lustres. Une renaissance. Face à cet avenir que lui proposait le maître d'Art, Nim renaissait. Peut-être que celui-ci allait lui donner les armes qui, un jour, trancheraient l'âme maudite de ces tueurs, ces bouchers.

Le regard flamboyant, son attention était alors toute entière accrochée aux lèvres gercées du vieil homme. Son Maître ...

" Un Clan d'Art, c'est certes un groupe d'artiseurs, mais pas seulement. Ses membres partagent un lien que l'Art amplifie, mais qui doit exister en-dehors de la seule magie. C'est avant tout un groupe soudé, comme peut l'être une assemblée d'amis très proches. C'est pourquoi je vais tout d'abord vous demandez de parler de vous à vos camarades. Dites-nous un peu qui vous êtes. "

Une vague de peur balaya alors la haine et la colère qui s'étaient creusés une tanière profonde dans le coeur du jeune forgeron. Ce n'était pas ce qu'il avait prévu. Perdu, abandonné de tous, il ne voulait plus s'attacher à quiconque et voilà qu'on lui demandait de lier des liens d'amitié, ou plus encore, avec ces gens. Affolé, une lueur folle au fond des yeux, il passa d'un visage à l'autre. Une majorité de femmes, quelques hommes, visiblement ayant différents statuts.
Angoissé, il pria Eda de lui souffler ce qu'il pourrait bien dire dans sa présentation ... Orphelin depuis une quinzaine de jours ? Unique survivant d'un village dévasté ? Messager de la guerre ouvertement déclarée, dans le sang, de la part chalcédiens ? Forgeron n'ayant pas terminé sa formation ? Nim, dix sept ans, encore puceau, possédant un chien nommé Grifer et possédant la magie de Forgeur, lui permettant de lire dans le fer pour le forger ?

" Vous semblez impatient de commencer, montrez donc l'exemple. "

Deuxième fois en l'espace d'une minute que ses yeux s'écarquillaient. Mais non, le Maître ne s'adressait pas à lui et il ne put réprimer un soupire de soulagement, qu'il aurait voulu plus discret.
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MessageSujet: Re: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeVen 8 Juil - 1:03

Doutes, angoisse, colère… les sentiments de ses élèves étaient si variés, ils se mélangeaient dans une telle confusion, que Clément devait maintenir ses remparts mentaux plus fermement qu'il ne l'aurait souhaité, afin de ne pas en être perturbé. C'était bien différent de la relation apaisée avec les artiseurs confirmés, et même de celle avec les élèves avancés. Ici, personne ne maîtrisait rien, et il se sentait agressé par toutes ces pensées dirigées vers lui. Il y avait même ce jeune homme de Rippon avec ses insupportables tourments, celui-là même qui s'était sauvé à l'insu de ses attaquants chalcédiens, probablement sans bien avoir compris ce qui lui arrivait. Ils en auraient, un long chemin à faire, pour arriver à la minuscule victoire de ne pas déranger leurs camarades ! Peut-être était-il réellement trop vieux pour tout ça, même s'il n'accepterait jamais de le reconnaître. Mais non, il préférait rester sur son opinion première : tout ça, c'était la faute du roi Vainqueur. Si la sélection avait été un tant soit peu existante, il ne se serait pas retrouvé avec un tel ramassis d'incapables. Autant dire que le Maître d'Art était bien disposé envers ces élèves alors qu'il commençait sa leçon.

Sa première victime n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche, Vaillant avait en effet été interrompu par l'arrivée fracassante de la combattante… ou plutôt, non, des deux combattants ! Les yeux du professeur suivirent la retardataire, mais malgré son évident manque de prudence et / ou de discrétion, il n'ajouta rien, et s'en désintéressa complètement. Elle semblait de toute manière suffisamment penaude, pour qu'il ne lui soit pas nécessaire d'en rajouter – pour l'instant. C'est que la deuxième arrivée, bien qu'en catimini, retenait bien plus son attention. Voilà que Brun Braveterre, qui avait refusé des années plus tôt de se former à l'Art, se trouvait parmi les élèves – bien qu'il avançât une autre raison à sa présence. Cela en avait un côté risible, et Clément réalisa que l'Appel, dans sa inhabituelle puissance, avait nécessairement touché également le meilleur ami du souverain.

= " Messire Brun, nous ne sommes pas dans un salon où les Dames vont et viennent à leur guise en bavardant de futilités. Contentez-vous d'amener vos camarades en retard. A moins que vous n'ayez changé d'avis au sujet de l'Art ? "
Dédaignant les pitoyables efforts de ses élèves pour, soit passer inaperçus, soit se faire remarquer, il s'était relevé pour faire face à son homologue des armes.
= " Mais je suppose que le roi préfère employer vos talents d'une autre manière. "
Clément ne prêtait pas l'oreille aux racontars, et fréquentait encore moins les endroits où circulait certaine rumeur au sujet du maître d'armes. De sa part, la phrase était donc parfaitement anodine, mais lorsqu'on n'était pas aussi sourd que lui aux racontars, il était aisé d'y entendre autre chose.

= " Bien. Si maître Braveterre consent à nous laisser travailler, "
un regard sans équivoque coula vers la porte,
= " nous allons poursuivre. A moins que certains d'entre vous préfèrent suivre cet exemple ? Personne ne sera retenu ici contre son gré. "
Aucun potentiel artiseur ne pouvait avancer s'il s'opposait de tout son être à son apprentissage. L'ordre de l'Appel étant maintenant caduque, ceux qui auraient suffisamment de courage ou de lâcheté pour refuser la formation en avaient la possibilité.

= " Mais sachez tout de même que l'Art ne se trompe pas. Vous êtes ici, tous, parce que vous possédez une prédisposition à l'Art, aussi étrange que cela puisse vous paraître. "
Son regard se posa sur la jeune fille effacée, puis sur la garde qui méritait plutôt un qualificatif inverse.
= " Et refuser de le former peut s'avérer dangereux pour vous et pour votre entourage. "
Un coup d’œil vers Brun, puis Clément se retourna enfin vers Vaillant, toujours en attente.

Spoiler:


Dernière édition par Clément Ordajonc le Ven 16 Sep - 11:20, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeSam 9 Juil - 23:55

Brun était à la fois soulagé et tendu. Soulagé car, aussi étrange que cela puisse paraître, son esprit lui paraissait soudain plus clair ; comme si, en passant cette porte, il avait percé un voile de murmures dérangeant. Tendu, car il avait l'esprit plus clair, et ne s'attendait donc à nulle clémence de la part de Clément, qui le dévisageait déjà avec insistance.
Brun tâcha de rester stoïque, soutenant le regard du maître d'Art. Après tout, il ne demandait qu'à rester là, tranquille, dans un coin, sans embêter personne. Il ne savait pas trop pourquoi, mais à bien y regarder, on pouvait y trouver bien des raisons ; après tout, n'était-ce pas lui qui avait longuement débattu avec Vainqueur de l'intérêt d'un réseau coordonné d'Artiseurs pour la communication militaire ? Si ce petit troupeau de jeunes gens étaient assis là aujourd'hui, c'était en partie grâce à lui ; ne pouvait-il simplement rester ?
Bien sûr, il lui aurait paru bien mesquin de revendiquer ce droit, bien qu'il en eut furieusement envie. C'était irrésistible : pour des motifs qu'il ne s'expliquait pas, à chaque fois qu'il se trouvait en présence du vieil homme, Brun avait l'impression de revenir l'adolescent de 17 ans que le maître d'Art avait convoqué dans sa Tour. L'adrénaline lui revenait comme une vague bravache, qu'il ne pouvait plus se permettre aujourd'hui.

Aussi le maître d'armes eut-il tout le mal du monde à se contrôler lorsque l'Ordajonc se moqua ouvertement de lui, le comparant alternativement à une mondaine et à un garde-chiourme. Peut-être, il est vrai, était-il légèrement susceptible, irrité par la façon dont le vieillard se sentait obligé de souligner sa présence, révélant à tout le monde sa prétendue "opinion" à propos de l'Art. Il lança un coup d'œil en biais à Orge ; il espérait que la garde, comme à son habitude, éviterait de le tanner jusqu'à ce qu'il ait satisfait sa curiosité (c'est à dire pour l'éternité), ou, pire, de répandre des rumeurs inappropriées. Brun savait bien qu'il n'avait pas l'Art, qu'on n'aille pas prétendre le contraire.
- Mais je suppose que le roi préfère employer vos talents d'une autre manière, poursuivait Clément. N'étant pas coutumier de cette manière de penser (heureusement pour sa santé mentale), le maître d'art ne vit pas plus d'allusion oiseuse dans les propos de son "collègue". Il n'avait pas besoin de cela pour être furieux ; car Clément ne prenait-il pas position, devant foule, devant les choix de son Roi ?

La suite logique de l'invective ne lui fit pas moins l'effet d'une douche froide. C'est simple, il était congédié.
Bien sûr, Clément le congédiait. Après tout, s'il avait examiné les choses en tout impartialité, Brun aurait reconnu qu'il aurait fait exactement la même chose si un importun avait interrompu un entraînement, ou diverti ses élèves ; il avait d'ailleurs reconduit une gamine du Bourg sur son propre dos, jusqu'aux portes du château, quelques années auparavant. Par la force : mais non sans lui avoir laissé, auparavant, de nombreuses portes de sorties. Lui, dans l'état, ne voyait aucun moyen d'agir sans écorcher sa dignité. Il ne lui vint pas à l'esprit que de telles considérations révélaient un bien grand orgueil pour sa fonction : on l'a dit ; devant Clément, Brun avait 17 ans. Et refusait, comme tout bon adolescent, de perdre la face.

Les différentes solutions qui s'offraient à lui défilèrent rapidement dans son esprit, tandis que le vieillard daignait enfin reporter son attention sur le futur Clan.
Il pouvait arguer être là pour le Roi - ils ne s'étaient pas arrangés en ce sens, mais Brun était certain qu'un petit compte-rendu de cette première séance aurait ravi son ami Vainqueur. C'était tentant (il se délectait à l'avance de rabattre pareillement le caquet du vieil homme), mais il écarta vite cette idée. Jamais il ne s'abaisserait jusque là, aplati dans l'ombre de plus grand que lui.
Il pouvait relever le défi et s'assoir parmi les élèves, légitimant sa place ici. Mais ce ne serait que reculer le ridicule : pour sûr il ne saurait effectuer les exercices, et le maître d'Art ne manquerait pas de lui faire payer ses dix ans de retard - puis sa désaffection, étant donné qu'il ne se représenterait pas à la deuxième séance.
Il pouvait enfin ravaler son orgueil et prendre la porte comme un gamin bien élevé, sans retarder davantage la petite foule qui s'amassait ici. Après tout, Clément servait, bon gré mal gré, les projets de son Roi.

La mort dans l'âme, Brun effectua le salut militaire et déclara d'un ton glacial :
- Très bien ; si c'est nécessaire. Jeunes gens, bonne continuation.
Il ne put toutefois se retenir d'ajouter :
- A bientôt, maître Ordajonc. Mais rasseyez-vous donc...
Et il prit la porte, le plus silencieusement possible.

Après la rage, viendrait le doute.
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MessageSujet: Re: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeLun 25 Juil - 11:22

Le grand Appel de printemps [04-09] Basch-10
Vaillant Fructurive

Vaillant avait écouté le laïus du Maître d'Art, sans pouvoir se défaire de son sentiment d'expectative, ni de sa conviction qu'il ferait partie des rares à réussir le défi. Il se garda bien de baisser les yeux comme certains – ou surtout certaines – de ses voisines, mais il n'était pas étonné de telles manifestations de faiblesse de la part des roturiers, curieusement nombreux dans cette salle. Ceux-là se verraient sans doute éliminés rapidement.

S'asseyant comme il y était invité, et sans accorder un regard à ses camarades, Vaillant eut une pointe de déception lorsqu'il fut annoncé que les choses sérieuses seraient pour plus tard. Pourtant, il ne s'attendait pas à être le premier volontaire désigné : le Maître d'Art avait-il quelque chose à lui reprocher ? Mais non, il n'y voyait pas de raison, et se convainquit qu'il ne s'agissait que d'une bonne occasion de prouver sa valeur. Le jeune homme se releva donc, prenant l'allure droite et fière de sa noble condition. Gare à qui viendrait à douter de lui !

Il fut pourtant interrompu avant d'avoir commencé, par une arrivée fracassante, une garde, qu'Eda les protège ! Pourquoi donc Clément Ordajonc ne la mettait pas immédiatement à la porte ? Curieusement, le Maître d'armes, arrivé dans le sillage de l'intruse, n'eut pas droit à un tel traitement de faveur. Et si Brun Braveterre se plia avec une mauvaise grâce évidente à la volonté de leur professeur, ce ne fut pas sans un net refroidissement dans l'ambiance générale, malgré la danse toujours vive des flammes dans la cheminée.

Vaillant, lui, s'efforça de ne pas paraître démonté ou angoissé alors que le regard du Maître d'Art se reposait sur lui. Le vieil homme n'avait eu d'autre réaction que celle de faire comprendre que l'incident était clos, et que le cours reprenait normalement. Il carra donc les épaules, releva le menton, et prit la parole :
" Je m'appelle Vaillant Fructurive, je viens de Gué de Négoce. "
Quoi d'autre ? Un petit discours de circonstance ferait sans doute une bonne impression.
" J'ai pris la route dès que j'ai ressenti l'Appel. Je ne crains pas de travailler dur pour maîtriser ce don. Ce sera pour moi un honneur que de mettre mes capacités au service du roi Vainqueur Loinvoyant. "

Un hochement de tête qui se voulait sans doute approbateur fut la réponse de Clément Ordajonc, lequel tourna ensuite son regard vers l'élève installé(e) à côté de lui.
" A vous, "
fit-il, et Vaillant se rassit, satisfait de s'en être si bien sorti – il avait beau faire le fier, mais les piques que leur professeur avaient lancées au Maître d'armes avaient de quoi lui faire craindre de prononcer un mot de travers – et curieux d'entendre comment ses camarades allaient s'acquitter de leurs réponses.

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MessageSujet: LE GRAND APPEL DE PRINTEMPS [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeJeu 28 Juil - 16:30


La fille qui avait été agrippée par la pêcheuse sourit d'un air peu amical, comme si elle connaissait l'histoire du Clan de Feux-Croisé. Cela surprit Rune. Les gens qui avaient une connaissance aussi étendue sur les textes liés à l'Art que les membres de la lignée des Ordajonc sans être artiseurs étaient rares, très rares... Ces chansons n'étaient plus guère contées par les ménestrels, car durant ces dernières années le pouvoir des artiseurs sombrait doucement dans l'oubli en raison du manque de haut-faits récents. En effet, à part les attaques des pirates venus des îles outriliennes, l'époque était calme, et on était bien loin des exploits comme ceux du roi Sagesse qui avait, dit-on, rencontré les Anciens.
Mais au vu de la cohorte d'artiseurs qui allait être formée, et des rumeurs récentes sur le village de Rippon, les temps devenaient intéressants.

Cependant, Rune songeait. Elle trouvait étrange qu'une part des artiseurs convoqués réagissent de manière si hostile à l'appel d'Art. La garde qui était rentrée de manière si cavalière en jurant, l'homme aux cheveux bruns, la jeune femme effrayée pour son père, et maintenant elle voyait plusieurs personnes fermer leur visage. Elle ne comprenait pas, et les trouvait tous ridicules et peu ouverts d'esprit. A Castellonde, elle connaissait des personnes qui se seraient coupés un bras pour n'avoir ne serait-ce qu'un don médiocre en Art et aucun de ceux-là n'avaient été appelés.
La vie était comme cela, on ne choisissait pas son rang ou ses talents, il fallait se contenter de ce que l'on avait ou le changer. Mais on ne pouvait renier un talent comme l'Art, les artiseurs solitaires encouraient des dangers qu'il ne fallait pas sous-estimer.

En mémoire de ses amis restés à Castelonde, elle méprisa individuellement chacun des artiseurs qui crachaient sur un tel don. Il fallait être sot ou simple d'esprit pour ne pas voir toutes les potentialités qui s'ouvraient à eux. La fille de pêcheur, même s'il n'y avait aucune aide pour son père, serait payée de manière suffisante pour nourrir ses quatre grands parents et leur descendance si elle arrivait à la fin de la formation. L'homme brun venu ' jeter un œil ', mais il était venu observer les singes d'un saltimbanque ou quoi? Et la jeune garde, qui se croyait elle pour arriver ainsi en retard et faire de telles remarques? Et la fille avec son sourire en coin lui tapait prodigieusement sur les nerfs sans qu'elle sache pourquoi.

Son emportement commença à se calmer au fur et a mesure que les futurs élèves artiseurs se présentaient. Une bonne moitié d'entre eux avaient déjà parlé quand ce fut à son tour.

- Rune Ordajonc, de Castellonde en Béarns
Ce n'était pas vraiement le moment pour que tout le monde apprenne ses liens de famille avec le maître d'Art, mais elle n'allait pas donner un faux nom, ni dire 'oh, je suis contente de vous rencontrer enfin, mes grands-parents m'ont tant parlé de vous'. Ca faisait un moment qu'elle cherchait quoi dire ensuite, mais les béarnois n'étaient guère connus pour leur originalité et spontanéité.
- Je suis apprentie herboriste. Avant l'appel, je comptais devenir guérisseuse. Je suis fière d'avoir été appelée pour apprendre à utiliser l'Art. Les phrases étaient courtes, car comme beaucoup de personnes ici, Rune avait rarement eu à parler devant autant d'inconnus et elle souhaitait avant tout ne pas faire d'impair. Soulagée d'en avoir fini, elle reprit place sur son siège, écoutant attentivement les réponses des personnes avec qui elle allait devoir s'entendre.

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MessageSujet: Re: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeDim 31 Juil - 21:38

Dès l’appel du serviteur, Orge s’était renfermée et, de manière tout à fait automatique, s’était repliée en elle-même, imperméable à son environnement, émotionnellement comme Artistiquement. Elle se sentait mal depuis qu’elle était entrée dans la pièce, et où qu’elle posa le regard, elle ne voyait que des gens ordinaire. Elle devait de plus être la plus âgée d’entre tous, à part le vieux Clément.

Le maître d’arme, qui avait suivi Orge et qu’elle avait trouvé rassurant d’avoir dans les parages, s’était fait vertement rabrouer par Ordajonc. Le vieux maître avait choqué la soldate ; elle n’avait pas connaissance d’une telle amertume entre les deux hommes. Quoi qu’elle aurait pû s’en douter, l’inimitié du vieil homme pour leur impétueux et bienaimé roi était connue… Qu’elle déteigne sur son entourage ne devrait pas l’étonner. La mauvaise graine prit une profonde inspiration et se prépara à subir l’aigreur du maître d’art, lorsque viendrait son tour, sans le savoir, en solidifiant encore plus ses murailles et plongeant dans une torpeur toute anormale. Elle suivit ainsi les présentations d’une oreille distraite, et quand son voisin l’apostropha en la secouant puisqu’était venu son tour, elle émergea, comme éveillée d’un mauvais rêve.

- Hein ? Ah, excusez-moi.

Elle se leva prestement, droite et se sentant particulièrement mal à l’aise face à tant de jeunes ou même de très jeunes candidats. Tendue comme une corde d’arc, elle prit la parole :

- Mon nom est Orge Brandeson. Je suis membre de la garde personnelle du Roi et lui suis fidèle d’âme et d’épée. S’attirerait-elle les foudres de Clément ? Je suis ici pour le servir, non par choix, mais par devoir. Si l’on estime que je suis apte à pratiquer cet… Art, alors je l’apprendrai pour mieux lui être utile.

Ce fut clair et concis, et Orge se rassit de façon très raide après avoir prononcé le discours, recroisant ses bras. Elle se sentait d’autant plus mal à l’aise que, sortant d’un entrainement, elle se sentait sale et en sueur. Sans savoir combien de temps allait durer cette leçon, cet état était extrêmement désagréable. Elle n’était pas coquette, mais tenait à son hygiène et n’aspirait qu’à une visite aux thermes. Cette envie vibrait en elle comme une nécessité, pour se laver, se détendre, ne plus penser à l’éventualité de devoir quitter la garde pour se terrer comme un rat dans une tour...

Elle avait eu énormément de mal à parler de « son Art », comme si le fait était accompli et qu’elle l’avait accepté. Elle était loin de cet état d’esprit, les talents des postulants ci-présents n’avaient rien à voir avec le sien. Et elle ne voulait pas se soumettre à l’idée qu’elle serait une membre potentielle pour un clan. D’autant plus qu’elle devrait le cas échéant suivre des leçons avec le même homme qui avait une aversion visible pour son propre souverain. Qui lui disait qu’il n’irait pas tenter de les influencer, de remettre en cause leur allégeance ? L’idée la fit frissonner et elle se sentit d’un coup horriblement oppressée dans cette pièce qui vibrait d’émotion.
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MessageSujet: Re: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeSam 10 Sep - 23:15

Clément avait laissé la parole passer d'un élève au suivant, sans manifester d'émotion. Il eut seulement un hochement de tête à l'issue de quelques-unes des brèves présentations, entre autres, celle de sa jeune parente. Une bonne petite, songea-t-il, une digne Ordajonc pleine de détermination comme l'étaient les gens de sa région natale, et qui irait loin, il en était persuadé. La garde n'eut pas droit à tant de mansuétude dans les pensées du Maître d'Art - n'était-ce pas un rien de provocation dans ses paroles ? - pourtant il ne réagit pas plus qu'aux autres discours.
Une fois le tour de salle terminé, Clément resta un moment silencieux. Il s'était attendu à des difficultés, mais le moins qu'on pouvait dire, c'était que les leçons d'Art commençaient mal. La pièce vibrait des émotions les plus diverses, mais il y en avait bien peu de positives. Tout d'un coup, le Maître se sentait vieux et fatigué, devant la tâche qui l'attendait... aurait-il la force de remettre toutes ces têtes brûlées dans le droit chemin que devaient emprunter de dignes Artiseurs ? Combien se perdraient en route ?
Et toutes ces tensions, déjà perceptibles entre élèves, alors qu'ils devraient au contraire tisser des liens de fraternité... Pire encore étaient ceux qui venaient à reculons assister aux cours. Il en rejeta une fois de plus la faute sur les ordres stupides de son roi, et l'obligation qui lui avait été faite de toucher le moindre cul-terreux pourvu d'une étincelle d'Art. Et l'intervention absurde de Brun n'avait rien arrangé. Mais peut-être devrait-il seulement s'estimer satisfait qu'un pugilat n'ait pas encore éclaté dans la pièce. S'arrachant à ses sinistres pensées, le Maître se releva, conscient qu'il serait inutile, voire même néfaste, de poursuivre pour ce jour.

= " Bien. A partir d'aujourd'hui, vous tous, allez devoir travailler ensemble, que cela vous plaise ou non. Certains d'entre vous retourneront sans doute d'où ils viennent, mais les autres devront s'accommoder de leurs camarades. L'Art ne vous laissera pas le choix. Si vous n'acceptez pas ces règles, vous n'avez rien à faire ici. "
Il marqua une pause, conscient de la sécheresse de son ton, mais il préférait que tout soit bien clair pour ces jeunes gens stupides, qui se croyaient plus intelligents que la moyenne.
= " Je n'ignore pas que l'organisation de ce premier cours n'a pas été menée ainsi qu'il l'aurait fallu, et que certains d'entre vous ont été convoqués au dernier moment. "
L'incompétence des serviteurs en charge de faire circuler la nouvelle le consternait, et il ferait en sorte que de tels manquements ne se produisent plus, mais il ne pouvait changer ce qui avait été. Dans tous les cas, l'inconfort était bien trop présent dans la pièce, pour qu'il songe même à poursuivre.

= " C'est pourquoi je ne vais pas prolonger cette leçon plus avant. Cependant, j'entends qu'un tel écart ne se répète plus. Demain ainsi que les jours qui suivront, je vous attendrai ici même, à l'aube. Tâchez de vous présenter l'esprit reposé, et disponibles pour mobiliser votre attention pendant toute la matinée. Ceux qui ont actuellement des devoirs à ce moment-là ont déjà dû s'en voir relevés. Si ce n'est pas le cas, signalez-le au serviteur qui vous a fait venir ce matin. "
Son regard s'était un instant posé sur Orge. Car si la garde avait été amenée en catastrophe, il y avait fort à parier pour qu'on ait omis de lui ménager le temps requis pour l'apprentissage de l'Art. Clément avait pourtant bien spécifié que tous les habitants devaient être prévenus, mais les jeunes serviteurs n'étaient pas aussi diligents que dans le temps, le vieillard s'en persuadait un peu plus chaque jour.

= " Nombre d'entre vous laissent échapper leurs sentiments, ce qui n'est bon pour personne. Vous commencerez par apprendre tous ensemble les bases qui vous aideront à garder vos pensées confinées. Pour l'heure, vous pouvez disposer. "
Ayant ainsi congédié ses élèves indignes, le Maître se rassit, attendant que la pièce se vide.
Mais ne faisait-il vraiment qu'attendre ? Dans l'esprit de Rune, et dans aucun autre, une demande se forma, dont elle ne pouvait douter de l'émetteur. * Voulez-vous bien rester un peu ? * Cela n'avait rien de l'ordre impérieux qui l'avait amenée jusqu'à Casltelcerf, non, il s'agissait simplement la requête d'un vieil homme désireux d'obtenir des nouvelles de sa famille.


Dernière édition par Clément Ordajonc le Ven 16 Sep - 11:21, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le grand Appel de printemps [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeLun 12 Sep - 21:45

Les joues de la garde rosirent plus encore, si c'était possible, sous la pique concernant le manque d'organisation de cette première leçon. Celle-ci l'avait piquée au vif - qui d'autre pouvait-elle concerner ? Elle se raidit d'autant plus que la déclaration avait été suivie d'un ordre de présence pour les jours à venir. Alors qu'une bonne journée ne pouvait commencer pour elle que par un entrainement intensif et une séance aux bains, elle se voyait contrainte de chambouler les jours à venir pour... pour... lui ! Et pas seulement les jours à venir. Sa vie entière peut-être ! C'est avec colère qu'elle sorti dans les premiers, sans même jeter un regard en arrière. C'est autour d'un pichet de bière qu'elle se consolerait ce jour-là.
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MessageSujet: LE GRAND APPEL DE PRINTEMPS [04-09]   Le grand Appel de printemps [04-09] I_icon_minitimeMer 14 Sep - 16:48

Rune essayait d'écouter attentivement les présentations de chacun, même si certains semblaient avoir été traînés dans cette pièce sous la contrainte de serviteurs armés jusqu'aux dents! Cependant, aucun n'avait refusé net d'apprendre à pratiquer l'Art, et la journée se terminait donc de manière positive.

Travailler ensemble allait constituer un véritable défi. Mais les réticents n'auraient pas le choix. Ce que Maître Ordajonc avait dit était vrai, l'Art ne leur laissait pas le choix. Une fois la magie du sang des Loinvoyant réveillée par l'Appel, elle ne disparaîtrait pas. Même ceux qui avaient un Art faible resteraient à Castelcerf probablement pendant un an, pour apprendre à ne pas projeter dans tous les sens leurs émotions ou recevoir celles des autres sans pouvoir les bloquer.

Lors du dernier discours du Maître d'Art, Rune fit légèrement la grimace à l'idée de se lever tôt dès le lendemain, car le voyage jusqu'à Castelcerf l'avait laissée en piètre forme. Mais elle aurait certainement son après-midi de libre... bien que la rumeur courrait qu'ils auraient droit à des entraînements aux armes.
Et pitié, pourvu que la rumeur se trompe...

Elle répondit à la demande du Maître en acquiesçant d'un signe de tête respectueux, heureuse de pouvoir discuter avec la seule personne de sa famille dans ce château, et espérant qu'il n'avait à parler que d'affaires familiales et non d'un défaut qui lui empêcherait la pratique de l'Art.

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(la suite dans le petit appel familial)
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